02 juin 2011

Psalmodier les sutras du poker


Parfois lorsque je perds de manière récurrente au poker mes sit and go, j'ai le sentiment incessant de devoir tout reprendre à zéro et me demande comment j ai pu gagner plusieurs tournois et mtt certes peu impressionnants (maximum 150 personnes)  avant la tornade de l'arjel , bien campée dans mes us de partypoker.com.

Aujourd'hui, je ressens le poker comme la pratique de mon sanskrit: tout est à refaire!

Il fut un temps où je lisais et psalmodiais un peu le sanskrit après deux ans d'apprentissage laborieux et jusqu'à ce qu'une conclusion s'impose avec évidence: je n'étais pas prète de le lire couramment et le déchiffrais à grande peine, et surtout je devais apprendre et réapprendre cet alphabet et sa prononciation si difficile pour mon palais peu habitué aux voyelles monophtongues ou diphtongues ni aux consonnes syllabiques en spirantes latérales, roulées rétroflexes , à celles plosives aux points d'articulations respectifs vélaire, palatal, rétroflexe, dental, bilabial sourdes non aspirées ou alors fricatives aux points d'articulation palatal, rétroflexe, dental, glottal , sans parler des liquides aux points d'articulation palatal, rétroflexe, dental, labio-dental et surement peu à la fricative glottale sourde , rires (merci wikipédia)

bref je révisais et apprenais mon alphabet et travaillais sur des morceaux du pacantatra dont aujourd'hui déjà je n'ai que des vagues souvenirs.

En ce moment  hélas un parrallélisme s'impose car je dois bien avouer que mon niveau de poker correspond relativement à celui de mon sanskrit: ils avoisinent joyeusement malgré une bonne connaissance théorique générale, le zéro absolu dans leur pratique.

Tant d'énergie engagée pour si peu de résultats, parfois c'est totalement décourageant et puis je récoute le sutra du coeur où il est dit :

"(...) tous ces éléments ayant l’aspect du vide, ils n'apparaissent ni ne disparaissent, ils ne sont ni souillés ni purs, ils ne croissent ni ne décroissent. C’est ainsi que dans le vide, il n’y a pas de forme ni de sensation, de perception, de construction mentale et de conscience.

Il n’y a pas d'œil, d'oreille, de nez, de langue, de corps ni de mental. Il n’y a pas de forme, de son, d'odeur, de saveur, de tangible ni d'élément. Il n’y a pas de domaine du visuel et ainsi de suite il n'y a pas de domaine de la conscience mentale.


Il n’y a pas d'ignorance et non plus cessation de l’ignorance et ainsi de suite il n'y a pas de vieillesse ni de mort et non plus cessation de la vieillesse et de la mort. Il n’y a pas de souffrance, d'origine, d'extinction ni de chemin. Il n’y a pas de connaissance et pas plus d'obtention puisqu'il n'y a rien à obtenir.(...)"

C'est reposant, du coup mon esprit s'apaise, je me remets à jouer... et parfois aussi à psalmodier.


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