14 novembre 2012

du burlesque au grotesque (et vice versa)




J'adore danser, je danse très mal mais j'adore danser.

Je n'ai absolument pas le sens du rythme et c'est souvent très gauche, mal à l'aise avec mon corps cette matière à bouger que j'entre en piste....

Là...c'est là - hic et nunc - c'est le moment angoissant où malgré le plaisir de la musique et votre attitude crâne vous regardez  vos pieds, vos mains, votre corps et vous vous sentez honteuse et ridicule et puis... vous oubliez les regards amusés ou indifférents de vos amis ou inconnus, vous devenez moins auto centrée  moins paranoïaque car vos sens sont emplis de plus en plus du plaisir de la danse, de cette ivresse charnelle de faire corps à la musique si proche du plaisir sensuel de la peinture, de ce moment de transe où vous travaillez la matière, la malaxez où vous jouez avec les pigments...

Un jour j'ai arrêté de peindre car ma peinture était en décalage avec mes pensées et étais engoncée dans un style obsolète, j'étais un mauvais peintre et ne voulais pas devenir un peintre du dimanche...j'ai alors fait des travaux dits conceptuels dans des jeux absurdes, ironiques qui me correspondaient mieux mais je n'ai plus ressenti ce bonheur des sens, ce plaisir de s'oublier en jouant avec la matière et de créer, voir émerger de cette lutte votre oeuvre.

Expulsée du jardin d'Eden car avais croqué la pomme de la connaissance...adieu peinture, mon orgueil a tué ce plaisir simple et candide de se confronter à la page blanche.

Mais... il reste toujours la danse, même si je ne danse plus beaucoup,  n'ayant jamais eu aucune prétention de ce côté là, il me suffit juste de m'abandonner et jouir du moment



Un jour, il y a 20 ans, j'étais partie au Goethe Institute de Toulouse, assister à un documentaire sur les chorégraphes allemands (ayant déjà une passion pour Pina Bausch) et j'ai découvert ce jour-là, une femme extraordinaire , une danseuse de cabaret, qui avait inventé un style burlesque, Valeska Gert,  maîtresse du génial réalisateur Eiseinstein, intime de Brecht, cette femme précurseur des années avant de richard Gotainer (ah ben oui, j'ai des références , rires)  m émut profondément par la bizarrerie de ces gestes, grotesques, en apparence absurdes et tellement inattendus et incompréhensibles.



J'aurais aimé être Valeska Gert! (1892-1978)

Il y a peu de personnes que j'admire mais elle fait partie de ses rare figures de proue qui enthousiastent, cette tenancière du cabaret « le Kohlkopp » (tête de chou) au physique si biscornu, si extravagante, à la limite du ridicule qui fut un des piliers de l underground allemand (notamment expressionnisme allemand) avant d'etre pourchassée par Hitler...

j'adore cette femme,!!! Elle me réjouit, un peu dans un autre genre comme la photographe Claude Cahun (1894-1954)... dans un autre style... des femmes libérées, si au-delà de l'entrave d'un contexte socio politique et si marquées par leur époque



Quel rapport avec le poker? eh bien hier... j'ai dansé...lors du tournoi des blogeurs sur ACF... les cartes furent ma musique, d'abord je m engonçais en gaspillant bêtement mes jetons, eu des pas hésitant avec gros zombie qui me bouffa dans un slow mon AA avec une quinte de l'espace, fatiguée et lasse , je me sentais déconfite de cette première danse (j ai jamais aimé les slow) et puis il eût l'appel de la vigie Mama qui me réveilla mais au lieu d'alerter sur le champs des sirènes  que j'incarnais (certes comme elle l'a si bien narré dans son blog, un brin teutonnes et vouées à Héla) , j'engouffrais avec joie et gloutonnerie,  le bateau des blogueurs entre mes deux gigantesques mamelons (Zara a pris un cliché de mon dessous sur facebook) nommés dans l'intimité Charybde et Scylla (ben quoi y a bien des hommes qui surnomme leur phallus) pour une cravate de notaire fatale à mes amis et  qui les conduisirent  ad fine dans une petite mort pas si douce et un peu trop précoce à leur goût... ben oui le suc en fut amer.

je dansais comme Valeska avec les cartes, dans une musique endiablée, un good rush wagnérien


Illisible et incompréhensible je pense, je sautillais sortant des AA, KK, AQ, à chaque main , comme un magicien sort de son haut de forme des lapins, sauvée par la chance -mon ange gardien du soir - de mes moult moove audacieux, voire périlleux (pour ne pas dire crétins)...cette gestuelle me rappelant la folie qui m'habitait lorsque je pogottais adolescente ou dansais sur kingkong five de la Mano Negra effrayant et vidant la piste de mes bonds du primate sus cité et de ceux d'Iggy sur scène ..à faire pâlir l'Undertaker (le plus grand des catcheur), blêmir et effarouché Tyson...quelle transe, quel pied! qu'importe le grotesque c'était méga...la honte et contrition est venue ensuite, du moins un peu...juste un léger blush pour excuser cette victoire un brin indigeste.

Adieu Valeska...Qui veut danser...un dernier tango (à Paris?) avec moi,  celui-ci me faisant toujours chavirer mon coeur de midinette...ben quoi? et la tendresse bordel!





7 commentaires:

  1. Au vu de ma taille si je danse avec toi je suis sûre de finir asphyxiée, tentant...jolie mort, joli post ;)

    RépondreSupprimer
  2. Merci mama, une mort douce je l'espère mais saurais te soulever afin que tu respires dans des figures de rock acrobatique....

    "I got chills.
    They're multiplyin'.
    And I'm losin' control.
    'Cause the power
    You're supplyin',
    It's electrifyin' !"

    RépondreSupprimer
  3. Impressionnants tes pas de danse mardi soir, effectivement il ne restait plus qu'à se cacher.
    (et merci de m'avoir rappeler à moi aussi des pogos de folie au son de la mano et de noir des')

    RépondreSupprimer
  4. à la prochaine boum t'éviteras de me faire un croche-patte version limp-Macarena avec Q9o en EP! s't'eup'! ^^
    Sinon je nous verrais bien danser la zumba toutes les 3!... Une vidéo qui vaudrait de l'or! :D

    RépondreSupprimer
  5. Lessim: oui eu chance de tous les diables ... ah le pogo...toute la subtilité de la danse que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitreeeeuh

    Zara, oui c'était très très vilain ce croche patte je te l'avoue et c'est celui qui m'a fait le plus honte...euh la zumba...ca risque de depoter, d'ailleurs ca a fait partir mon soutif comme une sarbacanne à un moment, tu l'aurais pas vu par hasard? un blanc un peu sport wear, je savais que j'étais serrée dedans ^^

    RépondreSupprimer
  6. tu es donc condamnée à publier l'INTEGRALITE des photos du shooting. Miam. sinon, bel article. merci

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Rires, y en a vraiment beaucoup tu sais...ty jeune homme :)

      Supprimer