30 mai 2012

t'as de beaux blues tu sais



Ambiance du soir...spleen et déconfiture...raté mon sng , mon blog décolle pas, jamais de commentaires sauf lorsqu'on parle de ses comparses, les étudiants en histoire de l'art monomaniaques sur mon article sur Otto Dix sont partis et suis revenue à mes quelques passages et visites par jour...alors soudain, ce soir, je me suis rendue compte que dans ma volonté d'aborder tous les styles (ou du moins d'essayer), je n'ai pas ou prou utilisé la complainte....
Ce soir c'est un je ne sais quoi, un presque rien non pas blanchottien mais plus venu de mon enfance et de ce chef d’œuvre du dessin animé qu'était Caliméro.




I got the blues, yeah baby...bon m'étant déjà vengé sur le chocolat, il ne me restait plus que ma plume...je pouvais faire comme Morrissey ( que ceux qui ne connaissent pas les Smith et la voix de velours de ce chanteurs se jettent la première pierre) et chanter dans mon appart un peu de Tom Waitts avec cette dernière accrochée à mon derrière ce qui aurait certes produit et fait naître d'étranges sensations, une langueur non monotone d'une rêve étrange et pénétrant.....euh je m'égare...bref, trop de stupre tue le stupre, j' ai donc préféré rester sage et  me compromettre seulement dans ce petit requiem dédié à mon humeur atrabilaire tout simplement, parce qu'une fois dit et ronchonné je peux m'inscrire à une 2e sng tout en dégustant et suçotant quelques petites douceurs que je viens de trouver au fond de mon placard...finalement, la vie est belle...ou presque.

26 mai 2012

BAND OF BLOGGERS

Or voici qu'en ce jour là, la jeune et innocente busty après avoir mangé frugalement, se dit qu'un petit mtt lui ferait pas de mal et permettrait de savourait son début de week end.
Elle ouvrit sa room et se prépara mentalement pour devenir la bête de micro limit que tout le monde connait (ou presque), chanta quelques heart sutra en sanscrit psalmodié avec l'accent de toulouse con pour la concentration, et puis ouvrit sa room lorsque bien chaude (graaouh) une ou deux écoutes du tube techno de Raoul "Tout est dans le groin" afin d'atteindre un éveil bouddhique que siddharta aurait jalousé s'il avait su jouer au poker, ce couillon.

Mais voici que le roi de la princesse aux grains de beauté (c'est plus élégant que la princesse aux gros boobs) s'enfuit plus loin encore et se jeta dans les abysses. Du coup, a contrario du mythe elle se sentit telle Eurydice allant chercher Orphée dans les enfers.


Mais que faire? la chute risquait d’être mortelle au vu de l'ampleur du vide...mince! elle alla donc étrangler deux trois volatiles, deux poulets et un titi (oops désolé c'était un clandestin belge) afin de prier la grande mama à la voix d'or...un peu de  vaudoo avant de rendre visite au diable et ses démons ne ferait pas de mal.
Elle était cool la grande Mama et Busty ne regretta pas d'avoir égorgé les poulets et le serin à l'accent bizarre pour elle.
 Elle lui dit : "t'inquiètes ma grande, moi et mes bijoux (mince! Mama était une transsexuelle?) on va te faire un voyage classe affaire pour aller dans le gouffre de Belzébuth...un all in orgasmique, que t'auras même pas le temps d'avoir chaud ma vieille que tu seras déjà arrivée itm... abracadabra par Brduke Koff Koff (elle fumait trop Mama mais Busty était poli et  trop brave fifille bien élevée et ne dis rien), D8, koff  et le grand Pokerloto que ta lingerie de jour devienne un immense parachute"...
Après elle éructa des abracadabra dans un micro et je me suis dirigée en titubant vers le gouffre et là nom di diou! quelle magie! moi qui avais toujours était si plate qu'en comparaison Jane Birkin ressemblerait à la grande actrice Pamela Anderson, voici que mon buste commença à se tendre, se tendre...telle une grossesse nerveuse de jumeaux qui me serait remonté jusqu'à la glotte avant de rester coincée entre ventre et gosier...mince mon 75A se transformait en 110I...
J'engueulais (oui je suis passée du "Busty" à "je" mais faut pas pousser je suis pas Alain Delon et vais pas sans cesse parler de moi à la 3e personne et puis les focalisations, on s'en fout Jean Genet dans "Pompes Funèbres" passe sans cesse aussi d'une focalisation interne à externe) donc je disais que j’engueulais un peu Mama en lui disant qu'elle aurait pu attendre que j’enlève le haut avant d’agrandir mon soutif, et que c'était pas bien malin, mais Mama bouda (sans Siddhartha cette fois) en me disant que j'étais jamais contente et que j'avais qu'à me débrouiller toute seule et puis d'ailleurs que si je pensais qu'elle avait pas vu que je lui avais refilé dans les trois volatiles un serin batave je me fourrai le doigt dans l’œil et que si je comprenais pas ce mot  j'avais qu'à demander à Stefal la traduction du mot batave.



Alors dans les vapeurs de l'enfer mes parachutes et moi nous descendirent chercher mon roi et faisait super chaud chez monsieur blacksuccube quand j’atterris en bas  doucement  dans le Styx, la rivière infernale sur qui je tombais (pas grave il a l'habitude de soulever du poids).
Je ressemblais cela dit moins à une fish qu'à une écrevisse.
Ca m'évitais de rougir car le monsieur diabolique  (tiens blacksuccube est un homme bien que la succube soit un démon femelle et Mama a des bijoux, c'est louche cette histoire moi j'dis) me regarda de manière effronté j'ose le dire tandis que deux de ses comparses, le sulfureux Rincevent et le sémillant Ricardoc se disputait mon Roi..."mince les gars, j'ai rien contre les parties fines, mais vous épuisez mon roi, là "que leur ai-je dis..."ah ça ira! ça ira! allez le souverain ! tu remontes avec moi! piteux monarque des mes jeux! et vous autres vous avisez pas de le faire rechuter par ici, Mama a été généreuse et a agrandi tous mes dessous, j'ai encore la culotte que j'peux enlever, tiens-le toi pour dit ô démon et note-le bien! et vos menaces avec un certain Janluk n'y changera rien mes bons messieurs!!! bande de pervers!"


Punaise, j'ai encore bouffé les champignons de Zaranova dans le frigo en croyant me faire une salade parisienne...elle va râler, heureusement que j'ai encore quelques herbes aromatiques que Mama m'a filé en bouffant les poulets...la prochaine fois d'ailleurs elle m'a dit qu'on ferait une bonne soupe de requin mais promis on bouffe pas de cochon, Raoul tu peux dormir en paix! d'ailleurs moi aussi j'vais retrouver Morphée.


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12 mai 2012

Proust, le poker et la pêche à la truite



Suite à la lecture de l'article d'Andtherivercame sur son expérience interdite, je me suis dit qu'en effet, il  existe bien des analogies étonnantes entre l'univers proustien et celui du poker

Ah! Certes, hélas, je vois déjà certaines âmes chafouines me rétorquer qu'il s'agit là d'une vilaine lapalissade, que dis-je, un truisme car entre l'analyse de la société dépeinte par Proust ,  les fameux salons de la princesse de Guermantes ou Mme Verdurin et celle des bloggers ou du chat des rooms pokeriennes il n'y a qu'un pas! d'ailleurs, preuve en est, si l' homosexualité tient une place prépondérante dans l’œuvre de Marcel Proust , combien de fois j'ai entendu "ass hole", "enculé", "chattarde" et je reste intimement persuadée que chaque orateur des rooms du poker en me hurlant : "le con, quelle chatte, ah salope", pense non seulement à ma principale qualité (être une salope) mais surtout au personnage ambigu d'Albertine. 

La jalousie et le temps affectif, thèmes centraux de l’œuvre sont eux aussi omniprésents dans notre jeu de cartes préféré...on jalouse les stacks des autres, leur rush voire run, on désire leurs blinds, petites ou grandes, tout en observant, épiant à la dérobée notre voisin. 

La room, la chambre (Pokerloto dirait "oui je suis bilingue") est la place centrale du joueur de Poker comme c'est le cas pour le héros de la Recherche du Temps perdu, le narrateur Marcel qui est asthmatique et décrit comme souvent alité par la maladie. Entre l'univers de cette pièce à coucher et celles du poker,  là aussi la comparaison est troublante puisque combien de bloggers décrivent l'atmosphère lourde voire pesante de leur room, qui devient leur univers onirique central... D'autres endroits sont cependant récurrents comme Combray et Balbec pour l'écrivain ou chez le joueur live Végas et Deauville

La fluidité si propre au style de Proust est le tempo des rooms... les 7 volumes de la Recherche, une sorte de deep stack fluide. D'ailleurs, on débute et on grandit comme Marcel enfant qui entame le 1e tome de la Recherche - Du Côté de chez Swann-  par la célèbre phrase: "longtemps je me suis couchée de bon heure"... N'est-ce pas là une métaphore concernant le joueur débutant de cash game qui apeuré se couche à la moindre surenchère un peu trop dangereuse pour son stack qu'il surveillait pourtant avidement de peur de se bruler dans cet univers décadent?

C'est bien beau tout cela mais quel rapport avec la choucroute? je veux dire la pêche à la mouche et si ce n'est de ces analogies évidentes que peut donc constituer le lien entre l’œuvre de Proust, le poker et les petits poissons? 
eh bien! tout est dans le style mon bon monsieur!
Une des caractéristiques stylistiques de Proust est ce qu'on appelle la métaphore filée. N'ayez pas peur comme dirait l'autre, je vous explique: dans son style fluide telle l'eau coulante d'une rivière, Proust commence à citer un élément, l'air de rien, comme une canne à pêche à moulinet envoyant son hameçon, l'air de ne pas y toucher , caché des poissons pour ne pas les effrayer (car un fish c'est con mais ça peut être observateur).
Donc, tel le joueur de poker slow payant une première fois afin de troubler son adversaire ("tiens?il slow play? qu'a t-il ce con? il joue mal c'est gros? bluff ou amorce? mm je suis perplexe") et puis voilà t'y pas que Proust reparle d'autres choses des pages durant, comme s'il n'avait jamais lancé son moulinet et du coup lorsqu'il relance sa canne, c'est à dire qu'il reprend les éléments cités 20 pages plus tot pour les développer un tantinet (genre 2/3 phrases),  il fait exactement comme le jouer re-slowplayant ("tiens encore? c'est gros cette histoire a t'il quelque chose? j aimerais biens avoir, il m'a eu une première fois ce gougnafier") ... et voilà que plus rien encore pendant 50 pages avant cette fois-ci de reprendre les quelques phrases et de les développer encore et encore jusqu'à aboutir  sur un chapitre mis en exergue par un changement de temps. On passe d'une narration au passé, à l'imparfait à ce qu'on appelle un présent de vérité générale et qui est une sorte de réflexion générale sur  le descriptif, cette métaphore souterraine ou filée qui a duré des pages et des pages.

Là, le pêcheur a chopé la truite et  la ramène. afin de la mettre dans sa nasse:  le joueur a encore slow payé, bien sur certains ne le croient plus et balance une énorme surenchère qu'ils perdront car le joueur avait déjà préparé son coup depuis un petit moment et changé son jeu et d'un joueur large mauvais bluffeur , faussement boiteux,  il est devenu étrangement plus serré et sort une énorme main pour bouffer son adversaire.

Moralité : les petits poissons font les grandes rivières proustiennes ou pokériennes mais qui est donc le baron de Charlus chez les bloggers?

Si je fais le buzz avec cet article, je veux bien me faire nonne, lol

07 mai 2012

Le saint Graal est à nous


Or donc voici qu'en ce jour béni de Rtt, je reflechissais à palier à mon manque d'inspiration actuelle et cherchais un sujet apte à être comparé avec le saint Jeu qui nous regroupe tous.
J'eus soudain l'envie d'analyser et de décrire une table de jeu, notamment une jolie marquettée que j'avais vu un peu plus tôt sur la toile du net...mais en art mobilier, je n'y connais fichtrement rien ou presque et n'ayant pas assez de documents sur le pouce pour écrire un article d'une bonne tenue ou certaine cohérence malgré son habituelle ou apparente absurdité, j'abandonnai pour un temps cette idée...

Je me voyais désespérée et ma grande amie, la  flemme m'envahissait d'une langueur pas monotone lorsque la vivacité de mon esprit (si!si!) allia le poker et non plus la table de jeu mais celle des chevaliers à la table ronde.
Peut être est-ce dû au fait que je me suis délectée à revoir pour la enième fois Kamelot mais le parallélisme entre une table de jeu et celle des chevaliers du roi Arthur m’apparut troublant...d'abord parce que nous voulons aussi  le saint Graal, mais dans un jeu idéel inversé, une métaphysique du mal ce n'est plus le sang du Christ qui est recherché afin de relier les peuples, mais l'argent qui est dans le pot/le graal pour notre confort individuel.

Le poker serait en fait une fable révélatrice d de notre recherche de quête actuelle et de ses valeurs de consommation courante propre à nos sociétés industrialisées (cf. la société de consommation de Baudrillard)....l'élu/Arthur/Jésus super star est le gagnant, ses chevaliers les plus proches/Galaad, Gauvain, Lancelot/ les joueurs itm siègent à la table ronde , celle parfaite symbolisant les élus/disciples (la table finale ou celle des itm) selon le prisme d'une transcendance du mal à la Georges Bataille.

George Bataille, ancien chartiste, essayiste et romancier ,en schématisant et caricaturant un brin, à partir de son roman qui fit scandale "l'histoire de l’œil" et dans ses nombreux essais tels "l’érotisme" ou "les larmes d’éros", a inversé le pôle idéel platonicien (c'est à dire le principe même de la transcendance où  les vertus les plus hautes sont le beau/le bien...donc l'idée de sublime qui sera le thème prépondérant des recherches artistiques du 19e siècle)... en fait, pour lui il va renverser la flèche allant de l'enfer vers le paradis pour au contraire  valoriser le chaos, la souillure, le meurtre...notamment dans la sexualité (l'érotisme naitrait de l'idée de transgression)...en gros dans une comparaison biblique, l'échelle de Jacob symbolisant cette élévation ne serait pas envahit par les anges mais par quelques diablotins, (black)succubes et incubes.

 Bref, tout cela pour expliquer que les valeurs pour entre-apercevoir et trouver le Graal du Dieu Poker ne sont plus la loyauté , l'amour et la pureté mais au contraire la trahison (le vol de blinds), le mensonge (le bluff) et les valeurs purement matérialistes (le pognon)... on peut associer cela évidemment à la "Société du spectacle" de Guy Debord puisque les simulacres du poker crée une hyper réalité et ce n'est pas un hasard que ses terres promises sont les casinos, las Vegas où la réalité dépasse souvent la fiction.