28 mars 2013

De la Manipulation




 Il y a deçà quelques années, afin de justifier un brin notre section de cancre littéraire à mes condisciples et moi-même, mon professeur de philo osa nous demander de lire 3 livres de philo dans l'année.

Ouch'...le résultat fut assez amusant quoique consternant puisque quasiment la totalité de la classe acheta "Le rire" de Bergson...erreur fatale de compréhension puisque parler du rire n'est pas drôle et personnellement je me gaussais toute l'année à ce sujet (pour ensuite, quelques années après, me précipiter à choisir un cours d’esthétique (non pas de maquillage ou épilation mais philo du beau, sens , perceptions blablabla) sur le thème de l'ironie, la dérision et de l'humour, cours qui bien que passionnant ne me dérida pas une seule seconde de toute l'année)...
Bref, en 1989, en terminale à Aurillac,  moi je choisis en excellente fainéasse, rusant et plus subtile que mes infortunés camarades, je choisis donc "l'oeil et l'esprit" de Merleau Ponty car il faisait environ 30 pages au grand maximum...
Je jubilais de ma malignité jusqu'au moment où j'ouvris le livre, et lu la première ligne et ne compris absolument rien au propos du phénoménologue!

Ouch! game over!

Je crois que je n'ai jamais ressenti une telle désillusion et marasme d'avoir été le dindon de la farce qu'en ouvrant ce livre si ce n'est bien plus tard en travaillant sur le thème peu aisé de la postmodernité et en achetant l'ouvrage phare du pape de ce concept, Jean-François Lyotard I: "le Postmoderne expliqué aux enfants".

Ben mon vieux! si les petits n'enfants comprennent  ils sont sacrément fufuts la nouvelle génération, parce que moi je n'y ai pipé que dalle (et pourtant...)



Alors, depuis, en bonne paranoïaque:  je suis fascinée par les trompe l'oeil, les mises en abysse, les stratégies de communications, et de manipulations d'où aussi ma passion pour le poker et les jeux de bluff au-delà des passionnantes variations mathématiques et de stats of course!

Mardi, lors du tournoi des blogeurs que j'ai - je l'avoue piteusement - pris très à la légère, sachant que les points ne comptaient pas (honte et anathème), j'ai eu le cas de figure qui m'agace le plus profondément: une main splendide, 7-9 off, en début de tournoi et je rentre joyeusement dans le pot avec brduke et lessim je crois, deux joueurs assez serrés si je puis me permettre, c'est une main que j'aime bien, je l'achète pas très chère et elle peut être intéressante, or voici que le flop me sert un full directement 9-9-7 et 2 carreaux en prime...je call, les autres aussi hélas...un troisième carreau arrive à ma grande joie...y a t'il avec un peu de chance un flush ? non visiblement en tout cas, ça call timidement et sens qu'au moindre raise, même en étant un joueur loose et fish, mes amis vont lâcher leurs mains, à la fin j'ai évidemment raisé désespérée et tous foldèrent...
Impossible pour moi de manipuler mes amis, trop de dangers pour titiller mes requins et mon magnifique full floppé avec 7-9 me remporta rien du tout

frustration intense...

Comment aurais-je dû jouer cela? pouvait-on appâter suffisamment deux joueurs serrés, j'aurais sûrement dû raiser au flop car étant assez agressive, mon comportement habituelle avec peu ou prou de jeu aurait été de raiser et d'attaquer.

Erreur stratégique.

J'aurais mieux fait avant, peut être, de lire le très (trop?) célèbre linguiste et essayiste Noam Chomsky qui a publié dernièrement une liste des 10 manipulations à travers les médias afin de maintenir le public dans l'ignorance et leur complaisance

1- La stratégie de la distraction comme élément essentiel du contrôle social.
On détourne l'attention du public des problèmes importants et des énormes mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes.

Au poker, essayer donc de distraire l'adversaire par un décolleté  par le chat, un comportement, une manière de jouer différente, un jeu sur le tempo etc


2/ Créer des problèmes, puis offrir des solutions appelé également « problème-réaction-solution ». 
On crée d’abord un problème ou une situation afin de faire réagir le public et que ce soit lui qui demande les mesures qu'ont veut créer... comme créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics.

Au poker: on a le brelan floppé et on veut que notre adversaire qui a top paire croit qu'il mène le jeu afin de le dévorer joyeusement 

3/ La stratégie de la dégradation 
Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement, en « dégradé », sur une durée de 10 ans
Au poker le spew volontaire pour analyser puis ensuite aiguiller dans une mauvaise direction le joueur

4/ La stratégie du différé 
Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme « douloureuse mais nécessaire », en obtenant l’accord du public dans le présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus facile d’accepter un sacrifice futur qu'un sacrifice immédiat.

C'est le moment de la blind et le moment de voler joyeusement quelques joueurs tight voulant être itm, acceptant bon gré, mal gré ce vol malhabile de blind même si là le joueur pense pouvoir prendre sa revanche dans le futur (une fois al bulle passée)

5/ S’adresser au public comme à des enfants en bas-âge
La plupart des publicités destinées au grand-public utilisent un discours,  des personnages, et un ton particulièrement infantilisants ("il est bon le kiki", "homo machine lourde") afin évidemment que le spectateur régresse et ait une réaction en harmonie avec le ton employé (soit totalement débile)
Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un ton infantilisant tout simplement car dans un effet de mimétisme  « Si on s’adresse à une personne comme si elle était âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celles d’une personne de 12 ans ».

Au poker à force d'envoyer des surenchères de walkyrie, de jouer mal, le joueur en face part en tilt et commence à déconner également à son tour, bon moment alors pour le dévorer sous les vociférations féroces de son adversaire

6/ Faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion
Faire appel à l’émotionnel est une technique classique pour court-circuiter le sens critique des individus. Le coeur a ses raisons que la raison ignore, n'est-il pas? en outre, et c'est très important car souvent pas assez considéré mais ouvrir ainsi le registre émotionnel permet d’accéder à l’inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements etc.
Au poker: toi y en être fish! tu joues mal! déstabilisons donc le joueur, il jouera plus mal encore ou gonflons son narcissisme afin qu'il nous montre son jeu
7/ Maintenir le public dans l’ignorance et la bêtise
En fait, nous ne sommes plus spécialisés dépendant totalement de nos technologies incomprises et la qualité de l'éducation se fera par strates sociales afin de garder et contrôler les castes culturelles et économiques.

Au poker, l'argent crée le fossé élitiste, un jouer en micro limit sera évidemment plus entouré de fishs à un tournoi à 1 euros qu'à un déjà à 20 euros etc
8/ Encourager le public à se complaire dans la médiocrité
Hélas, très en force actuellement il faut encourager le public à trouver « cool » le fait d’être bête, vulgaire, et inculte au point où les fameuses élites ne sont désormais plus là pour montrer une voie mais au contraire vont imiter la masse, on se rappelle du ridicule de Laurent Fabius racontant qu'il aimait regarder la starac en mangeant des carottes râpées, ou Jacques Chirac cachant son savoir culturel afin d'être plus près du peuple.

Au poker, flagornons donc l'ego des joueurs et encourageons la sensation de good ou bad run pour ne pas les encourager à remettre en cause leur jeu...la variance
9/ Remplacer la révolte par la culpabilité
Faire croire qu'on est seul responsable de ses erreurs, malheurs, à cause de l’insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de sa volonté afin d'annihiler toute révolte au profit d'un état dépressif tétanisant toute action

Au poker, encourager le joueur dans un tournoi à s'appesantir sur ses erreurs de jeu, ses failles afin de limiter son agressivité et lire ses hésitations

10/ Connaître les individus mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes
Les progrès énormes de la science ont creusé une dichotomie entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les élites dirigeantes.
Le système par sa culture avancée en biologie, génétique etc est arrivé connaître l’individu lambda mieux que celui-ci ne se connaît lui-même du coup, de fait, sachant que la connaissance est synonyme de pouvoir, le système détient un plus grand contrôle sur les individus que les individus eux-mêmes.

Au poker, l'utilisation des trackers permet un décalage entre les impressions et intuitions et l'utilisation mécanique froide de certaines données permet une marge d'erreur moindre, nous entrons alors dans une dialectique hegelienne du Maître et de l'Esclave intéressante où à force d'utiliser des béquilles, les béquilles nous guident et nous dirigent.



J'avoue que l'article résumant les propos de Chomsky que j'ai largement utilisé m'a replongé dans l'univers du linguiste...j'aime bien chomsky parce qu'il décrotte sérieusement mes neurones et me donne le petit coup de jus pour me réveiller de ma letargie de masse (et je ne parle pas de mon poids, bande de gougnafiers) et je pense qu'en tant que walkyrie pokerienne je dois suivre ce modèle lorsque dans son ouvrage "Comprendre le pouvoir, premier mouvement", il explique que : "Tout gouvernement a besoin d'effrayer sa population et une façon de faire est d'envelopper son fonctionnement de mystère."





24 mars 2013

En attendant le Pot



Ce soir, j'ouvre ma room et je fais un sng  avec rapidement le sentiment de me retrouver piégée dans le Château de Kafka et cette impression physique d'étouffement que l'on ressent en lisant cet extraordinaire roman...plus j'avance dans ma lecture et plus je suis perdue et ai sans nul cesse le sentiment de revenir en arrière (j ai évité la chanson grivoise de : "si j'avance,et tu recules comment veux-tu, comment veux-tu que je t'enc... " qu'on ressent souvent également en jouant au poker)..
Bref, je me rappelle avoir un jour lu dans le Mythe de Sisyphe de Camus,  la phrase la plus juste au sujet de Kafka...il disait en gros (j'ai la flemme de chercher la phrase exacte dans le livre) que tout l'art de kafka était dans le fait qu'il obligeait le lecteur à se relire...

Ce soir dans mon lit, je me disais que j'adorais sûrement le poker car je ressentais le même profond émoi que lorsque je lisais ces fameux écrivains dits de l'absurde que j'aime tant car on peut facilement remplacer le joueur de poker à la place de l'écrivain tchèque dans ce dialogue qui adolescente m'avait tant touchée, en exergue de "conversations avec Franz Kafka", de Janouch:
 "- êtes-vous à ce point seul ?, lui demandai-je.
Kafka fit "oui" de la tête.
- comme Kaspar Hauser ?
Kafka eut un rire et répondit : " bien pire que cela. je suis seul... comme Franz Kafka.
"
Effectivement on aurait peut être pu le temps tournoi comparer Kafka non à l'enfant sauvage mais à un joueur de poker .

Était-ce d'avoir vu hier avec délectation avec Mama, les sémillants petits bonbons, euh les small balloches et le beau chapeau melon de Stefal mais je n'ai pû également ignorer l'analogie troublante existant entre En attendant Godot et un mtt qu'il soit en live ou en line.



Pour ceux qui ne connaissent pas encore l'histoire de cette pièce emblématique du théâtre de l'absurde de l'écrivain irlandais Samuel Beckett (MON écrivain fétiche), l'histoire est assez simple, et raconte deux hommes, Vladimir et Estragon, qui attendent Godot, dont on ne sait rien sauf son nom. Dans cette vallée déserte, dont le décor n'est composé que d'un seul arbre, ils discutent sans rien dire, essayent de tuer le temps... l'apparition de deux étranges personnages Pozzo et son valet Lucky vont les y aider, mais c'est long d'attendre...

"ESTRAGON - Qu'est-ce qu'on fait maintenant?
VLADIMIR - Je ne sais pas.
ESTRAGON - Allons-nous-en.
VLADIMIR - On ne peut pas.
ESTRAGON - Pourquoi ?
VLADIMIR - On attend Godot.
ESTRAGON - C'est vrai.
"
Je défis quiconque lors d'un tournoi de ne pas avoir eu cette pensée intérieure récurrente que pose ici Estragon dans la pièce du "qu'est ce qu'on fait maintenant"  tandis que les mains défilent toujours et encore et qu'on attend le pot, le pot final...c'est le pot finaaaaaaaal...pardon, j'ai du trop abusé de fêtes de l'huma, hips ou de rouge...je bois pas des p'tits diabolos de chochotte moi m'sieur^^

Et puis, lorsque Pozzo ordonne à Lucky une longue litanie monotone dans un sympathique  "pense, porc!" (pardon Raoul, je sais combien l'espèce porcine est soumise au stress), je ne puis que penser aux insultes des excellents joueurs de micro limit quasi professionnels du 1 ou 2 euros qui te balancent un "apprends à jouer, hé fish"... aïe, oh pardon maître shark j'ai pêché et mérite le fouet ...eh oh!euh on va pas pas pousser non plus, plutôt le martinet...j'veux dire la fessée...mm, quelques caresses sur le fessier, voilà!... ouh que je suis une vilaine fifish à son shashark et ai bouffé ta paire par ma quinte de l'espace...oh ouii et puis vous savez, comme disait Ionesco dans le Rhinoceros " Il y a des choses qui viennent à l'esprit même ceux qui en ont pas"




19 mars 2013

J'en ai marre!!!




Ben oui, je fais pas souvent de billet d'humeur mais j' avoue être un brin affectée car ces derniers temps -fatigue oblige, ma jauge de paranoïa est au maximum et menace sérieusement d'exploser...

Parfois on ne se retrouve plus trop et je crois que ça fait bien longtemps que je me suis perdue en chemin... à force de sourire, seule face à mon appareil, j'ai oublié de rires et discuter avec les autres, mes plus vieux amis, de plus en plus enfermée dans ma bulle et celle-là pas pokérienne.

Oui, à ce propos,  je l'avoue humblement et avec un embarras certain mais depuis 3 semaines je ne m'amuse plus trop  au tournoi des blogueurs car y ressens un accord (pas que) tacite systématiquement contre moi ...merde ça fait chier la pire des fish qui est en tête, tous contre elle...yes elle perd!!!  ne soyez pas vexés ou heurtés, je parle seulement d'un ressenti que je sais totalement subjectif et liés à bien des failles personnelles... et créant une dualité peu compatible:d'un côté espérant revenir dans l'opposition confortable et conviviale tandis que l'autre voulant lutter pour garder et défendre cette position  logiquement convoitée de chipleader du tournoi.
Ce soir fatigue oblige je l'ai ressenti profondément et assez douloureusement.

Beaucoup de jolies mains pourtant, beaucoup jetées aussi peut être trop sérieuse et n'osant plus être fantaisiste de peur de perdre ma place et de fait la perdant car à contre courant de ma manière de jouer et d'être...et là est en fait la source du problème , trop facile de se complaire dans des suspicions et larmoiements pathétiques et grognements divers, ce qui me tétanise parfois est la peur d'échouer, et du coup je joue mal (euh... encore plus mal)...c'est à dire que je ne suis plus en accord avec moi-même, c'est exactement le même syndrome  lorsque je fais un tournoi ou sng avec trop gros buy in par rapport à ma br...du coup je n'ose plus être aussi fishy (même si je le suis mais genre fish en crise de tétanie dans une boîte de sardine)... en fait, ce soir, je voulais tellement faire attention, que je me suis envoyée allègrement un énorme pavé sur le pied! et il m'a éjecté...manque de souplesse, de légèreté et toujours peu de technique = la tête à toto!

Par ailleurs, à tort ou à raison qu'importe ce qui est sure c'est que visiblement le poker commence à cesser de m'amuser et étant terriblement chronophage, je me rends compte qu'il dévore mes soirées, mes liens sociaux  se vengeant ainsi de mon manque de considération
Solitude des champs de poker tandis que s'égraine mon livre d'heures...Serait-il temps de refermer le chapitre...pour ce soir  et le De miserabilis ...c'est une évidence, rires



 Comme j'arrive pas à mettre la video si géniale de Hughes le bars
l'interlude musical est ici: 


Bon, Faut pas peut être pas pousser mémé dans les orties, on va pas déconner non plus! le chapelet de pleurs étant finis depuis belle lurette, ma paranoïa rangée dans ma psyché, je commence déjà à cogiter sur quelques projets artistiques (ou qui du moins ont la prétention de l’être)  quelques parties excitantes en perspective, le beau temps va revenir, mes règles se terminer, et surtout  je ne pouvais  terminer mon article sans remercier Mama, le soleil de ma journée qui m'a fait tant sourire et  glousser aujourd'hui!

17 mars 2013

Poker...frontière de l'infini




Voici que suite à mes pérégrinations sur le net, je tombais sur l'article récent d'un individu que je me refuse systématiquement à côtoyer, sur les hémisphères et le poker ... choix inhabituel, qui me rappela étrangement celui que je fis sur les neurones, les synapses et le poker...ô étrange merveille, influence des astres certainement oblige ou nouvelle mode sur cette analogie évidente, qu'importe! je décidais de faire tablerase sur l'influence énorme que j'avais pu ainsi produire sur cet individu et renoncer à mon article pourtant  du coup inspiré sur le plagiat et l'inspiration.

Non! Ayant reçu avec émotion un blogscar sur le blog qui s'est trompé de catégorie en inscrivant le mot poker, je me devais quand même aavant de refermer ce pan historique, de parler des épiphénomènes... car je ressens évidemment mon blog tel le vaisseau de star trek, l'Entreprise explorant l'univers, qui enchanta mon enfance et me fit connaître mes premiers émois érotiques en badant le très sexy M. Spock.


Je réfléchissais donc sur ce sujet et ce qui soudain me frappa et me flatta, c'est qu'il me renvoya à la problématique de l'art du 20e siècle: les limites de l'art ;  qu'est ce qui est ou n'est pas de l'art.

Chaque époque à sa problématique: le 18e siècle, époque des lumières est axé sur la notion de trompe l'oeil et d'inventaire (le parallélisme avec le bluff sera intéressant à observer...mm j'en salive d'avance.), le 19e siècle est le siècle du sublime (époque romantique par excellence, exacerbation du Moi mais aussi début de l’ère industrielle , il va donc connaître une scission entre artisanat et art, ingénierie et architecture)...Au 20e siècle avec l'intégration d'objets réels et non retravaillés (la première fois dans une toile cubiste de Braque)  la notion de savoir faire devient obsolète (n'oublions pas l'émergence de la photographie qui va bouleverser évidemment le médium peinture)...et  à partir de 1913, nait le premier ready made , la fameuse roue de bicyclette sur un tabouret de Duchamp présentée comme oeuvre d'art.




C'est un sujet qui va donc concerner les artistes (avec aussi la naissance de l'art abstrait, un peu plus tôt, les premières aquarelles abstraites de kandinsky datant de 1909) mais aussi le grand public ne se reconnaissant plus ou pas dans ses oeuvres , manquant de clefs de compréhension et dans une culture cartésienne ayant sans cesse peur d'être ridiculisé...peut-on aimer ce qu'on ne comprend pas?
Oui certes puisque que l'art figuratif précédant était tout aussi élitiste et emplie d'une sémiologie complexe mais la notion de bien fait rassurait: qu'importe si on ne percevait pas la dimension extrêmement politique des toiles de Vermeer, ses peintures n'étaient-elles pas emplie d'un charme ravissant ...ah! la laitière! si appréciée qu'emblème aujourd'hui d'une fameuse marque de yaourts au lait entier!...rendant hommage ainsi en luttant pour la flore bactérienne intestinale à la fameuse phrase pamphlétaire de Picasso "Non, la peinture n’est pas faite pour décorer les appartements. C’est un instrument de guerre offensive et défensive contre l’ennemi"

ouais...

Bref...les limites de l'art sont un thème qui va donc servir de fil rouge au 20e siècle que se soit dans l'époque moderne ou post-moderne et notamment, il est omniprésent dans l'oeuvre d'un petit groupe bordelais que j'aime bien: Présence Panchounette.



Né en 1968 sous la forme de graffitis sur les murs de Bordeaux, le groupe Présence Panchounette évolua vers (à défaut de pouvoir dire « dans ») la scène artistique contemporaine jusqu’en 1990 où il se saborda victime de son succès.
Si à leurs débuts les membres du groupe ne se définissaient pas seulement sur le plan artistique, ils ne tardèrent cependant pas à confirmer leur inclinaison pour l’art contemporain tout en conservant toujours une distance critique vis-à-vis de celui-ci afin de se situer à sa périphérie.

Ce groupe m'intéresse particulièrement ici car sert d'écho de manière amusante non seulement aux derniers évènements de la blogosphère mais aussi d' illustration de mon jeu de joueuse (si! si!) et l'univers de mon blog peut être aussi.

En 1986, alors qu'elle bénéficiait déjà d’une certaine notoriété, Présence Panchounette présenta lors d’une exposition collective une œuvre intitulée Remake up.

Celle-ci est composée d’un assemblage fait d’une selle en damier noir et blanc et d’un guidon aux poignées en plastique jaune vif issues de bicyclette pour enfant. Il s’agissait évidemment d’une citation sur le mode parodique de la sculpture de Picasso Tête de taureau de 1943, assemblage d’un guidon et d’une selle qui avait été réalisé ensuite en bronze.

Ici, l’intérêt de l’œuvre de Présence Panchounette ne réside pas dans le sujet représenté : elle ne cherche pas à atteindre par la simplification des formes l’essence du taureau, son signe archétypal. En fait, l’œuvre par le mode même de la citation explicite sert de prétexte à un discours critique sur l’art moderniste que la Tête de taureau avait pu incarner.





L’œuvre n’en est que plus ironique dans la mesure où elle banalise la sculpture de Picasso sacralisée par l’Histoire de l’Art.
Reproduite sous la forme d’un jouet en plastique, elle en devient ridicule : il ne subsiste plus rien de cette tête triomphante qu’anoblissait d’autant plus le bronze (il y avait une hiérarchie en sculpture dans les matériaux, le bronze servant aux sculptures dites nobles) ; on assiste alors à cette opération dont parle George Bataille dans son livre "Manet", c'est-à-dire une ablation de tout caractère dramatique, de toute éloquence, banalisant de fait l'oeuvre pour ensuite, dans un second temps, la débanaliser en lui conférant un nouveau statut qui incite à une nouvelle lecture.

Si l’œuvre sérieuse existe par le même qu’on la considère, en parallèle  l’œuvre d’art « idiote » vaut tout aussi bien dans la mesure où elle déconsidère. Or,  Présence Pantchounette aspirait à « l’idiotie totale » afin de mieux s’attaquer aux idées préconçues sur l’art, et aux artistes ?

Dans Remake up, le sujet importe peu par rapport à sa réappropriation. Le ravissement  est opéré par l’utilisation d’autres matériaux ou par une nouvelle mise en scène.

 De la même façon, antérieurement, Présence Pantchounette avait tapissé lune galerie d’un papier peint « fausses briques » juxtaposé à un autre d’une bichromie grossièrement géométrique. L’installation se présentait comme une démonstration de la vanité de l'artiste Buren (oui! oui! celui des fameuses colonnes) quant à la prétendue neutralité de ses bandes rayées, perçues d’une toute autre manière par Présence Pantchounette, à savoir comme le motif d’une toile de store « chic et moderne ».

ah nostalgie! nostalgie!
 on voit la fenêtre de mon ancien bureau c'est t' y pas émouvant

Présence Panchounette n’en est que plus ironique puisqu’elle prend des distances non seulement par rapport au monde (en l’occurrence de l’art) mais aussi par rapport à sa propre activité.
Par conséquent, une dichotomie se crée devant les oeuvres entre un rire involontaire du public et celui volontaire des auteurs car Présence Pantchounette joue sur le mauvais goût  s’appliquant à l’idée traditionnelle selon laquelle il appartiendrait aux classes populaires (par exemple le papier peint « fausses pierres »).

le mauvais goût se situe à la lisière des choses or les œuvres de Présence Panchounette restent toujours incongrues et jouent sur les limites ainsi, deviennent-elles l’illustration même de ce mauvais goût.
Remake up n’est en effet ni une sculpture monumentale ni un simple jouet.

Cette oeuvre, par le simple fait d’être exposée dans une galerie qui n’appartient pas à la classe de goût à laquelle de prime abord elle fait référence (au même titre que le papier peint « fausses pierres » ou les nains de jardins promus par les classes populaires) est inopportune, d’autant que si, selon  le sociologue Pierre Bourdieu, l’esthétique du « bien faire » est une esthétique populaire, ce n’est certes pas le but de Présence Panchounette qui proclamait « Réussir est notre échec ».

Présence Panchounette ne fut pas en décalage avec son temps mais avec l’art de son temps, plus précisément avec les mouvements avant-gardistes qui lui furent contemporains. Ses membres disaient d’ailleurs  : « Nous aurons juste un statut de marginal dans les futurs Histoires de l’Art, nous faisons parties des épiphénomènes, (…) il ne faut pas oublier que nous ne faisons pas réellement de l’art… les comiques, c’est condamné à faire rire, à ne pas être pris au sérieux, ça ne pense pas, ça ne dit rien, il y a forclusion 
(rires) »

De fait, Présence Panchounette chercha à provoquer un effet, souvent critique, au moyen de procédés divers (installations, assemblages, pamphlets…) en transposant un monde à l’autre. Elle parvient ainsi à l’ironie mordante en jouant sur les notions de trivial, de vulgaire et de sublime

Bon ben voilà, si vous avez fini de lire cet article un brin indigeste, petits chanceux, vous pouvez faire les malins en parlant de ce groupuscule très peu connu et puis ses oeuvres m'ont évidemment renvoyer à nos diverses écritures de blogs poker,et surtout aux épiphénomènes de la blogosphère...après tout, Pokerloto, avec sa valeur handicap et ses vidéos, sa morgue, comme le fit Présence Panchounette ne renvoit-il pas ironiquement à notre ego souvent boursouflé de joueurs, notre nature de fish (sauf moi évidemment) en banalisant les grandes théories des joueurs pro et créant un nouveau statut dans son discours ironique? (euh encore faut-il qu'il le soit)


11 mars 2013

Petit Conte de la blogosphère





Tout en haut de la cité blog, sur une jolie tribune hebdomadaire, se dressait la statue de la reine Mama...
Tant aimée par la blogosphère, elle était toute revêtue de chèvrefeuille d’or fin. Elle avait, en guise d’yeux, deux brillants saphirs et un grand rubis rouge ardait en guise de jeton royal
Aussi, on l’admirait beaucoup.
- elle est si spectaculaire et puissante , remarquait un des notables du net qui désirait s’acquérir une réputation de connaisseur en art.
et tous de s'ébaudir!




Une nuit, une petit diablotin vola à tire d’ailes vers la cité.
Un peu perdu et égaré car ses congénères étaient partis se réchauffer pour l’Égypte, mais il était demeuré un peu en arrière tant il s'amusait à contempler le petit peuple du blog
- Où chercherai-je un abri ? se dit-il pour me reposer. J’espère que la ville aura fait des préparatifs pour me recevoir.
Alors, il aperçut la statue sur la petite colonne.
- Je vais me percher là, cria-t-il. Le site est joli. Il y a beaucoup d’air frais.
De la sorte elle vint s’abattre tout juste entre les pieds de la reine Mama
Et il se prépara à dormir.
Mais, à ce moment là voici qu’une large goutte d’eau tomba sur lui.
- Comme c’est curieux ! s’écria-t-il!
Il n’y a pas un nuage au ciel, les étoiles sont tout à fait claires et brillantes, et voilà qu’il pleut ! Le climat du nord de l’Europe est vraiment étrange, pourquoi ai je choisi de vivre à Dunkerque, cette statue est trop mince j'aurais du choisir le socle de la princesse aux grains de beauté mais elle est crevassée telle une immense gorge et j'avais peur de tomber et m'étouffer dans ce canyon se dit il tout en levant les yeux au ciel et là... en regardant au-dessus de lui il vit...
Ah ! que vit-il ?
Les yeux de Mama étaient pleins de larmes, et les larmes coulaient sur ses joues d’or.
Son visage était si doux au clair de lune, que le diablotin se senti le coeur frémir, une fois n'est point coutume

- Qui êtes-vous ? dit-il.
- Je suis la reine Mama.
- Alors, pourquoi pleurnichez-vous comme cela ? demanda le diablotin. Vous m’avez presque trempé.




- Quand j’étais vivante et que j’avais un cœur de femme, répliqua la statue, je ne savais pas ce que c’était que les larmes, car je vivais au Palais de Sans-Souci, dont on ne permet pas l’entrée au chagrin.
Le jour, je lisais et, le soir, je jouais dans le grand casino.
Mais maintenant que je suis sur la blogosphere on m'a huché si haut que je puis voir toutes les laideurs et toutes les misères de ma ville, et quoique mon cœur soit de plomb, il ne me reste d’autre ressource que de pleurer et de créer un blogoscar

- Là-bas, continua la statue, de sa voix basse et musicale, là-bas, dans une petite rue, il est une pauvre maison. Une des fenêtres est ouverte et, par elle, je puis voir un homme Pokerloto assis à une table. Son visage est amaigri et usé tant il parle à son ami imaginaire issoud sekour... n'est ce pas si triste que cet homme déraisonne ainsi?



- hum se dit sotto voce le diablotin, inutile de lui dire que je monologue à quatre voix.
Derrière sa muraille mégalo et son ironie, Il a la fièvre et il demande des loukoums. 
Diablotin, cher diablotin, ne veux-tu pas lui donner un jeton, le joli rubis que j'ai en jeton... Mes pieds sont attachés au piédestal et je ne puis bouger.
- erf! j'étais tranquillou et dois partir me rechauffer . 
Mais le regard de la reine Mama était si triste qu'il en fut toute chagrin.
- Il fait bien froid ici, dit-il, mais je resterai une nuit avec vous et je serai votre messager.
Alors le diablotin arracha le grand rubis du jeton de Mama, et, l’emportant dans son bec, prit son vol par dessus les toits de la ville.
Pokerloto recevant son blogoscar en bégaya de joie tout en marmonnant un "j'le savais"
Blacky s’en fut à tire d’ailes vers la reine Mama et lui dit ce qu’il avait fait.

- C’est curieux, dit il en s'endormant, il fait bien froid mais maintenant je sens presque de la chaleur
- C’est parce que vous avez fait une bonne action, répliqua la reine

- Ce soir je pars pour l’Égypte, se disait tibérius -le diablotin- joyeusement le lendemain
Et, à cette perspective, il était ravi
Quand la lune se leva, il retourna à tire d’ailes vers la reine Mama
- Viens vous baiser belle petite Mama, Je suis sur mon départ.
- oh tiberius, tyrion, blacky de mon coeur dit Mama, ne resterez-vous pas avec moi encore une nuit sur le monde de la radio?
- On m’attend chez moi au chaud et les diablotins supportent mal le froid.
- Ah blacky je dois vous dire tout là-bas de l’autre côté de la ville, je vois une charmante jeune femme dans un grenier. elle est penchée à jouer sur un bureau couvert de papiers et derrière elle c'est bizarre il me semble apercevoir un jeune homme jouant avec des camions ... elle a de grands yeux rêveurs, un joli visage , une douce voix et un corps à la plastique parfaite la salope (euh pardon). Elle a du mal à écrire sur son blog alors que tous attendent ses billets drôles et parfaits...
- Arf Je demeurerai encore une nuit avec vous, dit le diablotin, qui avait réellement un bon cœur même si ce n'était pas un bisounours et qui voulait aussi jeter un petit coup d'oeil sur la fameuse plastique de la dame. Dois-je lui porter un autre rubis ?
- Hélas ! je n’ai plus de rubis, dit Mama. Mes yeux sont la seule chose qui me reste. Ce sont de rares saphirs qui furent rapportés des Indes il y a un millier d’années. Arrachez l’un d’eux et prenez-le pour elle. la lumière de ce blogscar l'encouragera et ses posts illumineront les gens tout autour d'elle 
- Chere Mama, dit blacky, je ne puis faire cela et il se mit à pleurer.
Mais si, nom d'un raoul 1er, Faites ce que je vous commande (la mama pouvait parfois être autoritaire et avais un sacré tempérament).
Alors le diablotin arracha l’œil de la reine et s’envola vers le galetas de Zara
Il était facile d’y pénétrer, car il y avait un trou dans le toit.

la jeune fille avait la tête plongée dans ses mains et n’entendit pas le trémoussement des ailes de l'inccube fasciné (nom d'un chien, c'est vrai que c'est pas rien la Zara) mais en relevant la tête, elle vit le beau saphir couché sur ses notes...."oh Je suis contente et cela me motive à écrire encore "

Le jour suivant, blacky le soir retourna dire adieu à Mama
Oh mon beau blacky aux chaussures croco dit-elle. Ne resterez-vous pas avec moi encore une nuit ?
- C’est l’hiver, répliqua t- il, et la neige glaciale sera bientôt ici. 
- Là-dessous, dans le square, répliqua Mama, stationne un tout nouveau vendeur Sam mais c'est bien difficile de débuter un négoce.
- Je passerais encore une nuit avec vous, dit blacky, mais je ne puis vous arracher un œil. Alors vous seriez tout à fait aveugle. 
- Pourtant il le faut dit Mama
Alors il lui arracha le second œil du Prince et prit son vol en l’emportant et le laissa tomber dans la main de Sam qui en fut tout ému et joyeux

- Blacky en revenant vers Mama lui dit "maintenant vous êtes aveugle, alors je vais rester avec vous pour toujours."
- "Non, MON blacky, dit Mama vous devez partir pour aller gambader avec vos condisciples" mais il refusa et insista pour rester avec elle dans la même galère.
Le jour suivant, il se campa sur l’épaule de la statue et lui conta des récits de ce qu’il avait vu dans des pays étranges.
il lui parla des étranges dinosaures verts qu'on voit gambader dans la région rhone alpes, ainsi que le vélociraptor 007 fan d'auto, de ski et d'adréaline, du grand diplodocus ,une fois, à chapeau melon et curieux accent ...
- Cher blacky, dit en souriant Mama, c'est merveilleux ce monde mais plus merveilleux est ce que supportent les hommes et les femmes. 
Il n’y a pas de mystère aussi grand que la misère mais parce que tu as un avis et une histoire sur tout prend moi une couche d'or et détache la feuille que tu veux et garde la au fond de ton âme.

Blacky , pris alors là où ça semblait assez petit mais en picorant il découvrit un superbe mamelon qui le ravi (eh ho c'est un diablotin, pas un ange non plus) puis il la dévêtue Feuille à feuille pour offrir son éclat à john la riviere qui s'était un peu perdue dans les méandres de l'obscurité, à celui qui était une icône xewod mais avait un peu disparu dans des vapeurs d'alcool à patate, à la loufoque princesse aux grains de beauté qui délire sur son blog tout en geignant sur le manque de commentaires (et là il en fallut beaucoup de feuilles d'or car la dame était gironde et comme on le sait crevassée, mais grâce à Mama elle prit un éclat , un habit de lumière même si elle demeura à moitié dénudée car trop de surface à occuper) et enfin le dernier voile elle l'offrit à un immense géant nordique.

En fait, Blacky arracha l’or fin jusqu’à ce que Mama n’eût plus ni éclat ni beauté ni richesse.
Feuille à feuille, il distribua l’or fin aux blogueurs



Les rues de cette contrée semblaient ferrées d’argent tant elles brillaient et étincelaient. Parrallèlement, de longs glaçons, tels que des poignards de cristal, étaient suspendus aux toits des maisons. Tout le monde se couvrait de fourrures ...le diablotin avait si froid, tellement froid... mais il ne voulait pas quitter Mama; il l’aimait trop pour cela. il picorait les miettes et essayait de se réchauffer en battant des ailes mais, à la fin, il sut qu'il allait mourir et il eut tout juste la force de voler encore une fois sur l’épaule de Mama.

- Adieu, Mama murmura-t-il. Permettez que je baise votre main.
- Je suis heureuse que vous partiez enfin pour l’Égypte, Mon blacky, je m'inquiétais pour vous car vous avez séjourné trop longtemps ici, mais il faut me baiser sur les lèvres, car je vous aime très fort.
- Ce n’est pas en Égypte que je vais aller, dit blacky mais je vais aller dans la maison de la Mort. La Mort, c’est la sœur du Sommeil, n’est-ce pas ?
Et il baisa Mama sur les lèvres et tomba mort à ses pieds.
À ce moment, un singulier craquement résonna à l’intérieur de la statue comme si quelque chose s’était brisé.Le fait est que le cœur de plomb s’était fendu en deux.
Vraiment il faisait un terrible froid!!!

De bonne heure, le lendemain, avec ses chaussettes fluos le maire courrait dans le square sous la statue avec les conseillers de la ville.
Comme ils dépassaient le piédestal, il leva la tête vers la statue.
- Dieu ! dit-il. Comme Mama semble déguenillée !
-Elle est vraiment déguenillée ! dirent les conseillers de ville qui étaient toujours de l’avis du maire (qui était un bon maire et avait des jolies gambettes) quand contestataires et eux aussi levèrent la tête pour regarder la statue.
- Le rubis de son jeton est tombé, ses yeux ne sont plus en place et elle n’est plus du tout dorée, dit le maire. Bref, elle ne vaut guère plus qu’un mendiant fish!
- Guère plus qu’un mendiant fish! firent écho les conseillers de ville.
- Et voici qu’il y a à ses pieds un diablotin mort, continua le maire. Vraiment, il faudra faire promulguer un arrêté pour défendre aux diablotins de mourir ici... d'ailleurs les diablotins ça meurt pas! Et le secrétaire de ville prit note de cette idée.

Alors... on renversa la statue de Mama.
- Comme elle n’est plus belle, elle ne sert plus à rien ! dit le professeur d’art à l’Université.
Alors on fondit la statue dans une fournaise et le maire réunit le conseil en assemblée pour décider ce que l’on ferait du métal.
- Nous pourrions, proposa-t-il en faire une autre statue. La mienne par exemple.
- Ou la mienne, dit chacun des conseillers de ville.
Et ils se querellèrent.
La dernière fois que j’ai entendu parler d’eux, ils se querellaient toujours mais était en passe de se réconcilier autour d'un bon pastaga fait pas déconner non plus^^
- Quelle étrange chose ! dit le contremaître de la fonderie. Ce cœur de fonte ne veut pas fondre dans le fourneau, il nous faudra le jeter aux rebuts.
Les fondeurs le jetèrent sur le tas de détritus où gisait le diablotin schizophrène mort.

- Apporte-moi les deux choses les plus précieuses de la blogosphère dit un jour le Dieu Poker à l’un de ses anges.
Et l’ange lui apporta le cœur de plomb et le diablotin mort.
- Tu as bien choisi, dit le Dieu Yahvé Texas Holdem. Dans mon jardin du Paradis, ce diablotin s'amusera éternellement et, dans ma cité d’or, Mama redira mes louanges!




Ben quoi j'ai plagié le conte de Wilde le Prince heureux qui me marqua tant petite et après? c'est mon blog et je fais ce que je veux! 


08 mars 2013

le good, le bad run et le tyran (nos synapses)




Pourquoi avons- nous  tous été un jour soumis au sentiment de malédiction du bad run ou inversement d'un good rush lors d'une partie ou durant des jours?

L'élément clef dans la mémoire est le synapse, l'endroit où les cellules nerveuses se rejoignent. En fait, dans notre cerveau, il y a un petit espace entre l’extrémité d'un neurone et de début du suivant qu'on appelle synapse.Du coup, quand un message arrive  à l’extrémité d'un axone, il déclenche l'émission de molécules de transmission spéciales, qui traversent cet interstice pour porter le message au neurone suivant. Or, comme les neurones ne sont pas tout à fait liés, la connexion est flexible.

En fait, il s'agit de la clef de la recherche et de la complexité des expériences humaines car si les neurones étaient liés comme des fils dans une prise, entortillés ou soudés, nous n évoluerions absolument pas entre la naissance et la mort. tout être humain se comporterait de la même façon tout au long de sa vie or contrairement aux apparences que nous donnent les donk au poker (ou ailleurs que sur une table de jeu) ce n'est point le cas: un neurone peut changer de position et se rapprocher d'autres neurones ou a contrario s'en éloigner. Il peut même se mettre au repos tandis que de l'autre côté de l'interstice l'autre neurone à son tour, peut lui aussi se révéler capricieux et décider de réagir au premier message ou tel une diva, attendre plusieurs messages avant de réagir mais quoiqu'il en soit,  les neurones ont tout ceci en commun et c'est là la chose essentielle: une fois qu'ils ont été sollicités , il réagissent de plus en plus aisément les fois suivantes car il garde la mémoire de cette dernière fois où il fut sollicité, ce qui du coup  l'amènera à agir de nouveau. C'est ce qu'on appelle la  "potentialisation à long terme" et c'est l'essence même de la mémoire.
Par ailleurs, quand deux choses se produisent en même temps, elles ont tendance à s’emmêler dans le cerveau comme les chercheurs disent : "des neurones qui fonctionnent ensemble, s'assemblent"

Bien...ça c'est fait donc ramenons cela maintenant au poker et au vieil adage et rituel magique "jamais 2 sans 3"  ainsi que nos impressions de de rush et run.

En mathématiques, c'est assez simple, les coups de malchance n'arrivent pas par trois mais continuellement sauf que des souvenirs chargés interfèrent notre vision de la chose de manière subjective. En effet,  nous associons souvent du fait de cette fameuse "potentialisation à long terme" expliquée ci-dessus, des souvenirs chargés malheureux ou éventuellement- même si le cerveau imprime plus les évènements négatifs que positifs-  heureux (bref pas neutres)...donc, lorsque notre influx nerveux arrive à un synapse, il saute joyeusement le coquin jusqu'au neurone suivant et le message poursuit sa route tel easy rider dans notre cerveau. A partir de là et pendant un petit laps de temps, le neurone est amorcé et entrera de nouveau en action au moindre soupçon de signal semblable

Par conséquent, au premier bad beat ou malchance un souvenir se crée qui contient l'image de ce vécu allant de l'origine et la cause de ce bad beat jusqu'aux conséquences et effets désastreux pour notre stacket notre moral cette mauvaise nouvelle est fortement chargée négativement et du fait même de l'intensité de sa force négative ressentie, l'influence de cette tapisserie neuronale restera forte pendant plusieurs semaines.
Or, voici que le lendemain vous jouez et n'avez pas une jolie main, celle-ci perd éventuellement sans que se soit outrant contre une main légèrement inférieure, rien à voir donc avec le bad beat affreux de la veille mais comme certains brins de cette tapisserie -les brins de malchance -se mêlent aux autres souvenirs encore puissants du bad beat d'hier, cela allonge la durée de vie de votre souvenir neuronal  et donc quand deux jours plus tard, vous perdez à nouveau , ce nouveau souvenir de malchances et les deux encore imprimés que vous avez en tête crée forcément l'adage commun et la superstition du jamais deux sans trois...alors, du coup, comme le chien de Pavlov, à chaque fois que vous ressentirez ainsi deux malheurs afin de concrétiser dans une superstition personnelle totalement issue de notre inconscient collectif jungien (nous avons tous appris et assimilé cette histoire de jamais 2 sans 3), nous chercherons avec un zèle inconscient le 3e mauvais coup afin de nous sortir de ce cyle infernal et si l'empreinte reste malgré tout trop forte nous aurons alors ce sentiment d'affliction du bad run.



04 mars 2013

ca y est j'ai 3 ans!




Et voilà...Ca fait déjà 3 ans que je sévis dans le monde des blogs de poker.
4 dans le poker à faire tilter les joueurs par mon excellent jeu de fishette bustée qui a que très peu évolué manque de sérieux oblige.

J'ai voulu parler de tout et n'importawak et de pas trop rester dans un carcan, car en vérité je vous le dis ce monde est comme un bustier, on choisit des limites qu on resserre avec nos lanières (afin de faire mieux ressortir nos attributs notre psyché)

Pute borgne! J'avoue, j'ai menti, bluffée, me suis exhibée outrageusement avec ironie qui plus est, sachant combien une image est perfide et manipulable, j'ai ergoté sur moi, sur les autres... je crains bien de me réincarner en reine des blattes, essayant de partager mon univers de bric à brac et mon goût pour l'incongru et l'absurde.

Telle une junkie, je me suis retrouvée vite addict à écrire mes conneries délaissant un roman à moitié achevé et j'avoue éprouver toujours un certain plaisir et amusement, notamment lorsque j'ai le sentiment que mon cerveau devenu yaourt, produit quelques fruits (à défaut de perles) de temps à autre.

Je me demande d'ailleurs quel article a pu vous marquer et pourquoi.

Bon, j'ai failli arrêté plusieurs fois aussi et j'avoue, le doute m'envahit assez régulièrement caractère ruminant oblige. J' ai souvent fait face au découragement... du coup, je me dois de remercier au moins trois personnes sur tous ceux que j'aurais pu (aurais du) citer: Pokerloto sans qui j'aurais surement pas écrit (fallait bien que je vienne l'ennuyer ô grand sensei), feu James Bond car un jour où j'allais vraiment tout lâcher, il m'envoya un mot amical me disant qu'il appréciait bien la lecture de mes billets et sa démarche me toucha. Je repris espoir car je découvris ainsi que même si je n'avais pas (trop) de commentaires, certains me lisaient quand même et appréciaient mes conneries et cela me donna un nouvel élan pour continuer mes billeversées.
Enfin et surtout,  je dois remercier et embrasser Mama qui  m'a toujours soutenu voir porter (et ca demande du muscle!) car sachant mon goût et ma frustration quant à l'absence de commentaires, elle m'encouragea, consola et elle m'écrit à chaque fois un petit mot , a écouté mes lamentations, a commencé à parler de moi, me "linker" sur son blog ce qui a rendu les visites  moins confidentielles. Le suricate vaudouiste m'a ouvert la porte au monde des blogueurs (et je suis venue avec ma hache),  des boys du fnl et m'a fait goûté au live...entre autres petites choses.

Bref, pour une fois et sans humour je dois dire que je découvre dans blogland city, virtuellement (ou non) des gens interressants, différents, drôles, émouvants, conviviaux... juste cools... chouette métaréalité!

Voili voilou! , comme sais pas très bien exprimer mes émotions par la parole (c'est pas trop ma spécialité) , je tenais juste à vous dire que je pense que je vais encore vous faire chier un bout de temps!