24 novembre 2016

Modernité/Postmodernité ou du desenchantement du Poker (français)



Parfois, alors que nous avions décidé de refermer doucement la porte du blog - un peu lassée des "je" d'écriture- certains impératifs nous y rappellent allègrement...comme celui, absolument fondamental ne pas avoir encore parlé de la postmodernité au poker.

D'aucuns diront c'est quoi cette horreur??? et peut être auront-ils raison mais ce n'est pas ma faute , tout a commencé en fait avec Chateaubriand qui le premier, en France, en a parlé, influencé  comme tout romantique français qui se respecte par les allemands...et puis, ensuite, voilà que Charles (Baudelaire si vous ne connaissez pas le cousin Charles) en a fait tout un concept en sautant sur cette pépite et c'est là  que le gros bazar a vraiment commencé, chacun voyant dans la Modernité sa propre définition: Baudelaire , dans ses critiques esthétiques, il lia la notion de Modernité à la mode dont l'essence est son perpétuel changement (une mode chassant l'autre), chez Apollinaire c'est la 5e dimension qui est en jeu celle de l 'imagination et tout cela sans petit doigt levé...puis Aragon a mis son grain de sable, Paul Valery itou, les philosophes de l’école de Francfort s'y sont joyeusement invités notamment le passionnant mais peu accessible Theodor Adorno et son poto Walter Benjamin...Bref, tous étaient vachement contents de commenter ainsi l'art, la musique, l'architecte de son temps jusqu'à ce qu' en 1972, patatras, voilà que pour la première fois nos concitoyens ronchons ont mis le holà!!!

Rothko (peintre de la Modernité)
                                                         
Ils ont fait détruire un immeuble de moins de 10 ans d'un architecte influencé par Le Corbusier ! Oui! oui! oui! ras le bol des métaux modernes, comme le béton brut mais surtout ne supportant pas ces longues fenêtres horizontales au lieu de nos anciennes coursives!
Le Corbusier si tu savais , ton architecture où on s'la met, Au cul, au cul! aucune hésitation, non! non! non à  ton architecture béton !!!(euh j'avoue j ai été traumatisée par la reforme Devaquet et les manifs en découlant que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître)

Bref, ils ont tous glapis "ah ben non faut pas déconner non plus! on en veut pas, c'est moche et trop en avance avec nos goûts, bay cagas!" et ça a été le crash!



C'est à partir de ce temps , mes petits qu'on date souvent  le commencement de la période postmoderne!

Et là ça devient coton!  pour les philosophes, y a toujours l école de Francfort qui en parle certes mais il y a surtout, pour moi, le plus grand bluff de l’histoire de l'Esthétisme, l'ouvrage de référence: "La postmodernité expliqué aux enfants" (1982-85) ...chouette, c'est un peu abscons comme concept, expliqué aux petits z enfants ca va être vachement plus fastoche! ben onon , on vous l'a dit  vous callez...open limp même ...vous avez une tendance de calling station, vous vous êtes déjà fait avoir pour "le Rire" de Bergson qui n'était pas drôle du tout, pour les 50 pages de "l'Oeil et l'esprit" de Merleau Ponty ... 50 pages: petit tapis, je paie! easy mouv' et vous tombez sur un os, il joue que les Premiums cette serrure!!!  et les 50 petites pages deviennent un vilain casse tête qui va vous hanter longtemps...très longtemps!


Bref, le postmoderne expliqué aux enfants, je vous le dit, un seul mot: fuuuuyez!!! Il enavait déjà écrit une autre version (un vrai pervers, j'vous l'dit) intitulé "La Condition postmoderne, rapport sur le savoir" (1979) , et cet essai est un tantinet plus accessible (bon on est loin des petits Mickeys faut bien s'l'avouer).

Bon sérieusement, c'est quoi la Postmodernité, ben c'est l'effondrement des idéaux et utopies...pour simplifier le communisme s'est effondré, le capitalisme avec le jeudi noir de 1929 avait montré ses failles, le seconde guerre mondiale et l'horreur de l'holocauste (Adorno expliquant  par exemple,qu'il ne pouvait plus y avoir de poésie après Auschwitz dans son style si  primesautier dans son ouvrage Prismes en 1955), la guerre froide et la perte des repères religieux (ça faisait un bout de temps que Nietzsche il le clamait que dieu était mort ah! mais!)

Du coup au revoir la transcendance et welcome l'immanence ...euh ok ok je m'emporte...bon ben on va également y aller mollo avec cette chute des grands idéaux, on va limiter notre action au présent et comme on se méfie du progrès, ben adios les avants gardes, les grands mouvements, retour à un travail individuel face au désenchantement du Monde (c'est le terme systématiquement associé)




Okaaaay!!! on va s’arrêter là et parler de poker non? Raoul commence à grogner!
Et pourtant nous aussi, dans le poker nous l'avons vécu notre petite crise socio culturelle économico religieuse!

Nous avons effectivement eu, notre modernité avec l’avènement du Texa no holdem par rapport aux anciennes variantes, avec ce grand Rush de joueurs en France rêvant de l'Inaccessible Etoile, ou plutôt là d'Or et d'Argent, séduit aussi par certains rois de la variétoche, ...et si ce soir nous vivions le baby boom des joueurs récréatifs; moult variantes, moult tournois, moult joueurs de tous horizons...et ...  et puis vint l'Arjel qui a provoqué un effondrement, nous nous somme repliés sur nous avec un désenchantement certains nous aussi, adieu le travail sur le fond et la forme on a simplifié les variantes possibles à jouer ...adieu stud, horse, omaha hi/low....ah, oui  beaucoup de joueurs se sont perdus en chemin, ont abandonné à force de bad beat , d'échec et de désillusions
Comme nous ne sommes plus dans un système d'avant-gardes et d'Académie sauf celle de Billard.

Aujourd'hui certains parlent d'Hypermodernité ( Gilles Lipovetsky notamment) et dans l'analogie capillotractée de mon article, on pourrait alors  associer à cette époque "transgenre", la loi récente du poker qui vient de passer et qui fait renaître ces variantes si ludiques que sont le horse!

Ouiii, c'est mon nouveau dada du moment ....tournois que je massacre joyeusement et sans complexe!  ou le omaha hi/low.

Alors en selle, et que je ne saute pas au 1er tour!!!