01 mai 2015

Le poker, une religion sacrificielle?


- Bénissez-moi mon Père car j'ai pêché! j'ai choisi un pseudo racoleur en hommage à la luxure et voilà que j'ai envié le bien d'autrui, j'en fus gourmande et parfois tellement en colère lorsque mise en tilt, je n'ai pas toujours compté mes outs ni ai-je pensé à mes cotes car vilainement atteinte d'acédie tout en conservant mon orgueil, j'étais ...je suis
-Les 7 péchés capitaux condensés en une seule personne? eh ben dites-moi, succube infernale, une joueuse de poker matinée d'un énorme fish ma fille, voilà ce que vous êtes!

Hé oui, le rapport entre le poker et la religion ne semble pas de prime abord évident malgré le sacerdoce qu'il impose souvent, ses rituels, ses saints (les joueurs pros) et ses démons (les fish et bien sur Blacky, notre Ange déchu de son blog) mais si nous sommes loin de tendre l'autre joue lorsque quelqu'un nous frappe, pourtant, c'est bien là, la déontologie du joueur lambda pour devenir la justice immanente de Yahvé...car avant  de clamer un revanchard "oeil pour oeil, dent pour dent" et plus si affinités, il nous faut attendre patiemment de piéger ce voleur de blind et ses camouflets pour enfin occire l'ingrat d'un courroux digne d'une furie (ou d'une Walkyrie).

Il faut guetter les signes, presque une cosmogonie animiste et puis penser à ces phrases sublimes de Djalâl ad-Dîn Rûmî, ce mystique persan du 13e s : "Tu vois l'écume et non la mer. Que c'est étrange ! Enfermé dans le bateau du corps, tu as vu l'eau. Contemple l'eau de l'eau ! L'eau a une Eau qui la pousse, l'esprit a un Esprit qui l'appelle."

D'ailleurs, je vais me gêner pour mieux entrer en transe, même si sans derviche tourneur, pour goûter sans me perdre en juif errant dans la bulle, j'écoute un petit air soufiste d'un de mes chanteurs préférés, le fascinant Nusrat Fateh Ali Khan



Telle alors une bonze , détachée, en éveil, les niveaux de jeux étant autant de soutras, mantras, chapelets que l'on égrène pour atteindre le Graal...dominer ses émotions, son état d'esprit le plier comme l'enseigne le Dalaï Lama puisque l la discipline intérieure est le seul moyen dont nous disposons pour apprendre à dompter l'Esprit. Sans elle, nos émotions nous débordent et nous créons des causes et des conditions défavorables dans nos existences présentes et à venir.

Mouais, j'ai beau méditer de temps en temps, je suis loin du zen oriental, peut être est ce pour cela que je suis de la caste des joueurs de peu, les joueurs récréatifs, les Shudras  petits serviteurs de micro limites et non des brahmanes même si j'ai essayé un temps d'apprendre leur langage sublime le sanskrit...mais c'est si compliqué, si complexe que je ne me souviens que de l'alphabet, parfois, arrivant à lire un mot d'hindi presque par hasard...une caste entre les joueurs pros, ces brahmanes consacrés au Sacré, finalement aidés et soutenus par les Kshatriya, la caste des guerriers qui dirige le jeu et protège les marchands, les Vaishyas, ces joueurs qui sans en avoir la splendeur dans leur acharnement continuent à accumuler petit à petit leurs gains



Bien sûr comme dans l’hindouisme parfois je suis chassée de ces castes en étant traitée d'intouchable, de fish, peut être aussi parce que comme une Vénus de Lespugue je me suis crue immortelle et ai alors cru au miracle!