
"Le secret de la réussite, c'est la sincérité: si vous parvenez à la feindre, vous pouvez faire n'importe quoi" Jean GIRAUDOUX
Nous voulons comprendre une personne entièrement, en profondeur et la seule façon d'y parvenir, c'est d'étudier son visage. Nous avons reservé une grande zone de notre cerveau pour ces quelques centimètres carrés de chair. Jusqu'où peut-on psychanalyser une personne seulement en la regardant? Est-il difficile de lire un visage?
Les humains partagent un répertoire de 7 000 expressions faciales.
Celle que nous utilisons le plus est celle du "rire social" car, comme le fait remarquer Rita Carter dans son Atlas du Cerveau, cela nous permet de mentir. Le sourire social est très différent du sourire naturel. Des images du cerveau montrent que l'on utilise des parties différentes du cerveau - et des muscles différents - pour faire ces deux sourires.
Contrairement au sourire social, le sourire véritable utilise les petits muscles autour des yeux, et ce dernier a tendance à durer plus longtemps que le sourire social. Si vous pouvez apprendre à feindre ces mouvements musculaires, vous pouvez effectivement faire n'importe quoi.
Il semble que la plupart d'entre nous soit à peu près incapablev de faire la différence entre un vrai sourire et un sourire feint.
En 1990, Paul Ekman et ses collègues de l'Université de Californie ont dit à deux groupes d'infirmières qu'ils voulaient tester jusqu'à quel point elles pouvaient être joyeuses et souriantes en toutes circonstances. Ils leur firent visionner un film qu'elles devaient ensuite décrire de façon gaie et joyeuse à un panel de juges. Le premier groupe vit un film agréable, qui pouvait réellement les faire sourire; le deuxième groupe visionna un film dans lequel des gens souffraient atrocement. Elles furent toutes reçues par un juge d'experts en langage corporel: des psychologues, des juges, des detectives, des agents des services secrets et des agents des douanes. Très peu d'experts purent dire qui arborait un sourire feint.
Richard ROBINSON "Pourquoi la tartine tombe toujours du côté du beurre - La loi de Murphy expliquée à tous", pp.147-148.