30 octobre 2012

Etes-vous sensible?



Il y a déjà moult années lorsque je vins m'installer à Paris, après avoir fini mes études et me disant que même si j'étais faite pour une vie oisive et si possible luxueuse , il allait malheureusement peut être falloir que j'intègre complètement la vie active -  sans voie royale-, j'obtins chez un galeriste aux oeuvres plus que médiocres, mon premier entretien.

Celui-ci fut marquant et drôle.

Vierge des expériences de la vie et donc à l'époque un brin entière voire prétentieuse , je décidais que je ne pouvais point, après mes années d'étude, devenir commerciale pour de telles croûtes, cela aurait renier toutes mes croyances...aussi c'est assez décomplexée et libérée du ma timidité légendaire que j'assistai à cet entretien...

le monsieur, pour le moins content de lui même - ô heureux homme - après nous avoir expliqué (aux deux autres prétendants au poste et moi-même) dans un bagout de deuxième zone qu'il était docteur es psychologie et es graphologie, nous demanda nos signes astrologiques.

En vilaine cynique et cartésienne ,mes dents commençaient à rayer le parquet et je louchais et salivais avec envie sur son mollet qu'il me tardait de mordiller d'agacement:

-"je suis taureau ascendant cancer" répondis-je donc avec mauvaise grâce (jusqu'à quelles aberrations faut-il se vendre pour manger justement sa croûte)...

-"ah oui! vous êtes gourmande et sensible; je l'ai vu à votre écriture c'est ce qui m'a décidé à vous rencontrer"

Chouette, j'allais me faire le Einstein de la typologie! Faut dire que ma silhouette quelque peu voluptueuse (doux euphémisme) rendait mon statut d'anorexique un brin improbable, je soupirais peu élégamment et le percevant (son empathie puissante sans nul doute) il me demanda si je ne croyais pas à l'astrologie, je lui répondis que non mais comprenait que c'était un angle d'approche afin de nous mettre à l'aise  et ne croyais que peu à la graphologie itou...interloqué il s'écria alors: "mais voyons, je vous ai dit que vous étiez sensible"...

En dehors de mon passif scolaire révélant un goût immodéré pour les arts plastiques, qui est a priori signe qu'on a un minimum de sensibilité, du moins un peu plus qu'une vache espagnole (curieuse expression pour ces pauvres bovidés latins), ce genre de phrase est pour tout le monde une lapalissade....d'autant que cela ne quantifie pas.... "je vous mets une ou deux livres de sensibilité ma bonne dame?"

Tout en me levant pour interrompre ce passionnant entretien absurde de non-embauche , je lui répondis donc avec un certain agacement voire un agacement certain que c'était une phrase facile et sans grand risque puisque personne n'allait lui répondre "ah ben non! moi je suis pas du tout sensible"

En effet, tout le monde ou presque est persuadée d’être sensible, d'être dotée d'un grand sens de la psychologie, de l'intuition...il y a des caractéristiques comme cela que personne ne mettra en doute chez soi, c'est d'ailleurs ainsi que fonctionne les horoscopes, mettre un certain quota de ces phrases passe-partout avec quelques variations, afin que tout le monde s'écrit: "c'est vrai c était marqué" (oubliant par ailleurs toutes les phrases qui ne correspondaient pas ou étaient bancal)...il y a sur Facebook une sorte de questionnaire débile  pour enfants retardés de 5 ans d'âge mental, qui me réjouit toujours, sur vos goûts ou votre caractère ou si vous étiez...à chaque fois et quoique vous disiez après 5 questions vous avez le droit à votre portrait qui vous colle incroyablement et vaut les tests débilitants des pire magazines féminins (c'est peu dire)

Plus c'est général et plus vous rentrer dans des grand ensembles

\N\subset\Z\subset\mathbb{D}\subset\Q\subset\R



C'est la même chose au poker: quel amusement dans les micro limites de voir les gens hurler avec superbe d'aller apprendre à jouer etc...personne ne veut être un fish, et combien de bad beat inventés crédibilisent votre...mon...manque de sérieux dans ce jeu...au lieu de penser "je l'ai pris en dilettante" , il est plus facile de penser qu'il s'agit d'un mauvais run...c'est mon cas en mtt actuellement, sauf que je joue mal et fais de vraies conneries , il est peut être temps de tout reprendre à zéro, lors du tournoi des blogueurs samsamov et mama m'ont donnés de précieux conseils, les vidéos de killtilt sont particulièrement passionnantes , didactiques et pédagogiques...peut être que comme cet après-midi lorsqu'un collègue m'a demandé si on disait " être accompagner de " ou "être accompagner par"  et que  j'ai répondu les deux, mais sans plus savoir pourquoi, or la langue française est subtile et aucun mot n'est là au hasard, il y a donc une nuance grammaticale que j'ai perdu et n'ai répondu qu'instinctivement sauf que...j'ai peut être pas toujours un bon instinct et que sans poutrelles, sans fondations,  la cabane s'écroule et moi ...je suis éjectée du tournoi!

22 octobre 2012

Guerre des sexes, quel clan choisir?



Ce soir je suis dans un grand désarroi émotionnel et sensoriel car je me retrouve un brin inquiète, toutes mes certitudes malmenées...Que faire? que choisir? vers quoi se tourner?

Afin d'occuper ma journée de RTT oisive, je décidais cet après-midi de me consacrer à un de mes habituels sit and go...micro buy in (2 euros), la partie pris un peu moins d'une heure....et je gagnais relativement facilement un peu plus de 10 euros ce qui malgré mon caractère peu vénal, me procura néanmoins une certaine satisfaction de travail bien fait.

En moyenne j'ai calculé que je devais le gagner assez régulièrement (1 x 6) et être itm très souvent (1 x 3) si je joue sérieux  sans tilter ou être agro à tout va par lassitude ou pour compenser je ne sais quelle frustration (honteuse comme de bien entendu) sauf que si je joue comme le plus souvent à 6 (10 étant parfois un peu trop longuet) la deuxième place paye quasi rien.

Suite à cela, j'ai fait un tournoi avec le même buy in, et ai été itm. J' ai donc obtenu après plus 3 h de jeu le gain impressionnant de 0.74 ct (lol) mais -il est vrai-  le gagnant du tournoi assez difficile mais néanmoins pas impossible à atteindre  va lui remporter environ 180 euros.

Honnêtement seuls les 3 premiers touchent quelque chose d'interressant et suffisamment réjouissant pour faire oublier le nombre d'heures passées...la dernière fois pour un tournoi à 3 heure j'y ai passé 5 heures pour touché 30 euros...outre la déception de se faire éliminer en table finale, et du bad beat que j'avais mal encaissé, je ressentis une certaine morosité, un itm blues.

Devrais-je me consacrer seulement aux sng?

Non! car en même temps l'exaltation, la poussée d’adrénaline sympathique du jeu s'effectue surtout suite au crescendo du boléro MTT...Ravel n'a qu'à bien se tenir, les moments de la bulle, de l'arrivée en table finale, sont souvent exaltants, quelque soit le buy in joué (enfin j’imagine car en tant que jeune fille sage, je n'ai pas trop expérimenté de tournois à gros buy in comme vous vous en doutez, c'est un mets plutôt rare)...

le SNG est comme le Cash Game, il y a un plaisir immédiat , électrique , masculin dans le  coup porté , de cette main lâchant d'un coup ses jetons afin d'enquérir une puissante satisfaction tandis que l'orchestration , cette montée en puissance et jouissance lente et profonde cette fois-ci si féminine, ce ressac plus périlleux avec des variations de stack ,  ne se retrouve que dans ces MTT  notamment ceux  fleuves qui me font tant grogner et râler (of course) quand je perds à la bulle ou hurler de plaisir lorsque je gagne le tournoi...et parfois, il est vrai, se finissent comme cet après-midi en flop malgré un excellent moment -  dans cette déception de finir juste ITM, et de n'agrémenter ma  BR que de  0.70 cts mais MTT qui après un léger répit ou repos mérité ne met qu'un seul mot à la bouche: encore !!!

Ah d'ailleurs, très important adage: c'est toujours mieux deux fois qu'une: puisque je viens de refaire un sng et regagner... me voilà repue, je peux aller dormir!

21 octobre 2012

et si...




Ceux qui ont été fan comme moi des Marvel savent que dans ses comics, plus exactement dans les strange special origine, une des séries vedettes étaient le "what if", "et si" qui jouait sur le même principe que le moteur de  la quatrième dimension - une de mes séries fétiches -  une faille spatio temporaire, un univers parrallèle s'ouvrant et nous représentant ce fameux conditionnel découlant du  et si qui nous a tous un jour hanté.

En fait, hier soir j'ai su que je ne pourrais finalement pas aller avec Mama à Lyon afin de participer à cette séance photo organisée avec le talentueux Hughes def Fournaise pour les quelques bloggeurs Rhone-Alpins.... au lieu de cela parce que je n'ai pas eu le courage de faire du stop ou de prendre un train basket, j'ai eu le droit dans ma vie trépidante actuelle d'accompagner mes géniteurs 'montés sur Paris de la ville rose la veille pour une petite semaine)  faire ...des courses à Auchan...yeeeahhhh!!! Inutile de dire que tandis que je choisissais mon papier wc et mes yaourts je ressentais un spleen gigantesque accentués par la grisaille et le crachin continu dans la capitale et mon esprit se mit à vagabonder la campagne...


...et si? 

Oui! Et si j'avais eu les corones de partir malgré tout afin de rencontrer mes joyeux compagnons Zara, Lessims, charlotte et andtherivercame?

-J'aurais volé une voiture dans un trip easy rider, avec en air born to be wild  pour finalement rejouer un remix de Thelma et Louise avec la belle Mama.
Bon, déjà, espérons que ma compagne de  fuite sait conduire car moi non ce qui aurait été un brin problématique avouons-le et aurait un peu écourté cette longue fuite en avant. Par ailleurs la décapotable à cette saison avec les Marcel, le corps moite comme dans le film à cette saison ça devient difficilement imaginable. qu'importe, passons aux questions primordiales: Qui aurait joué Brad Pitt, Blacky? perdu sur une bretelle de l autoroute? et qui aurait shooté sur le pervers papy (dont le nom fait un buzz plus grand que Voldemort) ...ah la la, , je nous vois, ma copine et moi fichus au vent et  à la fin je lui aurais dit à la Mama que je l'aimais et nous aurions sauté en haut de la route de St Pierre des Tripiers en Lozère dans les Gorges de la Jonte.



Non, pas folle la guêpe  j'aurais pas non plus pris le train basket...le footing d'in train c'est pas pratique et contre-indiqué à mon hypertrophie pulmonaire, non! sagement, oui, j'aurais payé mon billet, mon aller afin de découvrir la cité lyonnaise que je ne connais point encore hélas...tant pis pour mes impôts, et autres soucis prosaïques et triviaux qui entravèrent cette hypothèse, là j'aurais opté pour le "bah on vit qu'une fois" et après tout  certaines rencontres sont primordiales dont celle qui nous attendait avec un délicieux sourire sur le quai: Oh yeees c'est Zaranova!!! Inutile de vous l'avouer, la rencontre et les retrouvailles rendent l'ambiance pour le moins  joyeuse et nous sommes toutes excitées de la journée qui nous attend...."mmh ca va être cool" me dis-je tout en croquant avec délice  dans toutes les spécialités de la ville connue pour sa gastronomie
 Ma gourmandise et ma joie de visiter et de croquer dans les spécialités du lieu ne mettent pas en route mon système d'alerte et ce n'est que lorsque je me retrouve blème, suffocant dans un bouchon avec un requin clignant des yeux tout en me souriant et une charmante damoiselle nommée charlotte que je m'inquiète...
On dirait le sud... Lyon, c'est cool, y a de la brique comme chez moi à Toulouse mais ils ont un drôle d'accent, cong et c'est pas tout à fait le sud.....

Je me sens mal ça fait 3 mn que je rencontre les blogeurs , je devrais être toute vêtue de paillettes, telle une reine de disco flamboyante , une gloria Gaynor un brin plus nordique mais là ...ohlala fait chaud , me sens pas bien , je vais être malade plus  comme Janis Joplin .... et me sens comme Nancy Halloway, une chanteuse venue au dernier festival de mon village natal, dans le massif central ayant abusé d'aligot et de spiritueux et qui au lieu de chanter vomissait à jet la spécialité culinaire, sur scène, sous les yeux médusés et horrifiés des spectateurs.....sauf que je ne ne suis pas chanteuse et que cette fois-ci Hughes, le photographe, hurlant "nom de dieu!quel cliché!" illustrera ma déchéance en train de dégobiller dans le casino.



Un peu plus tard, pour couronner ma découverte de lugdunum, étant d'une santé robuste et je me remets en piste en savourant un saucisson lyonnais tant convoité avec un bon petit côte du Rhône des frères Delas que je déguste comme il se doit...un délicieux Croze Hermitage,  la vie est belle et j'ai le sourire jusqu'aux oreilles jusqu'à l'apparition incongrue de mon père m'invectivant car suite à un léger malentendu - oops - j'aurais piqué dans sa cave une bouteille d'une vingtaine d'année sans permission ainsi que le dernier Condrieu des même producteurs (ah Papa il était bon, si tu savais!)...c'est l'horreur, mon père est tellement furieux qu'il frôle l'accident vasculaire, je ne sais plus où me mettre, beeeuh j'ai pas fini d'entendre parler de sa bouteille bue avec le saucisson (est-ce le bon moment pour avouer pour le Côte-Rotie? et sa dernière bouteille de Cornas ...mmh j'ai des doutes)...j'aurais du rester au coca light et galette Ducan.

bon,  enfin la 3e hypothèse et surement la pire: c'était pas zaranova qui doit nous retrouver à la gare mais ATRC, pas évident de se retrouver vu qu'on ne sait ni son nom ni son physique à Mister Bond...le 007 des blogeurs, le mythe grenoblois...inutile d'avouer que nous sommes émoustillées avec Mama de cette rencontre et l’attendons impatiemment sur un banc quand un brave garçon impressionnant de forceps surgit, nous débutons une gentille conversation avec ce gentilhomme jusqu'au moment où pour faire sourire mama grognon du retard de monsieur discret,  je pose l'air de rien une question fortuite



Mince! la gaffe! le gentil damoiseau est ATRC qui s'offusque de cette pourtant bien innocente et  sympathique question, nous trouvant ma compagne et moi trop vulgaires...oops! aurais-je commis un impair et étais un peu crue sans le vouloir? moi?  noon d'ailleurs Mama me rassure aussitôt : absolument pas, je suis restée un modèle de courtoisie et même un peu engoncée dans mon côté vieille France.. mais pourtant il semble désormais fort indisposé de notre présence et maugrée un rdv urgent ...plouf! James Bond disparait (en fait il faut pas le dire mais je sais qui est ATRC...c'est Sean Connery -nooon Charlotte pas dans Zardos sauf pour le calendrier)... bon, ben plus de lift jusqu'au casino, lieu de photographie ... l'ambiance n'est plus au RDV et nous retournons vers la grisaille parisienne frustrées et incomprises avec le chagrin d'amour que nous chante divinement bien Pokerloto (félicitations tu t'améliores pokerloto, quelle voix!!!) et qui nous plombe notre journée, sont cons ces lyonnais, mince alors!

eh oui! finalement! finalement, mieux vaut attendre sagement des news de mes camarades. Cela ne devait pas être un bon jour autant rester sagement in paris... et puis je pouvais pas laisser Rincy seul à déserter....arf, j'espère qu'ils ont bu un verre à ma santé ces saligauds en attendant que je puisse trinquer avec eux réellement....vivement la prochaine occasion.





14 octobre 2012

Welcome to Zombie island (2/2)




2 - Du gloubiglouba à la purée de gruau verdâtre

L'opposé dans l'iconographie des morts vivants du vampire demeure le zombie...nous oublierons le zombie originel poético-mythique lié à la culture haïtienne et sa filiation symbolique avec l'esclavage  pour se consacrer à sa dérive cinématographique, un des rares mythes modernes du nouveau monde (avec peut être les extra terrestres)

là où le vampire incarnait la passion débridée et romantique, les bacchanales dionysiaques du sexe et de ses dérives mais aussi  la grâce et le danger d'une lame acérée, le zombi représente la déliquescence de notre société de consommation, le dégoût et nos peurs ancestrales liées à la mort et la dégénérescence du corps cadavérique.

Il est évident que le glamour chez le zombie n'est pas sa qualité première...et c'est plus dans le gore que se développe l'industrie cinématographique sur ce thème.
 Rendu célèbre en 74 par Georges Roméro avec le retour des morts vivants ou en 1978 "Zombie"; Le zombie symbolise nous autres travailleurs liés au quotidien par le métro-boulot-dodo dans une société de consommation chronophage...c'est finalement un peu la même histoire que le Grégoire Samsa, le protagoniste de "la Métamorphose" de Kafka qui un beau matin perd dans ce quotidien son humanité pour se transformer en gros cafard.

là, où le vampire attire et nous trouble, le zombie généralement  - à part pour quelques nécrophiles aventureux - nous repousse joyeusement et sa morsure contaminante qui gangrène (et non la petite mort orgasmique du baiser vampirique) nous dégoûte ..c'est un peu la chair bouillie dont parlait  l'anthropologue structuraliste Claude Levi Strauss dans "le Cru et le cuit ".

Très populaire actuellement, temps de crise oblige, nous aurons le droit ce Noël à des multiples variantes de poupées zombies et autres jouets du même acabits...

Le zombie est évidemment le fish au poker, la calling station, celle qui vous suit bêtement , sans cerveau avec son vilain 73 pré flop malgré votre 3 bet raise et dont la morsure parfois est mortelle (aléa de la malchance: il fini par un full et vous bouffe malgré votre magnifique paire (je sais on me le dit souvent, euh pardon) d'AA...

le zombie comme le fish se définit dans la multitude, c'est le mouton de Panurge mortel, facile à exploser mais qui finalement parce que vous trébucher bêtement va vous bouffer très indélicatement votre main, vous faisant perdre la tête (tilter)...l'opposé du vampire, espèce rare, unique, précieuse même si le zombie peut aussi être agro mais servilement pas comme  le shark ou vampire, très dangereux, qui avec ses crocs aiguisés attends sa proie stratégiquement et vous suçote de vos jetons pour vous laisser raide mort...si vous survivez à cette expérience peut être deviendrez -vous à votre tour un shark vampirique, vivant dans les casinos la nuit et se nourrissant des chairs fraîches imprudentes venues s'essayer au léger frisson des lieux sulfureux.

la lune est rouge. Véga(s) va attaquer....bon je sais faut que j’arrête les films d'horreur et mon revival des années 80, je vous ai quand même épargné le loup-garou dans cette histoire^^

13 octobre 2012

Sexe, zombie et poker (1/2)





Dans une période d'ennui, de crise et de vacuité existentielle il n'est guère étonnant de voir ressurgir nos croque-mitaines favoris : vampires et zombies.

 1 - LE SANG EST LA VIE

Bien sur époque oblige on est loin du sulfureux livre de Bram Stocker et des spirites du 19e s . Encore plus éloignés sommes-nous des Nosferatu des années 20 ou 30 que se soient le célèbre Nosferatu le Vampire de Murnau, le chef d'oeuvre expressionniste allemenand cinématographique, ou le cabinet du docteur Caligari de Wiene ou même les Dracula de Friz Lang, Dreyer ou Ted Browning (le réalisateur de Freaks)...




Des oeuvres dérangeantes chargées contextuellement par la boucherie et le traumatisme que fut la 1ere guerre mondiale et le sentiment total d'horreur et d'amertume qui en découla.

Aujourd'hui,  après être passés à un esthétisme bon teint avec le très esthétique et esthétisant Dracula de Coppola pour arriver au feuilletons Harlequins préférés des ados et autres midinettes avec les séries light et sans caféine que sont Twilight and co ...

Basta Nosferatu, bela Lugosi, Christopher Lee et sa voix orgasmique; welcome Robert Pattinson le cocu préféré des people et tabloïds.

Le vampire étant profondément par son thème marqué par la sexualité (sang, morsure, charisme), là aussi à force de banaliser la transgression, l'érotisme paradoxalement devient mignonnet car pourtant l'érotisme dans son ensemble est souvent infraction à la règle des interdits. L'oeuvre érotique de l'écrivain George Bataille en est l'apothéose où les pôles transcendantaux sont renversés dans une spiritualité pervertie. Ainsi, le meurtre, la souillure et le chaos se sacralisent et remplacent les notions idéelles traditionnelles du beau et du noble.
Nous sommes loin des baisers de Twilight (quoique pour le coup, perso me sens plus à l'aise dans Harlequin que dans du Sade regonflé au rage bull que sont les larmes d'Eros ou l'histoire de l'Oeil ou même son passionnant essai "l'érotisme" , son ouvrage de référence.

Marquée peut être par son époque, "La vie de Catherine M" est selon moi un des premiers récits à briser ces jeux transcendaux de l'Eros et Thanathos freudiens car l'exaltation romantique de la transgression (nous sommes pas loin de Goethe et de Faust) est totalement anéantie chez Catherine Millet. Elle expose des scènes érotiques certes mais son récit ne l'est pas tant sa description est clinique, froide. Ses récits orgiaques ne sont plus que prétexte à une introspection épistolaire détruisant de fait la  notion de transcendance - obsolète en peinture depuis la fin de l'art moderne - pour nous ramener à une esthétique relationnelle actuelle où l'écrivain nous montre seulement à voir comment elle peut écrire sa sexualité.

Mais là encore son récit clinique demeure troublant et sa distanciation procure malaise et gène, ce n'est plus le cas dans un monde où le sexe exhibé dans une variante Walt Disney totalement infantile permet d'édulcorer le côté animal pour un fun décérébré...d'ailleurs, tiens, pourquoi ne pas offrir un sex toy bleu canard à sa fille adolescente de 15 ans , c'est si tendance, si déco, si convivial (pour les soirées pyjama voyons) et bien moins dérangeant qu'un vilain godemiché honteux acheté dans un sordide sex shop d'une ruelle sombre.

 à suivre: welcome to zombie island et les analogies logiques avec le poker.

07 octobre 2012

La vérité sur Pokerloto!




Hier pour des obligations autres que le poker, je portais de très jolis macarons qui réhaussaient mon côté nordique voire un brin allemand. Or donc, alors que je errais un brin humiliée de m' être ainsi transformée en heidi BDSM perdue dans le métro pour faire quelques photos artistiques un brin décalée avec des poissons et crustacés, je ruminais à ma promesse de venir partager un pot entre blogeurs dans Bercy village, fief de Mama...

il faut dire que je pestais, et avais perdu ma sempiternelle bonne humeur car il pleuvait fort sur la grande route et personne pour me tenir le parapluie tandis que je cheminais les pieds douloureux de devoir porter quelques talons qui finalement ne servirent absolument point pour ce projet photo pour lequel je devais servir de modèle.

18h30 après avoir passé un excellent moment, je reprenais une petite saucée, afin de perdre définitivement le sourire de mon visage.

19h enfin chez moi à poser mes affaires mais pas le temps de souffler: je devais être dans une demi heure à Bercy, sachant que le trajet fait déjà environ 40 mn, j'allais être en retard et surtout impossible de m'ôter ma coiffure en hommage à Pierre Hermé ou la Durée mais qui me rendait bien moins bonne je vous l'avoue humblement que leurs petites pâtisseries à la réputation non usurpée-elles!.

Donc je repartis sous une pluie battante avec cette coiffure et une tenue un brin improbable qui provoquait l'hilarité des passants mais qu'importe j'allais enfin rencontrer kingyohan, kkoff et revoir Mama et D8.
En fait, ce sont surtout ces deux derniers que je revis car les deux k avaient déclaré forfait (je soupçonnais le merveilleux temps d'en être la cause bien que se soit la 2e fois que ces messieurs nous faussaient ainsi compagnie et je vais commencer à me sentir un brin parano, je n'avais pas le fouet pourtant, arch nein! her petites crapules! ze vé devoir vous punir! )

Bon, D8 était dans un état second il faut bien que je vous l'avoue et Mama et moi étions un brin gênées devant sa surexcitation certes très virile mais quelque peu déplacée dans un lieu public, puisque nous étions au restaurant le Bocco...il se mit à clamer en hurlant qu'il était Pokerloto avec Raoul qui brayait tel un âne et Marguerite cachée sous la table, à prier certainement au petit bruit inaudible mais assez constant et humide que nous entendions. Sans nul doute dû à une prière pour l’apaisement de l’âme troublée de ce pauvre garçon mais pas perdue totalement puisque quand même dotée d'une grande sensibilité -si!si! soyons honnête! en effet,  il l'encourageait  par quelques petites gifles bien senties très judéo-chrétiennes amenant plus rapidement à la rédemption tout en en lui sussurant en aparte "vas-y Marguerite et ce soir c'est missionnaire"


J'étais très émue devant la révélation de ce brave homme qui avait dû depuis des années souffrir terriblement de ne pas avoir pu ainsi s'épancher, Mama avait la larme à l'oeil  à moins que se soit une réminiscence proustienne puisqu'elle soupirait "ah ma Zara, nous serons bientôt réunies " et je dois dire que la future rencontre dans la ville des bouchons avec certains blogeurs du monde étrange Rhône Alpin pour le calendrier nous aura fait joyeusement glauser... en gros d8  avec une signalétique assez personnelle comme vous pouvez le voir dans la photo d'en haut encourageait marguerite à la prière tout en jetant des oeillades à la jolie serveuse du restaurant l'air de rien, Mama perdue dans la fumée de sa cigarette comme dans un "songe à demi rêvé"  pour citer Gérard de Nerval (je suis soumise à un quota d'au moins une allusion littéraire dans chaque écrit) émettait quelques étranges soupirs:" Zara...ATRC ..Rincy...le lama...lessim...charlotte tibunny...mmh" et moi je rêvassais biennale de Lyon artistique heu non....je bloquai en fait sur " Chouette je ne connais pas Lyon, maman j'ai peur j'avais oublié que je suis ultra timide,  je connais pas ces gens"... mais bon, il faut toujours une première rencontre.


J'ai repris un peu plus tard en repartant, la flotte avec le sourire car le outing de D8 m'avait amusé étant un brin voyeuse, l'enthousiasme de Mama pour le calendrier aussi et je pus enfin quitter mes macarons!

06 octobre 2012

art antique et omaha



Une analogie interressante est à proposer entre l'évolution stylistique de l'art de la céramique antique (figures noires /rouges)l et le omaha et omaha hi low


Le style de la figure noire, inventé à Corinthe dès le VIIe s avant J.C, est repris par Athènes qui l’amènera à son paroxysme pendant la période dite la Grèce archaïque (VIe siècle avant J.C)
ll s’obtient par trois étapes techniques : la cuisson du vase se fait à four ouvert permettant une cuisson oxydante mettant en valeur la couleur claire de l’argile . Vient alors une deuxième cuisson , qui est réductrice, c’est-à-dire à four fermé. L’oxygène étant limité au sein du four, le vase devient noir puisque le carbone se dépose.Enfin,la dernière cuisson est de nouveau oxydante (on ouvre les évents sur le four) pour que le vase redevienne rouge. Les motifs ayant été précédemment peints en noir restent dans le ton d'origine. Si cette troisième cuisson est arrêtée trop tard, les motifs risquent de virer au rouge malgré la peinture, d’où l’extrême habileté et l’expérience, dont le potier doit faire preuve à chaque cuisson. Plus que le peintre, le potier est responsable de la réussite générale du vase.Les premières céramiques à figures noires athéniennes reste très influencée par celle de Corinthe, comme le montre son décor couvrant, sans motifs de remplissage. Les figures généralement animales ( lions, chèvres, sphinges, etc.) sont disposées en registres superposés et mettent en valeur une scène principale.

Néanmoins, la céramique athénienne se détache peu à peu de cette influence pour une mode mettant en avant les motifs mythologiques et la composition en un seul grand registre Les vases décorés eux aussi évoluent. Le grand vase funéraire omniprésent va laisser la place aux vases de la vie quotidienne (amphores, coupes, cratères)d'ailleurs l'oeuvre la plus célèbre certainement, aujourd'hui exposée à Rome dans les musées du Vatican, est cette amphore du potier Exekias montrant Ajax et Achille lors de la guerre de Troie, en train de jouer




Le style de la figure rouge , lui, apparaît à Athènes vers 530-520 av. J.-C. et constitue rapidement "le fer de lance" de la production antique, lui permettant de s'imposer comme la seule grande école à la période classique. Il consiste en une inversion de la figure noire : le fond est peint en noir, les figures ayant la couleur de l'argile ; les détails sont peints et non plus incisés.
Au début, les peintres peuvent faire coexister des scènes en figure noires et des scènes en figures rouges : ce sont des vases dits « bilingues ».
Dans un réalisme plus grand on passe donc du style archaïque à celui classique, adieu les bouches en culs de poules, on voit alors grâce à cette nouvelle technique à une nette amélioration du dessin et non pas seulement une simple inversion des couleurs. La représentation des drapés devient plus subtile, des corps (qu'on différencie nettement) et des détails (notamment sur la musculature pour Euphronios)



l
Le corps de Sarpédon emporté par Hypnos et Thanatos (le Sommeil et la Mort) sous le compte d'Hermès. Face A du cratère d'Euphronios (peintre) et Euxithéos (pottier) vers 515 av J.C









Mais quel rapport avec le Omaha?

Et bien considérons que le Omaha soit l'art archaïque de la Grèce antique, et notamment les figures noires et que le Omaha hi/low soit les figures rouges et donc une amélioration, une complexité supplémentaire du jeu, et non pas une simple variante ou inversion des couleurs mais créant des prouesses et complexités autrement plus subtils, pourquoi donc l'Arjel nous a fait retourné dans les limbes non du pacifique mais des figures noires (vendredi et Tournier en sont pas si loin après tout)

Je n'arrive pas à voir cette limitation nationale comme un progrès sans faire une nostagie idiote et puérile (siii j'adorais le Stud et le Omaha hi/low), mais le progrès se fait dans l'enrichissement des styles et non dans l'appauvrissement et al spécialisation, sinon on arrivera à l'impasse des peintres en natures mortes du 17e s hollandais, spécialisés dans les fleurs, puis dans tels insectes (la punaise dans mon salon - cf mon ante pénultième article - a dû me marquer) ou fleurs à force de spécialisation et de regard unilatéral

Enfin moi ce que j'en dis, ça m'a fait repenser à mes cours d'art antique d'il y a 20 ans, c'est déjà pas si mal ^^

05 octobre 2012

j'ai croqué dans la Reine Claude cong



"ah tu verras, tu verras" me chantait Claude dans mon atelier dans une sorte de danse endiablée que le Cornu n'aurait pas renié. précurseur de la tectonique et lourdement inspiré de Gotainer, il se trémoussait devant moi avec des soubresauts de tics tout en amenant sur ma table d'atelier mon jeu de cartes et en chantant avec l'accent qui tiens bien à mon coeur..

L'absinthe était prête, le jeu aussi, les yeux frisés et me disait ô mon petit taureau occitan (non, non je ne parle pas de ricardoc, quoique), viens voir Maman car c'est pas moi qui vais me déposséder de mes affaires, nous avions mis en musique de fond Comerade, le génial catalan et sa reprise de russian roulette des lords of new church et nous débutâmes notre partie de cartes.


j'étais en transe, ayant abusée de la fée verte, mon amie l'absinthe,  et avais bien envie de peindre ce petit homme transpirant accroché à ces cartes, un Nougaro à la façon de Pierre et Gilles, kitchounet voilà qui aurait de la gueule mais il boudait tandis qu'au bout de deux mains (expertes évidemment) , mon ami se retrouvait déjà le ventre à l'air, la chemise en moins... boudu je commençais à avoir chaud moi, surtout que j'avais superposé quelques vêtements afin de ne pas désobliger ma grande pudeur.

Après une petite heure de partie, nous étions tous deux complètement nus et  ce qui devait arriver, arriva: nous n'avions plus d'anisette.


- "Merdre, busty tu déconnes, t'assures pas (comment? c'était bien la première fois qu'un monsieur me disait cela, ah le salaud, le goujat!), on a plus rien à boire? c'est ce que tu es en train de me dire avec le sourire en tôle ondulé? allez habille-toi vite, on va aller place Arnaud Bernard voir si Claude Sicre des fabulous est par là et se faire payer un jus".

Mon honneur et ma vertu saufs du moins presqu'aussi intacts qu'auparavant car je n'avais pas croqué dans la reine claude et goûté au fruit défendu.
Nous nous dirigeâmes titubant vers la dite place pour boire une dernière petite fine, une prune ou autre...

Y avait du monde, notamment les jumeaux de Zebda, Claude leur dit "oh attendez que je vous raconte, chérie bibi m'a fait tomber la chemise", ils se marraient tout en fumant quelques substances que Zara n'aurait pas renié et hélèrent Magyd pour lui raconter notre aventure... oula cette dernière cigarette commença à me faire un drôle d'effet, ou était-ce le quinzième verre de jaune, mais me sentais un peu étrange, surtout lorsque claude se marrant me dit "t'es prête  c'est à nous"...mais qu'est-ce que je foutais sur la scène avec Claude et Zebda? je chante faux ça craignais, j'essayais de partir discrétos mais Mouss me bloquait le passage à droite et Magyd venait de déclarer que pour finir le concert (mince qu'est ce que j'avais foutu sur scène en transe pendant une heure), et suite à mon strip poker ils avaient inventé cette nouvelle chanson




Ce fut un boeuf mémorable, une de mes plus belles gueules de bois  (surtout virtuelles) et comme je suis une fish inutile de dire que je l'ai tombé la chemise... mais y avait pas de ebuzzing à l'époque, tant pis pour mes boobs.



That's all folks!!!

03 octobre 2012

spleen et déconfiture




J'aurais dû éviter de relire les poèmes saturniens, où est-ce ce magnifique temps parisien alliant pluie battante à un ciel gris souris du plein bel aloi mais parfois on a envie de tout envoyer balader et disparaître dans un petit hameau cévenol avec quelques coussins (après la quarantaine un certain confort ne nous semble plus si scandaleux) et une bombe insecticide (arachnophobe et anti insectes, cela crée parfois quelques séances hystériques comme hier où une punaise était entrée dans mon appartement et la faire sortir fut  digne des travaux d'hercule pour votre humble personne) ou dans une île déserte au soleil parce qu'on étouffe et ne se sent jamais vraiment à sa place, trop ceci, pas assez cela, pas dans les étiquettes, arf ça n'ira pas... bon je devrais pas m'épancher mais comme dirait un des blogueurs nordistes des plus populaires, c'est mon blog je fais ce que je veux alors ce soir, je grogne, je râle, je larmoie, suis en mode Caliméro paranoïaque aiguë et alors?

alors ça m'a pas réussi au poker et ai joué comme un pied... du coup vais bouder au lit...ah non y a la super émission de Mama et Miss Parker à la frenchpokerradio radio venant d'être mise en ligne et créer par Ray et son serin battave..qui a dit que la vie était moche, finalement le sourire renaît.