29 février 2012

le joueur de poker ou le syndrome de la Tourette no limit



Il est temps mes amis  que je vous avoue un triste secret vous concernant tous...non je ne suis pas Pokerloto, euh non, ça c'est autre chose, je dois vous avouer cette analogie étrange entre le joueur de poker et les syndrôme Jean de la Tourette.

Pour ceux qui ne connaissent pas cette maladie dont on se gausse souvent avec une cruelle légereté, il s'agit d' un trouble neurologique héréditaire découvert par le neurogiste Georges de la Tourette à la fin du 19es qui travaillait  à La Pitié Salpêtrière, avec Charcot notamment (le célèbre psychiatre qui a tant influencé Freud  dans son travail sur l'hystérie).

Débutant dans l'enfance et caractérisé par des tics, qui peuvent être moteurs ou vocaux. Ce désordre est relativement fréquent puisque selon les statistiques un à 10 enfants sur mille seraient concernés, il est généralement diagnostiqué à l'adolescence affectant surtout la gent masculine (en moyenne 3/4 des malades seraient des garçons)

Très reconnaissable par ses tics, dont les plus communs sont les clignements d'yeux, la toux, le raclement de gorge, le reniflement et les mouvements faciaux et un langage ordurier.
Ce syndrôme affecte ni l'intelligence ni l'espérance de vie.
 La sévérité des tics diminue pour la plupart des enfants durant le passage de l'enfance à l'adolescence, et à l'âge adulte les cas sévères sont rares...sauf...sauf chez les joueurs de pokers qui ont tous les tics notamment les petits cris et insultes "donk donk ", "espece de fish" tiiiiiilt

le jouer de poker est souvent atteint "donk fish connard" de ce syndrôme sans avoir reconnu les effets "putain, tu sais pas jouer connard"...lors des plus grosses crises lors des mtt mtt  nous pouvons assister à une sorte de "bad beat merde, fait chier ce jeu" de rassemblement "oui oui c'est bon ca, prends ça dans ton groin" de petits tressautement que notre actuel président nous envierait et un langage pas particulièrement châtié " quelle chatte, quelle chatte nom de dieu" , on dit même que certains scénaristes de films X (oui! oui!  -tits tits, miam euh non tilt- ça existe comme métier) en mal d'inspiration viendrait visualiser et rendre visite à quelques rooms, à défaut de backrooms...

 j ai tiiiliiiité!!!!

26 février 2012

la loi morale et le jeu de hasard


J'aurais pu parler due jeu de l'amour et du hasard mais vais laisser sur le bas de la route Marivaux afin de parler d'un épisode clef du Mahabbharata et sa signification.

Le mahabbharata pour ceux qui ne connaisse pas ce long poème est une très longue épopée hindhou, d'abord transmise oralement avant d'étre transcrit en sanscrit dans 18 tomes.
Cette saga mèle mythologie, religion et philosophie en racontant notamment la guerre entre deux familles les kaurava et pandava qui permettra l'avénement de l'homme.

Un des personnages clefs de cette histoire est le fils du Dharma (le dharma धर्म demeure le principe le plus important hindhouiste: il s'agit de la loi morale intérieure qui permet de garder son harmonie. Chaque action en fonction de cette ligne de conduite entraine des conséquences bonnes ou mauvaises ( le karma) .

Yudhisthira, ce héros, est le fils de cette vertu si noble. Il est  aussi l'ainé des Pandava et représente toute la noblesse d'âme de son père. Or, malgré tout ce héros a une faiblesse; le jeu!




Dans l'histoire ses ennemis (ses cousins) vont utiliser sa compulsion au jeu pour le faire perdre en truquant une partie de dés...il va perdre son royaume, ses frères, et aurait même perdu sa femme si elle n'avait point retorqué qu'il ne pouvait l'avoir perdu s'étant d'abord perdu lui même. (cf cet épisode du Mahabbharata de Peter Brook)

Il est étonnant que ce fils de la droiture suprème est ainsi ce rapport boulimique et compulsif au jeu de hasard qui le perdra par deux fois. Paradoxe ironique qui rappel parfois la compulsion que nous pouvons ressentir dans le cash game. 
Je ne joue plus au cash game car tel Yudhistira je tilt et perds généralement vouloir trop me refaire pour être suffisamment distanciée et garder mon esprit d'analyse.

Cette partie de dés truqués aurais pu être une partie de cash game, je ne connais pas assez le 421 pour penser qu'il existe une stratégie à ce jeu qui parait fort simple, mais les statistiques, les aléas de ce jeu me paraissent étonnamment similaire à cette tension répétée du poker, "qui n'est chaque fois ni tout à fait la même ni tout à fait une autre" pour paraphraser Verlaine.


 

16 février 2012

je suis malade, complétement malade


"Je suis malade complètement malade
 Comme quand ma mère sortait le soir
Et qu'elle me laissait seul avec mon désespoir
Je suis malade parfaitement malade
 T'arrives on ne sait jamais quand Tu repars on ne sait jamais où "

...Paroles, paroles...tu parles!!! on sait où!  contrairement à cette chanson qui m'exaspère de Serge Lama, je fus 1re ejectée après avoir été pire qu'à mon habitude lors de la séance hebdomadaire CSOP sur ACF dans le cadre des rencontres spécial blogeurs...

Je me voyais déjà en haut de l'affiche, oui j'étais excitée de les/vous retrouver car j'avoue trouver l'ambiance ultra sympa et conviviale et me suis précipitée la truffe humide, la gorge irritée, la tête vaseuse...eh bien le résultat fut tout aussi brilliant, tandis que je touillais avec ma cuillère l'antibiotique dégueu et me convaincant de ne pas faire la fine bouche, voici qu'un AJ s'offrit à moi...comble de l'ironie, le fameux AJ qui avait sorti ma camarade ladycats la dernière fois..

Je suis une piètre joueuse car je culpabilise souvent, et ai fait parti d'un cercle voici déjà bien des mois, les 21 outs, je les ai fait tilter avec ma chance et mon jeu peu académique, large, du coup, là, au lieu de jouer finement comme à mon habitude (genre j'envoie un coup de massue), j'ai fait un 3 bet et fut callé...flop dégueu en ma défaveur, j'ai continué mais en surenchérissant maladroitement...je fus callée, aie! allô maman bobo,  suis mal...bref j'ai perdu le tiers de mon tapis maladroitement, avalai mon antibio et j'ai continué, je suis malaaaaaaaaade....complétement...

ah voici AQ suited...ma main maudite, je la perds toujours, j'avais jusqu' alors joué super tight alors là j'ai balancé une grosse surenchère et fus suivie...merdam...bref j'ai très mal joué  et me suis dégonflée face à un 10-10 (heureusement d'ailleurs me semble t'il)...me resta 1000 jetons sur les 3000, je sentais que "ça va pas être possible", c'etait pas mon jour quand kk apparu superbe, j'allais être callée...ouiiiiiiiiii...mmh par deux...aie, non! dangereux! non, cool,  abandon de jeu de l'un suite au all in plein de testostèrone de l'autre, ah dieu est grand! j'allais me refaire, "tiens il a aq ma main maudite, lui aussi"..." tiens y a un as qui sort à la rivière"...adieu berthe! bonjour tristesse, pouvais même pas faire une bise au gentil mot d'au revoir de brduke...puisque c'était comme ça je suis retournée dans mon lit....


Je suis malade parfaitement malade

Tu m'as privé de tous mes chants

Tu m'as vidé de tous mes mots

Pourtant moi j'avais du talent avant ...

14 février 2012

"et, quoi de neuf docteur?"



Tandis que j'écoutais Rythmn is Love du très sexy Keziah Jones, j'ai pensé qu' en tant que joueuse de sng, je choisis systématiquement comme métronome de mes parties  la vitesse turbo ou speed...

Il semblerait que pour moi le slow (vitesse normale) soit rédibitoire sauf lors d'un limit où la vitesse et parfois l'ennui font place à l'excitation pour finir sur une exaltation et ivresse joyeuse telle la bourrée du célibataire (st valentin oblige) alias le fameux brise-pied dont je vous ai déjà parlé.

Il manque dans Alice aux pays des merveilles qu'explique assez bien la jeune fille ci-dessus, le personnage du joueur de poker... le temps pour lui, notamment dans le no holdem no limit reste l'élément décisionnel à mon avis le plus important...  puisque les cartes prennent ou perdent de la valeur selon une durée et un temps donné.

Cela me fait irristiblement pensé à bugs bunny demandant "eh quoi de neuf dr?" à l'horloge du sit and go ou le métronome du mtt avec ces pauses pour éviter l'apnée et à cette montre virtuelle ou non dont  (vous vous croyiez sauf lol)   jean Baudrillard écrivait dans le système des objets, à son propos: "chaque objet est à mi-chemin entre une spécificité pratique, sa fonction, qui est comme son discours manifeste, et l'absorption dans une série/collection, où il devient terme d'un discours latent, répétitif,, le plus élémentaire et le plus tenace des discours. Ce système discursif des objets est homologue de celui des habitudes"

 telle une horloge parlante en continue, dans le mtt de demain, je penserai à cette montre...tenir, ne pas s'envoyer en l'air précoce et pourtant qu'il y a t'il que ce martellement renforcé par celui des battements de notre coeur quand vient la bulle---boum boum boum ou que la table finale arrive après plusieurs heures de dures labeurs et qu'une extatique récompense ce boléro tactique du tic tac de notre jeu.


Sur ce, je vous souhaite à tous un joyeux non anniversaire et pars moi aussi me déguiser en bunny busty, valentine's day oblige avant de me transformer en citrouille, quoique en courge c'est déjà fait! (pas pire que la demoiselle sur la vidéo pourtant fort instructive!!!

05 février 2012

Annexe aux joueurs de skat d'Otto DIX


Annexe à l'article précédant, pour éviter un article trop long, fleuve...je n'ai point parler de ce jeu de carte peu voire prou connu: en france que le skat., il n'est en fait joué qu'un peu en Belgique (à l'est notamment) et en Allemagne.

Il se joue à 3 joueurs et là  je vais faire un vilain copié collé sur cet article :


L'article du lien  explique tout en détail de ce jeu un peu complexe (j ai rien compris, lol) , un peu trop long et étouffant pour le blog mais il me semblait important de préciser et vais de ce pas me pencher dessus...

"Les joueurs de Skat"


Bilan d'alerte : Dans ces temps de crise et de morosité ambiante, où l'on se questionne sur un futur improbable et pas seulement sur le mauvais bluff que je viens d'avancer (je me gifflerais parfois) et qui va certainement être caller et m'éjecter du jeu en retombant moins légerement que les flocons qui tombent à ma fenêtre....j'ai en résonnance le texte terrible du poète Herman Bahr, trop méconnu en France :
" On ne vit jamais époque plus soumise au désespoir, à la peur de la mort; jamais silence plus sépulcral n'a régné sur le monde; jamais l'homme n'a paru plus petit, jamais il n'a semblé plus inquiet.
La joie a diparu, la liberté est morte.
Et voici que s'élève un cri de désespoir. L'homme hurle pour réclamer son âme, c'est le seul appel angoissé qui retentisse à notre époque"


Ce texte d'une rare actualité date de 1920 .
1920 est aussi la date de la célèbre et très dérangeante peinture d'Otto DIX "Les joueurs de Skat" ou "Invalides de guerre jouant aux cartes"


Cette huile et collage sur toile (110 x 87 cm) est conservée à la galerie nationale de Berlin. Elle retrace, comme son titre l'indique trois invalides, trois gueules cassées de la 1ere guerre mondiale jouant au jeu de skat et au delà cette littéralité, les atrocités commises par la "drôle de guerre".

Les mutilations de ces joueurs renvoient bien sûr à la violence subie pendant la guerre mais aussi de l’impuissance des médecins à réparer les corps qui ne sont que piteusement camouflés: chez le joueur de droite une prothèse remplace son absence de machoire inférieure tandis que son nez reste couvert d'un bandeau en cuir noir noué autour de sa tête.
L'homme au centre qui a posé une partie de ses cartes sur la table, les maintient droites par le biais d’un support en argent. Sa bouche lui servant à conserver le reste de sa donne. Son visage, comme celui de son voisin de gauche, porte une prothèse qui remplace sa mâchoire inférieure. Son œil gauche est fixe, certainement faux, en verre.

On note aussi l’absence quasi-totale de membres inférieurs, remplacés par des jambes de bois articulées voire de simple pilons.

 Enfin, Toutes les couleurs de la toiles sont ternes, camaieu dans des tons verdâtres, noir, et bleu foncés qui viennent accentuer l'hystérie des lignes, toutes confuses et cassées
.
Il n’y a absolument aucun équilibre dans ce tableau afin de rendre ainsi le spectateur très mal a l’aise et l'amener à reflechir sur le positionnement de l'artiste, sur son horreur de la guerre et l'effondrement moral de l'Allemagne symbolisée par ces trois caricatures ridicules.

Ridicules aussi dans cette dualité paradoxale des corps en miettes, mutilés et leur valorisation, la  fierté de leur corps traumatisés: dans un héroïsme dérisoire, le joueur de droite par exemple, porte sa Croix de Fer.
A l'inverse, le peintre avec acrimonie suggère une perte ou absence de dignité poussée même ici jusqu’à l’impudeur comme le souligne le sexe apparent du joueur de droite.
En outre, le risible est amplifié par la représentation minutieuse des prothèses auditives montrée comme un jouet: En effet, le joueur de gauche porte un tuyau qui part de son oreille droite jusqu’à une petite cornette posée sur la table . Faisant effet de miroir se tient le joueur qui lui fait face, avec un amplificateur sortant de son oreille gauche.
Ce sont donc là des pantins, des marionettes créeant une association macabre telle la danse peinte sur la prothèse crânienne du joueur placé au centre de l’œuvre (on distingue deux corps dansant).

Enfin, ici les trois joueurs nous montrent leurs jeux.. Plus besoin de cacher le contenu: c'est tout bonnement car tel leur destin  "les jeux sont faits" , d'ailleurs il est même pitoyablement truqué puisque l’on remarque deux cartes identiques. ..
 
Cette grande toile fit un énorme scandale à l'époque  par sa violence insoutenable et sa dénonciation de l’absurdité de la guerre (le journaux allemands permettant de situer le lieu et l'époque traitent justement de la 1e guerre mondiale).
 Ces trois gueules cassées sont en effet le constat amer physique et moral du contexte historique...caricature d'une époque par le biais d'une autre caricature, celle évidemment des "joueurs de cartes" , l'huile sur toile de 1890 de Cezanne dont le tableau reprend largement la composition afin de détourner le modèle initial sobre et posé pour proposer une scène identique et cependant tellement opposée: la guerre étant venu ôter la quiétude et la convivialité de la scène.

   


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01 février 2012

Le HU ou La Mauvaise Foi (le retour!)


Comme je suis sure que vous avez tous prisé mon exposé sur la mauvaise foi et  la phrase de Sartre tirée de " l'Etre et le néant " : "Quand on délibère les jeux sont faits", j'en remets une  dernière petite couche (si, si, j'insiste, c'est comme la peinture au 2e passage c'est tellement plus lumineux) pour parler du Hu et du rdv amoureux.

Certes nous sommes bien loin des amoureux qui se bécottent sur les bancs publics cher à Brassens pour se retrouver dans un univers plus proche de ceux des films d''Hitchcock qui  selon Truffaut : filmait "des scènes d’amour comme des scènes de meurtre et des scènes de meurtres comme des scènes d’amour »"

En fait, plus exactement, je voudrais repartir encore d'un exemple de Sartre dans "L'être et le néant" parlant d'une jeune fille à son premier rendez-vous amoureux pour atterir au moment du HU.

La situation présentée par Sartre est simple:  Elle et son fiancé sont assis sur un banc côte à côte lorsque soudain, son interlocuteur lui prend la main. Elle la lui abandonne alors tout en feignant de ne rien remarquer. A contrario; elle se met à parler de choses très sérieuses , intellectuelles, en ignorant totalement le caractère charnel de l'invitation. Elle ne semble donc pas du tout réalisé le caractère charnel de l'invitation car se fait en réponse à ce geste du jeune homme, "tout esprit".


C'est donc là une situation conflictuelle!
Il y a un conflit à l'intérieur de cette jeune fille puisqu'elle veut et ne veut pas à la fois ce désir, elle veut surtout ne pas s'engager.
 Certes elle comprend l'intention de son partenaire (flirter avec elle), et sait très bien qu'elle doit prendre assez rapidement une décision concernant cette intention. Mais, veut profiter de ce non choix, de cette situation, de cette ambiguité, elle ne veut  surtout pas en sentir l'urgence : ainsi fait-elle seulement attention à ce que l'attitude de son partenaire offre de respectueux et idéalise le désir.

Oter la main serait ce refuser tandis que la laisser tout en montrant qu'elle a conscience du geste sensuel de l'homme serait une acceptation implicite trop rapide: la seule solution est donc d'oublier qu'elle a un corps et donc cette main sur elle en parlant de choses idéeelles et métaphysiques qui lui permet de retarder le moment du choix...le moment décisif et de savourer ce tête à tête . C'est ce qu'appelle Sartre de la mauvaise foi.

Rusée jeune fille! mais n'est-ce pas ce que nous faisons tous?

Penser c'est choisir car trier des informations, les hiérarchiser. Prennons alors l'exemple du hu, l'interêt dans ce vis-à-vis amoureux du gain va être de créer un nouveau regard chez notre fiancé pokérien que celui que nous avons pu lui fournir lors d'un tournoi ou sit and go.

Généralement, il va y avoir un jeu de paons, testant la résistance de l'autre, surtout dans les petits buy où  certaines brutes se sentent un besoin irrépressible de domination en balançant lourdement la sauce, tiens prend ça salope avec mon A2 je te balance un all in et t'emmerde! ou je surencherie outrancièrement afin que jamais tu n'oses redenouveau me caller.

Bien! bien! bien!

Nous voilà donc face à face, et les cartes défilent. Nous savons que l'individu a des indications sur notre manière de jouer et devons arriver à le piéger au-delà des cartes (moi aussi, j'ai vu la pub avec le 72 et l'épée en plastique! taïaut!), et voici que le joueur va mettre sa main (son jeu) sur la vôtre...vous avez une fort belle main et c'est le tournant décisif du jeu, surtout l'amener à penser qu'il vous domine et a les rennes du jeu...ne pas aller trop vite ni hésiter lourdement trop longtemps...hum, bien choisir sa mise , mon pôle métaphysique pour l'amener et le conduire dans cette danse ...il accroche, a une petite main...le flop est en votre faveur... il a touché, vous avez les nuts... ne paraisssons donc ni indifférente ni trop empressée.... et le jeu se poursuit...