08 juin 2011

Stalker ou la bulle


En 1979, le cinéaste soviétique Andrei Tarkovski tournait Stalker, film extraordinaire d'après un roman de science fiction racontant  l'histoire d'un lieu , une zone interdite dont on ne connait pas la nature (zone irradiée par une explosion nucléaire, zone de non droit interdite et cernée par la police?).
 Deux individus, un professeur de physique et un écrivain vont faire appel à un stalker, c'est à dire un passeur, pour entrer dans cette zone car seul ce dernier connait les dangers et pièges de ce lieu prohibé. Ils veulent  y pénétrer afin d'atteindre dans le coeur de la zone  une chambre accordant tous les voeux...la traversée de la zone nous permet au fur et à mesure de découvrir les désirs et personnalité profonde de ces deux êtres.

En effet, la dite zone sert de lieu long et dangereux où on découvre à chaque cheminement le caractère et l'identité profonde des protagonistes, tel dans un tournoi de poker, ce long moment avant la bulle où à force de coups réussis ou ratés et de dangers évités nous révélons notre manière de jouer, donc notre personnalité...joueur tight, loose, etc.

Mon passage favori dans ce film génial ets certainement lorsque le stalker (le jeu de cartes) est allongé dans l'eau et vient ce chien sinistre, récurrent dans l'oeuvre de Tarkovski, une sorte de cerbère ou  surtout d'Anubis, le dieu à tête de chacal noir de l'ancienne Egypte accompagnant les defunts vers le royaume éternel et notamment  dans la chambre des Deux Vérités  (!) afin qu'ils subissent l'épreuve de la pesée de l'âme. C'est l'instant fatidique de la bulle.



Si le rapport entre l'apparition du chien chez Tarkovski et le Dieu Anubis parait assez directe et évidente. La comparaison avec le poker peut être un peu moins Pourtant ce moment clef ets celui de la bulle, lorsque nous décidons d'un ultime effort afin de nous propulser vers la salle de tous les voeux (la table finale) et là le juge Anubis procède à notre pesée d'âme de joeur , avons nous bien joué? etions-nous chanceux pour gagner le repos eternel ? (le tournoi), la chambre des désirs du film

Qu'importe! Tels l'écrivain, le scientifique et le  passeur (truqueur/bluffeur?), notre âme de joueur est mise à nu un temps dans ce périple graduellement jusqu'à notre entrée devant la chambre des désirs, notre but ultime afin de gagner la partie... dans notre lumière tamisée du soir rappelant peut être un brin l'extraordinaire lumière des pellicules Kodak de Tarkovski.

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