Suite à la lecture de l'article d'Andtherivercame sur son expérience interdite, je me suis dit qu'en effet, il existe bien des analogies étonnantes entre l'univers proustien et celui du poker.
Ah! Certes, hélas, je vois déjà certaines âmes chafouines me rétorquer qu'il s'agit là d'une vilaine lapalissade, que dis-je, un truisme car entre l'analyse de la société dépeinte par Proust , les fameux salons de la princesse de Guermantes ou Mme Verdurin et celle des bloggers ou du chat des rooms pokeriennes il n'y a qu'un pas! d'ailleurs, preuve en est, si l' homosexualité tient une place prépondérante dans l’œuvre de Marcel Proust , combien de fois j'ai entendu "ass hole", "enculé", "chattarde" et je reste intimement persuadée que chaque orateur des rooms du poker en me hurlant : "le con, quelle chatte, ah salope", pense non seulement à ma principale qualité (être une salope) mais surtout au personnage ambigu d'Albertine.
La jalousie et le temps affectif, thèmes centraux de l’œuvre sont eux aussi omniprésents dans notre jeu de cartes préféré...on jalouse les stacks des autres, leur rush voire run, on désire leurs blinds, petites ou grandes, tout en observant, épiant à la dérobée notre voisin.
La room, la chambre (Pokerloto dirait "oui je suis bilingue") est la place centrale du joueur de Poker comme c'est le cas pour le héros de la Recherche du Temps perdu, le narrateur Marcel qui est asthmatique et décrit comme souvent alité par la maladie. Entre l'univers de cette pièce à coucher et celles du poker, là aussi la comparaison est troublante puisque combien de bloggers décrivent l'atmosphère lourde voire pesante de leur room, qui devient leur univers onirique central... D'autres endroits sont cependant récurrents comme Combray et Balbec pour l'écrivain ou chez le joueur live Végas et Deauville
La fluidité si propre au style de Proust est le tempo des rooms... les 7 volumes de la Recherche, une sorte de deep stack fluide. D'ailleurs, on débute et on grandit comme Marcel enfant qui entame le 1e tome de la Recherche - Du Côté de chez Swann- par la célèbre phrase: "longtemps je me suis couchée de bon heure"... N'est-ce pas là une métaphore concernant le joueur débutant de cash game qui apeuré se couche à la moindre surenchère un peu trop dangereuse pour son stack qu'il surveillait pourtant avidement de peur de se bruler dans cet univers décadent?
C'est bien beau tout cela mais quel rapport avec la choucroute? je veux dire la pêche à la mouche et si ce n'est de ces analogies évidentes que peut donc constituer le lien entre l’œuvre de Proust, le poker et les petits poissons?
eh bien! tout est dans le style mon bon monsieur!
Une des caractéristiques stylistiques de Proust est ce qu'on appelle la métaphore filée. N'ayez pas peur comme dirait l'autre, je vous explique: dans son style fluide telle l'eau coulante d'une rivière, Proust commence à citer un élément, l'air de rien, comme une canne à pêche à moulinet envoyant son hameçon, l'air de ne pas y toucher , caché des poissons pour ne pas les effrayer (car un fish c'est con mais ça peut être observateur).
Donc, tel le joueur de poker slow payant une première fois afin de troubler son adversaire ("tiens?il slow play? qu'a t-il ce con? il joue mal c'est gros? bluff ou amorce? mm je suis perplexe") et puis voilà t'y pas que Proust reparle d'autres choses des pages durant, comme s'il n'avait jamais lancé son moulinet et du coup lorsqu'il relance sa canne, c'est à dire qu'il reprend les éléments cités 20 pages plus tot pour les développer un tantinet (genre 2/3 phrases), il fait exactement comme le jouer re-slowplayant ("tiens encore? c'est gros cette histoire a t'il quelque chose? j aimerais biens avoir, il m'a eu une première fois ce gougnafier") ... et voilà que plus rien encore pendant 50 pages avant cette fois-ci de reprendre les quelques phrases et de les développer encore et encore jusqu'à aboutir sur un chapitre mis en exergue par un changement de temps. On passe d'une narration au passé, à l'imparfait à ce qu'on appelle un présent de vérité générale et qui est une sorte de réflexion générale sur le descriptif, cette métaphore souterraine ou filée qui a duré des pages et des pages.
Là, le pêcheur a chopé la truite et la ramène. afin de la mettre dans sa nasse: le joueur a encore slow payé, bien sur certains ne le croient plus et balance une énorme surenchère qu'ils perdront car le joueur avait déjà préparé son coup depuis un petit moment et changé son jeu et d'un joueur large mauvais bluffeur , faussement boiteux, il est devenu étrangement plus serré et sort une énorme main pour bouffer son adversaire.
Moralité : les petits poissons font les grandes rivières proustiennes ou pokériennes mais qui est donc le baron de Charlus chez les bloggers?
Si je fais le buzz avec cet article, je veux bien me faire nonne, lol
Je sais que tu es capable d'aller loin lors d'une belle rencontre dans une room, mais sais-tu coucher quand il le faudrait ?
RépondreSupprimer;-)
...ma principale qualité (être une salope)...
RépondreSupprimerSi je fais le buzz avec cet article, je veux bien me faire nonne, lol
dans le domaine du fantasme masculin, on est pas mal là, on est même très bien ;-)
Mince deux commentaires... brduke, Rv....avant de partir missionner, je suis déjà à genoux et rends grâce^^
RépondreSupprimerreste concentrée...
Supprimer;-)
tss pervers, tu oserais pas abuser de la situation une innocente et frêle jeune femme ^^
RépondreSupprimerAbuser ? Certainement pas ! juste user ;-)
RépondreSupprimerJ'avais bien compris mon ami mais vais pour le moment juste me consacrer à l'art épistolaire et laisser celui oratoire de côté ^^
RépondreSupprimeren attendant aurais pas du parler de truite car ai nez qui coule comme une rivière, merci les rhinites allergiques (comment ça soudain c'est moins glamour? petits joueurs ^^)
RépondreSupprimerpetit billet bien frétillant^^
RépondreSupprimerlol non pas nonne... on te préfère s..... :-p
RépondreSupprimerMerci Blacksuccube, ricardoc...me voilà guère surprise ma foi ^^
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