10 janvier 2013

Territorialité et poker



Je tiens en guise de préambule à vous rassurer tout de suite car si la notion de territoire n'a jamais été autant au coeur de nos actualités depuis quelques années et à son comble avec l'affaire Depardieu dans notre quotidien... je vous avoue être bien peu apte à débattre sérieusement des problèmes de fiscalité and co pour le poker ou ailleurs qui semblent d'ailleurs un peu résonner dans notre blogosphère comme les gongs et cloches de l'ouverture de la grande porte de kiev de Moussorgski .


Non, ce soir je préfère servir de petit triangle et non de cloche afin de présenter un autre angle d'approche des relations entre le poker et le territoire: celui de l'art contemporain.

Ben oui, ça commençait bien mais je ne vais pas à chaque fois discourir de grivoiseries et comme je pense que l'analyse de mes mains au poker renforcerait ma réputation déjà bien ancrée de fish, je préfère là-aussi m'abstenir et de l'analyse de texte ou du commentaire didactique et instructif à la ricardoc sur les déglingos, je vais retourner à mes analyses comparées si attendues...ou pas ^^



En fait, pour tout vous dire, il y a quelques années je travaillais sur un artiste abstrait hollandais nommé Bram van Velde et pour écrire mon mémoire j'ai lu un ouvrage passionnan de Margit Rowell "La peinture, le geste, l'action"  qui comparant l'art abstrait européen à celui américain...il expliquait afin d’être synthétique et pas trop chiante, que la grande différence entre l'art abstrait américain et celui européen est la notion d'espace: généralement dans l'expressionnisme abstrait américain la peinture a tendance à sortir hors du cadre, ainsi le meilleur exemple demeure Pollock avec sa technique d'action painting où il projette dans une sorte d'incarnation archétypale du mâle la peinture avec son pinceau dans un mouvement tenant à la fois de la danse et de la transe mais ne touchant jamais la toile avec le pinceau (il ne peint pas mais lance la peinture),



 puis une fois l'oeuvre achevée, il la découpe et recadre la toile. la peinture donne le sentiment de sortir hors du cadre à l'inverse des abstraits européens de l'après-guerre, de l'école de Paris ou   la peinture informelle d'un Fautrier dont l'oeuvre est ancrée sur un point central, comme dans les otages, au centre de la toile.


La thèse du livre est que la peinture abstraite européenne est issue d'une longue lignée d'art et de culture, une sorte de verticalité historique contrairement à la peinture abstraite américaine qui elle neuve est issue d'une mythologie nouvelle dont la base est la conquête de l'ouest, donc de l'horizontalité , de l'espace...
En effet, si on regarde bien, et on a pas besoin d'avoir lu Mythologies de Barthes pour se faire (qui parle cependant de la voiture etc), on se rend bien compte que l’Amérique est où tout est surdimensionné, hors les murs, dans jeu d'espace et tout est sur cette conquête de l'espace aussi comme les légendes et mythes modernes...j'ai déjà parlé des zombis (en opposition avec les vampires de notre bonne vieille Europe qui passent d'époques en époques...le zombie lui on s'en fout il a jamais 200 ans comme mort vivant, ce qui compte c'est l'envahissement du terrain et non traverser les époques), les extra terrestres sont aussi un mythe (ou pas) developpé aux usa (on connait d'ailleurs les répércutions de la blague d'Orson Welles à ce sujet à la radio)...

Donc, que se soit les mythes, l'architecture et l'urbanisme, la peinture tout est un jeu de conquète...le poker est américain donc forcément, en toute logique comparée, il soit être soumis à la même morphologie et effectivement si on compare avec la belote qui est un jeu d'atout ou le tarot donc un jeu de duettistes, je te coupe, tu es sur mon pré de coeur et vlan je te balance un atout comme un z qui veut dire zorro en plein milieu du terrain...on compose un chien (introduction) puis des plis (ne parlons pas du barbu à ce sujet) et enfin un 10 de der ou mettre le petit au bout...intro -développement-conclusion... préhistoire - histoire- présent....le poker lui est régi différemment...c'est un jeu individualiste ou on pique les blinds, donc on empiette sur le territoire de l'autre, le colon entre en territoire cheyenne de la small blind, mange en plein colarado de la big blind, cherche le chercheur d'or du pot qui va essayer en tournoi d'aller toujours plus loin a envahir et bouffer l'autre...pas juste par des points c'est le western, pan tu es mort je t'ai bouffé ton ak au flop, riviere, turn...des termes de territorialité...on étale un flop, nous ne sommes pas à la bataille une carte sur une autre non, on étale le flop...là aussi dans le jeu il y a une volonté profondément térritoriale

4 commentaires:

  1. "...je travaillais SUR un artiste abstrait hollandais nommé Bram van Velde...' c'est pas grivois, ca ? :D
    J'avais lu la rencontre improbable entre Philippe Djann et cet artiste, publiée... pffff, y'a 20 ans au moins, mais c'était génial...

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  2. @Ray: oui, même si je ne suis aps une fan de Djian j'ai travaillé sur son texte aussi "il dit que c'est difficile" car travaillais notamment sur els relations de ec peintre avec la littérature (beckett surtout mais les autres aussi des entretiens de juliet, djian, arrabal etc), c'était un voisin de Bram van Velde, et il avait une immense admiration pour lui, son texte était assez poétique, j'avais aussi beaucoup apprécié et son titre était parfait car efefctivement la peinture, l'acte de créer était extrement difficile chez Bram van Velde qui ne peingnait que 3-4 toiles dans l'année dans un ressement obsessionnel pour trouver "le vrai"
    si tu as aimé, je te conseille les entretiens de bram van velde avec charles juliet (ed minuit), c'est terriblement émouvant (un peu hagiographique) et fut la raison de ma volonté de travailler sur lui :)

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  3. Le style de Djian a beaucoup évolué...et je suis fan inconditionnelle des textes qu'il a écrit pour Eicher...

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  4. oui mais avoue ne pas trop aimer en revanche je te l'accorde ce fut un excellent parolier pour Eicher et aimais leur collaboration aussi :)

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