Je lisais le livre amusant et passionnant de l'économiste Paul Seabright "Sexonomics" ; "Sexe, mensonges et économie" qui traite des analogies entre la manière de s'accoupler des espèces animales et l'économie de marché. Ainsi, je dégustais le début du livre s'ouvrant sur la description lors d'une chaude soirée de printemps, d'un jeu de séduction dans un restaurant.
Lui est élégant, très riche. Elle, elle ne l'a pas quitté des yeux depuis qu'il est entré dans son champ de vision car ils se plaisent mutuellement: il l'a invité d'un air qui en dit long et compte bien parvenir à ses fins...d'autant qu'elle possède un charme indéniable avec ses formes voluptueuses qui la distinguent nettement de la cohorte de ses amies qui papillonnent excitées par cette soirée.
Si à première vue, ce couple enjoué parait en totale symbiose et se comprendre parfaitement, ils ignorent en fait toute la manipulation et le jeu de chacun: lui est bien moins riche qu'il n'y parait quant aux charmes indéniables de l'élue ils sont moins authentiques qu'il ne le pense. En outre, il serait un brin dépité et refroidi de découvrir que c'est moins son physique que les amies de son amie admirent que cette riche invitation à dîner...ce marché.
Leurres de chacun et leurre également de la narration car ce tableau stéréotypé de vénalité et de paraître n'est pas un épisode des feux de l'amour mais une illustration du jeu de la séduction chez nos amies les mouches....en effet, les mouches mâles se disputent l'attention des femelles en accaparant des denrées alimentaires pour les troquer contre des faveurs sexuelles tandis que les femelles gonflent littéralement leurs charmes, en remplissant d'air leur abdomen pour paraître plus rondes et fertiles afin d'être l'heureuse élue de ce troc.
L'éthologie m'a toujours fascinée (et Jeff Golblum aussi, miam) et si on est loin de Lorenz et ses oies pour ici surtout discourir d'égalités, inégalités, de sexe et d'économie...cet exemple m'a fait évidemment penser au poker...
Non je ne parlerai pas de la fascination qu'exerce certains joueurs de plus grand buy in envers les autres...Il suffit de voir l'entrée de mister ATRC dans les réunions blogueurs pour voir nos amies les mouches bourdonner (cette fois-ci , rires, pardonnez cette insolence mais les copines mouches, c'est nous autres petits joueurs), ce dernier qui d'ailleurs lors d'un de ses anciens articles avait également parlé de l'apport et de la côte que crée le port du costard sur la gente féminine...j'arrête là l'analogie et les taquineries trop tentantes, sa vie intime ne ne nous regardant pas pour nous pencher également vers notre jeu et dans la danse de la séduction lors de nous mouv ...Arte, il y a deux jours, dans un de ses programmes de nuit, traitait de la séduction et nous expliquait que des chercheurs autrichiens essayaient de comprendre pourquoi certains individus séduisaient plus que d'autres. Il semblerait que se soit associé à notre démarche qui retrace implicitement notre sexualité (punaise! vu ma démarche de Baloo, il n' y a surement pas que dans mon jeu qu'on doit m'appeler la walkyrie, lol)
Je me suis dit que dans le poker c 'était la même chose...bien sur on pourrait me rétorquer que cela compte pas, que seules des données objectives sont à prendre en compte, la position, stack du joueur etc...néanmoins, il est rare qu'on ne soit pas distrait, perturber par divers éléments...c'est la vieille bataille en sociologie entre les pères fondateurs que sont Durkheim qui disait qu'il fallait analyser les faits sociaux comme des choses, avec une totale objectivité et Weber qui lui rétorqua que nous ne pouvons jamais être totalement objectif et donc au contraire pour tendre à analyser au mieux les faits sociaux il fallait prendre en compte sa propre subjectivité.
Le fait d’être une femme, par exemple, pour se rapprocher du livre de sexéconomie traitant des inégalités entre sexes, implique chez nos adversaires souvent une manière un brin différente de jouer du fait de stéréotypes (la femme bluffe moins, plus timorée etc.). Bien sur notre historique de joueur peut être notre corset ou serre-taille, également la manière de jouer, la fameuse démarche: nos mises et leurs fréquences vont séduire ou inversement agacer...nous faire entrer dans un pot ou au contraire refuser le dîner et nos faveurs (c'est à dire ici notre stack)
Nous sommes également envieux du chipleader, le craignant, l'admirant et lui accordant certaines faveurs sexuelles (nos blinds) pour éviter un coïtus interrompus que condamne cruellement le Dieu Poker.
Enfin, nous bluffons parfois afin de nous présenter sous un jour meilleur et avaler quelques petites mains délicatement servies.
En conclusion, et aussi parce que les mouches ne me poursuivent pas seulement au-dessus de mon lit, mais aussi dans mes anciens travaux "artistiques" pour leur corrélation avec les grains de beauté, je ne peux que citer ce magnifique vers du Roi Lear de Shakespeare : " Des mouches aux mains d'enfants espiègles, voici ce que nous sommes pour les dieux: ils nous tuent pour s'amuser" en pensant à mes pauvres derniers résultats pokéritiques dans le mont Olympe aujourd'hui rebaptisé Winamax.
Mouche !?!
RépondreSupprimerÇa nous change des sempiternels chacals, souris, éléphants, lions et autres aigles.
Approche très intéressante.
Bien ri.
Oui j'ai trouvé cela incongru et cela m'a amusé de faire cette analogie
RépondreSupprimerravie que cela t'ai fait rire ...c'était un peu le but :)
En tout cas, c'est bien els belges qui ont le plus d'humour moi j'dis ^^
RépondreSupprimerMais quelle mouche t'a encore piquée ? Excellent comme dab !
RépondreSupprimerMerci Eole, ca me touche d'autant que je m'étais appliquée sur cet article etvos commetaires redonne l envie d'écrires mes divagations :)
RépondreSupprimerJe suis mal placé pour te donner ce conseil vu ma productivité légendaire, mais oui ne t'arrête pas !
RépondreSupprimertant que j'aurai des lecteurs et commentaires comme cela, comment arrêter :)
RépondreSupprimerExcellent article. A la fois hilarant et enrichissant
RépondreSupprimerMerci! ravie d'avoir pu m amuser ainsi et divertir
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