Enfin un article purement technique sur le poker, quoique...bon un article qui se veut un brin littéraire même si le mot semble présomptueux pour certains venant d'une analphabète irrespectueuse de niveau CP mais qui est - il faut ben l'avouer - très développée au niveau du buste et tout autant narcissiquement...ah ces parents qui laissent dès le primaire leurs enfants jouer avec leur portable et faire un millier de petits autoportraits.
Et après ils s'étonnent que leurs gamins fassent des blogs et qu'ils parlent du syndrome de Stendhal et du Poker....
La première fois que j'entendis parler du syndrome de Stendhal, c'est en étudiant Proust à la faculté.
En effet, dans la Recherche du temps perdu, Marcel Proust raconte une scène autobiographique par l'intermédiaire du personnage de Bergotte, décrivant très exactement son malaise:
"Enfin il fut devant le Vermeer qu’il se rappelait plus éclatant, plus différent de tout ce qu'il connaissait, mais où, grâce à l'article du critique, il remarqua pour la première fois des petits personnages en bleu, que le sable était rose, et enfin la précieuse matière du tout petit pan de mur jaune. Ses étourdissements augmentaient ; il attachait son regard, comme un enfant à un papillon jaune qu'il veut saisir, au précieux petit pan de mur. 'C'est ainsi que j'aurais dû écrire, disait-il. Mes derniers livres sont trop secs, il aurait fallu passer plusieurs couches de couleur, rendre ma phrase en elle-même précieuse, comme ce petit pan de mur jaune. "
Cet évanouissement face au petit pan de mur jaune (qui n'existe d'ailleurs pas dans le tableau) qu'avait ressenti Marcel Proust lors d'une exposition en prétextant un malaise dû aux pommes de terre qu'il avait ingurgité lors de son déjeuner, est typique du syndrome de Stendhal. Il s'agit d'un trouble psychosomatique provocant de la tachycardie, des vertiges, des crises de nerfs chez certains individus devant la surcharge émotionnelle provoquée par certaines œuvres d'art. C'est un trouble assez proche de celui du syndrome du voyageur provoquant des états délirants aigus face à certains endroits mythiques (l'Inde, l'Italie, Paris, Jérusalem).
Je ne me suis jamais évanouie devant une oeuvre d'art mais je me rappelle l'émotion me submergeant la première fois que je vis la toile "l'église d'Auvers-sur-Oise" de Van Gogh à Orsay, voici presque 30 ans. Ce sentiment d'être noyée par le bleu du ciel et la crise de pleurs qui s'ensuivit, oubliant tout: la foule, le temps, restant devant cette toile hypnotisée...ce coup de poing qui vous laisse totalement hagarde!!!
Ce sentiment de sublime, je l'ai ressenti également en voyant interpréter à la TV, par Jean-Louis Barrault , la pièce radiophonique de Beckett: "Dis joe"...cela dura 20 minutes. 20 minutes insoutenables où l'on ressent l'étouffement de cette voix intérieure qui hante le protagoniste, qui vous hante, où le jeu parfait, minimaliste de Barrault vous brise tant tout cela parait d'une telle justesse, d'une telle cruauté.
Je n'ai jamais oublié "cette hache qui brise la mer gelée en nous" pour paraphraser Kafka. Cela me rendit littéralement malade, j'en fis une réelle crise d'hystérie...ce trop plein d'émotion, ces larmes, je l'ai vécu quelques fois, très rarement depuis, comme un privilège, lors d'une exposition de Bruce Nauman à Beaubourg il y a 15 ans, ou en allant voir les chorégraphies de Pina Bausch...ce moment sublime dans le théâtre de Wüperthal où elle dansa alors déjà très âgée, devant cet aquarium, cette fragilité, beauté, intensité et ce sentiment de vivre un instant de beauté pure qui ne se reproduira jamais et qui a hélas disparu avec elle....
Un désespoir de ce présent qui n'en est déjà plus un. Le vide de son absence...
plus prosaïquement, je me rappelle ma mère qui un jour, alors que j'étais enfant, gagna 5 numéros au loto...elle était dans un tel état de suspens et de tension que lorsque le 6e numéro sortit elle me dit ensuite que finalement, peut être était-ce fort bien qu'elle n'ait pas gagné le gros lot, ce 6ème numéro car le choc lui aurait fait avoir un infarctus.
Certes on est loin des œuvres d'art mais malgré tout il y a ce tsunami émotionnel qui vous submerge et cela m'a rappelé la première fois où je fus ITM d'un deep stack...à chaque fois que je gagnais des places je ressentais une excitation croissante avoisinant l'hystérie, en table finale je gloussais et ricanais...j'étais chip leader et avais au moins 4 fois le tapis du 2ème joueur mais la perspective de gagner 350 et quelques euros avec mes 2 euros de départ était si intense que j'ai involontairement bousillé mon jeu et tilté, étant dans un état second...je ne suis pas sure (loin de là) qu'on puisse parler du syndrome de Stendhal chez le joueur de poker pourtant ce boléro émotionnel est le même que je ressentis en regardant ma pièce favorite de Beckett par Barrault...à chaque palier le corps se tend, le souffle s'entrecoupe avant de gagner une intense petite mort...ici, certes, un brin hélas anorgasmique, du pot final mais... quelle jouissance et quel petit morceau de vie pure proustien!!!
" Enfin un article purement technique sur le poker, quoique..."
RépondreSupprimerCelui-ci est beaucoup trop technique pour moi, surtout concernant les relances UTG et les folds au CO.
MDR
euh ça s'appelle une antiphrase, l'orthographe c'est bien , faut accéder à la rhétorique maintenant mon grand
SupprimerMais bien sûr. D'ailleurs cela ne manquera pas d'intéresser mes adversaires lors de ma prochaine TF...
Supprimerc'est vrai que tu en fais tant...tu passes pro bientôt non?
Supprimer" Il s'agit d'un trouble psychosomatique provocant de la tachycardie, des vertiges, des crises de nerfs "
RépondreSupprimer.
je te rassure, je n'ai jamais eu ce syndrome en lisant un blog :)
Supprimeret la faute de français, tu ne l'as jamais vue, alors ta rhétorique, tu ....... :P
Supprimerben elle est toujours présente en dépit de cette ENORME faute, boududu! tu as joui j'espère en la relevant, lol
Supprimertu provoQUes, il provoQUe, nous...
RépondreSupprimerj'ai vu mais je ne peux plus la corriger vois-tu...puisque tu l'avais relevé...ce qui est passionnant c'est de voir tes critiques de fond... en as-tu fait une un jour autre que auto flagornerie ou relevé les imperfections orthographiques...ahlala et tes réponses tu les mettrais à quel niveau? maternelle? primaire? ah on vieillit mal mon pauvre ami! (ironie! je signale pour que tu saches que ce n'est pas littéral)...j'arrête là cette joute stérile.
SupprimerBusty, peut-être pourrais-tu tout simplement effacer ses messages? ou alors filtrer les commentaires un temps, puisque Monsieur Besherelle semble aimer se masturber sur ton blog...
RépondreSupprimerLa bise en tout cas, et ne te préoccupe pas trop de ces conneries, c'est uniquement pour te faire du mal.
Tu ne peux pas comprendre, tu n'es pas un littéraire :P
Supprimerbises Péru , je crois que tu as raison...j'efface jamais les coms mais vais désormais en ignorer certains
SupprimerIl n'y a surtout rien à comprendre dans ton harcèlement.
RépondreSupprimerSache lire ! Elle a stoppé cette joute, et je l'ai stoppée également.
SupprimerTu as compris ?
:P
Merci Péru d'avoir réagi, je ressens cela presque comme de l'acharnement et le silence fait mal et rend complice parfois...en tout cas une chose est sure...la conne a plus trop envie d'écrire, à chaque fois un peu moins.
SupprimerC’est parfois étrange comme les choses se télescopent.
RépondreSupprimerJ’ai eu une discussion avec un ami et sa femme sur ce sujet. On parlait voyages et mon ami disait ne jamais éprouver d’émotions devant un paysage. Au Canada, l’été indien qui donne aux paysages des couleurs magnifiques, pour lui ce ne sont que des arbres avec des feuilles. Sachant qu’il avait vu des baleines lors du même voyage, je lui demande : « Et les baleines » et avec malice il me répond « Pff, bé oui, ce sont des poissons » (il sait que je sais qu’il sait que ce sont des mammifères).
Bref rien ne l’émerveille et je n’étais pas parvenu dans notre discussion à revenir sur le nom des différents syndromes car notre conversation avait également dévié vers l’art.
En ce qui concerne l’art, j’ai eu ma plus grande émotion (sans pour autant me mettre à pleurer) également face à un Van Gogh mais musée d’Amsterdam.
J’ai été fasciné par ce tableau et j’ai passé une bonne dizaine de minutes à le contemplant en m’éloignant et me rapprochant alternativement de ce tableau. En zoomant en quelque sorte comme on peut le faire sur le site du musée. (http://www.vangoghmuseum.nl/vgm/index.jsp?page=2081&collection=1285&lang=en)
Un parallèle étrange mais intéressant avec le poker, une fois de plus. Merci.
j'adore cet autoportrait de Van Gogh Stefal et me rappelle l'émotion en l'ayant vu...et j'avais tant aimé ce musée dont tu parles même si un peu occulté par ma fascination pour le Rijkmuseum se rembrandt et sa peinture du 17es ......pour ton ami et toi, jolie parabole... tu vois vous parliez déjà poker ... dommage que les baleines ne sont pas des poissons, c'est un animal touchant, rare et émouvant...un peu trop souvent massacrées pour leurs chairs convoitées...et qui chantent, pourquoi les fish ne chanteraient pas merdre ^^
SupprimerMerci de ton message tout en subtilité
Joli papier ... les commentaires reflètent bien l'âme de chacun ...
RépondreSupprimermince vu mes mesquineries, mon âme est bien noire aujourd'hui, merci Mama, bises
Supprimerl'émotion du beau, joli billet madame
RépondreSupprimerMerci blacky, j'avoue que de mettre la bande annonce du film de wenders sur Pina bausch m'a creusé l'estomac...comme certains artistes nous manquent, encore plus cette femme car ces spectacles étaient rarement filmés...je travaillais auparavant sur un peintre obsessionnel qui peignait quasi toute sa vie pour atteindre ce moment sublime où les choses ont du sens...cette rencontre est rare hélas, peut être seule la quête compte (comme dirait brel) mais parfois on touche à quelque chose qui nous dit qu'en dépit de notre barbarie, l'espèce humaine peut encore être sauvée
RépondreSupprimerQuand on ne saisit pas le fond, on critique la forme car elle ne laisse aucune place au débat et qui plus est, à la contradiction. Laisse donc les chiens aboyer...
RépondreSupprimerbah toute critique est constructive et je dois plus me relire mais j'ai toujours été nulle en orthographe et il y a un moment que dire si ce n'est, oui et? mais bon parfois on oublie d'être sage :)
SupprimerEt bien c'est bien la première fois qu'un de tes article m’émeut!.. Merci.
RépondreSupprimermerci voilà qui me touche, pour une fois qu'au lieu de dévoiler tout je révèle un petit pan ^^
SupprimerTrès joli billet!
RépondreSupprimerMoi je ne suis pas très calé artistiquement, je manque cruellement de culture de ce côté-là, mais j'apprécie tout ce qui peut m'apporter une émotion (cela peut même être aussi anodin qu'un vent chaud de début d'été lors d'une sortie vélo avec mes élèves, ce genre de moment où l'on se sent extrêmement bien sans avoir besoin d'une vraie raison). Mais moi ce n'est pas le syndrome Stendhal, ça serait plutôt le syndrome de Rousseau! (pour les lecteurs non avertis je m'appelle David Rousseau ^^)
merci Thorgal, je comprends cela car ne suis jamais plus heureuse qu'au milieu des bois l'été, seule, à humer l air chaud et la légère brise du causse, ses odeurs d'herbes sèches, de lavande, genévriers, pins...et cette vision seule de la nature assez sauvage, j'adore les forêts, la campagne et il y a un reel plaisir des sens comme une osmose où on se sent juste parfaitement heureux.. à marcher ainsi, se baigner dans les rivières etc.je te préfère ô jeune rousseau cependant aux reveries du marcheur solitaire, car ne crois pas au mythe du bon sauvage :)
SupprimerL'important dans la critique n'est qu'au niveau de ce qui est constructif, pour le reste l'ignorance ne pet qu'être a la hauteur de leur prétendue critique inutile sur lesquelles s'attarder en revient à gaspiller un temps précieux de nôtre vie puisque certains esprit étroit ne peuvent malheureusement pas progresser. Toujours est-il que pour ma part, je découvre ce blog, et du coup cet article, et j'avoue que je l'aime bien. Ce partage de ressenti , de la puissance du émotion à un instant T est quelque chose que nous avons tous eu a un moment envie de partager, de crier sa puissance tout en étant aphone tellement le moment était fort et paralysant. Quand le coeur bat plus vite que les mots, la magie qui nous envahit donne à nos yeux un regard d'enfant, celui où l'on ne triche pas, ces moments de regard d'âme pure. Il faut les vivres, ces instants deviennent si rares dans un monde où la part du bluff a prit une importance énorme. Il faut parfois savoir laisser choir le pokerface pour que l'émotion puisse s'exprimer!
RépondreSupprimerDésolé, j'ai transformé un "peut" en "pet" et ceci totalement involontairement, j'ose espérer que ce "pet" involontaire s’évanouira sans laisser de trace....... mdrr
RépondreSupprimerMerci pour ce très joli billet, je ne vous ai pas posé un vent à mon tour et bien oublié cette petite incongruité devant le plaisir ressenti de votre message...bienvenue donc sur ce blog et ce n'est pas moi qui jetterai la pierre sur une orthographe un peu aléatoire.
SupprimerAh l'émotion devant l'art...
RépondreSupprimerEst il possible en effet de ne pas pleurer devant la perfection artistique d'un squeeze à tapis sur une relance d'un large passif payé par deux looses calling station?!
rires c'est tout à fait cela ^^
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