Il explique qu'en fait lorsque nous avons un choix difficile à effectuer, notre pensée va se donner un laps de temps qui permet d'attenuer la dureté des conséquences du choix (puisque choisir c'est aussi renoncer de fait)...
Sartre parle ainsi de "la mauvaise foi "de notre conscient qui fera sembant d'hésiter alors que, pourtant, dès le début il sait pertinemment déjà le choix qu il prendra.
Dans le poker c'est alors une "méta-mauvaise" foi puisque nous surjouons nos doutes.
Nous retrouvons là en plus de la mauvaise foi sartrienne, ce comportement qu'ont observé les psychologues de surjouage que font souvent gens lorsqu'ils se trompent.
Par exemple, vous vous promenez dans la rue et décidez de partir à gauche, et voilà qu'après quelques pas, vous vous rendez compte que c'est à droite qu'il fallait aller! alors, du coup,pris d'une gêne égocentrique, vous surjouez votre erreur en vous tapant le front ou en maugréant à voix haute afin que le quidam (qui pourtant vous ignore ostensiblement) comprenne votre erreur et votre apparente illogie...
Les aréoports sont pleins de gens qui surjouent car se lèvent brusquement en entendant un vol puis se rendent compte alors qu'ils se sont trompés , que c'est le vol précédant le leur, et comme ils se sentent très cons de se rassoir tout aussi brusquement, ils vont alors surjouer leur drame en se frappant la tete de la main, et soufflant fort voire même en parlant à voix haute maugréant des "c'est pas possible, chuis con, zut etc"
Au poker, nous sommes dans des jeux de simulacres et de renversements, nous nous trompons pas forcément mais nous allons faire comme si...regardez, nous voyons un joueur nous piquer notre big blind et nous avons 72 . Pourtant cela nous fait râler car nous ne pouvons pas trop nous battre à ce sujet avec une main pourrie pareille, en plus c'est le début du tournoi, et en même temps voulons pas passer pour joueur trop tight pour pas que les joueurs prennent l'habitude de nous piquer sans cesse notre blind, donc nous allons soudain hésiter ou faire semblant d'hésiter afin que lorsqu'on laissera tomber ce pot pourri, notre honneur soit sauf grâce à ce surjouage et cette mauvaise foi purement sartrienne qui adoucira notre choix et surtout ses conséquences.
Bien sûr l'effet paradoxal joue aussi; bien des joueurs lorsqu'ils vont abandonner la main vont donc surjouer et laisser s'impatienter leur concurrent en utilisant le plus de temps...induisant une hésitation lourde de sens, mais le joueur usuel sait cela du coup si l'autre attend trop longtemps son effet va râter.... tout l'art du joueur sera donc de prendre un certain temps pour marquer l'hésitation d'une belle main (1e surjouage) tout en faisant croire qu'il veut signifier ne pas avoir de main (pour bluffer l'autre), nous revenons au principe d'équivalence de filliou et du jeu de poupées russes de bien fait dans le mal fait etc.
euh j'ai saisi l'essentiel!
RépondreSupprimerje m'améliore, d'habitude je nage totalement!
Rires, tu veux dire que je m'améliore et deviens un peu plus claire et pédagogue (un chouia quoi, alleeeez) ou bien que tu commences à avoir le décodeur (et c'est l'arnaque y a pas de films x le samedi soir)...
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