Il y a deçà quelques années, afin de justifier un brin notre section
Ouch'...le résultat fut assez amusant quoique consternant puisque quasiment la totalité de la classe acheta "Le rire" de Bergson...erreur fatale de compréhension puisque parler du rire n'est pas drôle et personnellement je me gaussais toute l'année à ce sujet (pour ensuite, quelques années après, me précipiter à choisir un cours d’esthétique (non pas de maquillage ou épilation mais philo du beau, sens , perceptions blablabla) sur le thème de l'ironie, la dérision et de l'humour, cours qui bien que passionnant ne me dérida pas une seule seconde de toute l'année)...
Bref, en 1989, en terminale à Aurillac, moi je choisis en excellente fainéasse, rusant et plus subtile que mes infortunés camarades, je choisis donc "l'oeil et l'esprit" de Merleau Ponty car il faisait environ 30 pages au grand maximum...
Je jubilais de ma malignité jusqu'au moment où j'ouvris le livre, et lu la première ligne et ne compris absolument rien au propos du phénoménologue!
Ouch! game over!
Je crois que je n'ai jamais ressenti une telle désillusion et marasme d'avoir été le dindon de la farce qu'en ouvrant ce livre si ce n'est bien plus tard en travaillant sur le thème peu aisé de la postmodernité et en achetant l'ouvrage phare du pape de ce concept, Jean-François Lyotard I: "le Postmoderne expliqué aux enfants".
Ben mon vieux! si les petits n'enfants comprennent ils sont sacrément fufuts la nouvelle génération, parce que moi je n'y ai pipé que dalle (et pourtant...)
Alors, depuis, en bonne paranoïaque: je suis fascinée par les trompe l'oeil, les mises en abysse, les stratégies de communications, et de manipulations d'où aussi ma passion pour le poker et les jeux de bluff au-delà des passionnantes variations mathématiques et de stats of course!
Mardi, lors du tournoi des blogeurs que j'ai - je l'avoue piteusement - pris très à la légère, sachant que les points ne comptaient pas (honte et anathème), j'ai eu le cas de figure qui m'agace le plus profondément: une main splendide, 7-9 off, en début de tournoi et je rentre joyeusement dans le pot avec brduke et lessim je crois, deux joueurs assez serrés si je puis me permettre, c'est une main que j'aime bien, je l'achète pas très chère et elle peut être intéressante, or voici que le flop me sert un full directement 9-9-7 et 2 carreaux en prime...je call, les autres aussi hélas...un troisième carreau arrive à ma grande joie...y a t'il avec un peu de chance un flush ? non visiblement en tout cas, ça call timidement et sens qu'au moindre raise, même en étant un joueur loose et fish, mes amis vont lâcher leurs mains, à la fin j'ai évidemment raisé désespérée et tous foldèrent...
Impossible pour moi de manipuler mes amis, trop de dangers pour titiller mes requins et mon magnifique full floppé avec 7-9 me remporta rien du tout
frustration intense...
Comment aurais-je dû jouer cela? pouvait-on appâter suffisamment deux joueurs serrés, j'aurais sûrement dû raiser au flop car étant assez agressive, mon comportement habituelle avec peu ou prou de jeu aurait été de raiser et d'attaquer.
Erreur stratégique.
J'aurais mieux fait avant, peut être, de lire le très (trop?) célèbre linguiste et essayiste Noam Chomsky qui a publié dernièrement une liste des 10 manipulations à travers les médias afin de maintenir le public dans l'ignorance et leur complaisance
1- La stratégie de la distraction comme élément essentiel du contrôle social.
On détourne l'attention du public des problèmes importants et des énormes mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes.
Au poker, essayer donc de distraire l'adversaire
2/ Créer des problèmes, puis offrir des solutions appelé également « problème-réaction-solution ».
On crée d’abord un problème ou une situation afin de faire réagir le public et que ce soit lui qui demande les mesures qu'ont veut créer... comme créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics.
Au poker: on a le brelan floppé et on veut que notre adversaire qui a top paire croit qu'il mène le jeu afin de le dévorer joyeusement
3/ La stratégie de la dégradation
Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement, en « dégradé », sur une durée de 10 ans
Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement, en « dégradé », sur une durée de 10 ans
4/ La stratégie du différé
Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme « douloureuse mais nécessaire », en obtenant l’accord du public dans le présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus facile d’accepter un sacrifice futur qu'un sacrifice immédiat.
C'est le moment de la blind et le moment de voler joyeusement quelques joueurs tight voulant être itm, acceptant bon gré, mal gré ce vol malhabile de blind même si là le joueur pense pouvoir prendre sa revanche dans le futur (une fois al bulle passée)
5/ S’adresser au public comme à des enfants en bas-âge
La plupart des publicités destinées au grand-public utilisent un discours, des personnages, et un ton particulièrement infantilisants ("il est bon le kiki", "homo machine lourde") afin évidemment que le spectateur régresse et ait une réaction en harmonie avec le ton employé (soit totalement débile)
Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un ton infantilisant tout simplement car dans un effet de mimétisme « Si on s’adresse à une personne comme si elle était âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celles d’une personne de 12 ans ».
Au poker à force d'envoyer des surenchères de walkyrie, de jouer mal, le joueur en face part en tilt et commence à déconner également à son tour, bon moment alors pour le dévorer sous les vociférations féroces de son adversaire
6/ Faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion
Faire appel à l’émotionnel est une technique classique pour court-circuiter le sens critique des individus. Le coeur a ses raisons que la raison ignore, n'est-il pas? en outre, et c'est très important car souvent pas assez considéré mais ouvrir ainsi le registre émotionnel permet d’accéder à l’inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements etc.
Faire appel à l’émotionnel est une technique classique pour court-circuiter le sens critique des individus. Le coeur a ses raisons que la raison ignore, n'est-il pas? en outre, et c'est très important car souvent pas assez considéré mais ouvrir ainsi le registre émotionnel permet d’accéder à l’inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements etc.
Au poker: toi y en être fish! tu joues mal! déstabilisons donc le joueur, il jouera plus mal encore ou gonflons son narcissisme afin qu'il nous montre son jeu
7/ Maintenir le public dans l’ignorance et la bêtise
En fait, nous ne sommes plus spécialisés dépendant totalement de nos technologies incomprises et la qualité de l'éducation se fera par strates sociales afin de garder et contrôler les castes culturelles et économiques.
Au poker, l'argent crée le fossé élitiste, un jouer en micro limit sera évidemment plus entouré de fishs à un tournoi à 1 euros qu'à un déjà à 20 euros etc
En fait, nous ne sommes plus spécialisés dépendant totalement de nos technologies incomprises et la qualité de l'éducation se fera par strates sociales afin de garder et contrôler les castes culturelles et économiques.
Au poker, l'argent crée le fossé élitiste, un jouer en micro limit sera évidemment plus entouré de fishs à un tournoi à 1 euros qu'à un déjà à 20 euros etc
8/ Encourager le public à se complaire dans la médiocrité
Hélas, très en force actuellement il faut encourager le public à trouver « cool » le fait d’être bête, vulgaire, et inculte au point où les fameuses élites ne sont désormais plus là pour montrer une voie mais au contraire vont imiter la masse, on se rappelle du ridicule de Laurent Fabius racontant qu'il aimait regarder la starac en mangeant des carottes râpées, ou Jacques Chirac cachant son savoir culturel afin d'être plus près du peuple.
Au poker, flagornons donc l'ego des joueurs et encourageons la sensation de good ou bad run pour ne pas les encourager à remettre en cause leur jeu...la variance
Hélas, très en force actuellement il faut encourager le public à trouver « cool » le fait d’être bête, vulgaire, et inculte au point où les fameuses élites ne sont désormais plus là pour montrer une voie mais au contraire vont imiter la masse, on se rappelle du ridicule de Laurent Fabius racontant qu'il aimait regarder la starac en mangeant des carottes râpées, ou Jacques Chirac cachant son savoir culturel afin d'être plus près du peuple.
Au poker, flagornons donc l'ego des joueurs et encourageons la sensation de good ou bad run pour ne pas les encourager à remettre en cause leur jeu...la variance
9/ Remplacer la révolte par la culpabilité
Faire croire qu'on est seul responsable de ses erreurs, malheurs, à cause de l’insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de sa volonté afin d'annihiler toute révolte au profit d'un état dépressif tétanisant toute action
Au poker, encourager le joueur dans un tournoi à s'appesantir sur ses erreurs de jeu, ses failles afin de limiter son agressivité et lire ses hésitations
Faire croire qu'on est seul responsable de ses erreurs, malheurs, à cause de l’insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de sa volonté afin d'annihiler toute révolte au profit d'un état dépressif tétanisant toute action
Au poker, encourager le joueur dans un tournoi à s'appesantir sur ses erreurs de jeu, ses failles afin de limiter son agressivité et lire ses hésitations
Les progrès énormes de la science ont creusé une dichotomie entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les élites dirigeantes.
Le système par sa culture avancée en biologie, génétique etc est arrivé connaître l’individu lambda mieux que celui-ci ne se connaît lui-même du coup, de fait, sachant que la connaissance est synonyme de pouvoir, le système détient un plus grand contrôle sur les individus que les individus eux-mêmes.
Au poker, l'utilisation des trackers permet un décalage entre les impressions et intuitions et l'utilisation mécanique froide de certaines données permet une marge d'erreur moindre, nous entrons alors dans une dialectique hegelienne du Maître et de l'Esclave intéressante où à force d'utiliser des béquilles, les béquilles nous guident et nous dirigent.
J'avoue que l'article résumant les propos de Chomsky que j'ai largement utilisé m'a replongé dans l'univers du linguiste...j'aime bien chomsky parce qu'il décrotte sérieusement mes neurones et me donne le petit coup de jus pour me réveiller de ma letargie de masse (et je ne parle pas de mon poids, bande de gougnafiers) et je pense qu'en tant que walkyrie pokerienne je dois suivre ce modèle lorsque dans son ouvrage "Comprendre le pouvoir, premier mouvement", il explique que : "Tout gouvernement a besoin d'effrayer sa population et une façon de faire est d'envelopper son fonctionnement de mystère."