Voici que suite à mes pérégrinations sur le net, je tombais sur l'article récent d'un individu que je me refuse systématiquement à côtoyer, sur les hémisphères et le poker ... choix inhabituel, qui me rappela étrangement celui que je fis sur les neurones, les synapses et le poker...ô étrange merveille, influence des astres certainement oblige ou nouvelle mode sur cette analogie évidente, qu'importe! je décidais de faire tablerase sur l'influence énorme que j'avais pu ainsi produire sur cet individu et renoncer à mon article pourtant du coup inspiré sur le plagiat et l'inspiration.
Non! Ayant reçu avec émotion un blogscar sur le blog qui s'est trompé de catégorie en inscrivant le mot poker, je me devais quand même aavant de refermer ce pan historique, de parler des épiphénomènes... car je ressens évidemment mon blog tel le vaisseau de star trek, l'Entreprise explorant l'univers, qui enchanta mon enfance et me fit connaître mes premiers émois érotiques en badant le très sexy M. Spock.
Je réfléchissais donc sur ce sujet et ce qui soudain me frappa et me flatta, c'est qu'il me renvoya à la problématique de l'art du 20e siècle: les limites de l'art ; qu'est ce qui est ou n'est pas de l'art.
Chaque époque à sa problématique: le 18e siècle, époque des lumières est axé sur la notion de trompe l'oeil et d'inventaire (le parallélisme avec le bluff sera intéressant à observer...mm j'en salive d'avance.), le 19e siècle est le siècle du sublime (époque romantique par excellence, exacerbation du Moi mais aussi début de l’ère industrielle , il va donc connaître une scission entre artisanat et art, ingénierie et architecture)...Au 20e siècle avec l'intégration d'objets réels et non retravaillés (la première fois dans une toile cubiste de Braque) la notion de savoir faire devient obsolète (n'oublions pas l'émergence de la photographie qui va bouleverser évidemment le médium peinture)...et à partir de 1913, nait le premier ready made , la fameuse roue de bicyclette sur un tabouret de Duchamp présentée comme oeuvre d'art.
C'est un sujet qui va donc concerner les artistes (avec aussi la naissance de l'art abstrait, un peu plus tôt, les premières aquarelles abstraites de kandinsky datant de 1909) mais aussi le grand public ne se reconnaissant plus ou pas dans ses oeuvres , manquant de clefs de compréhension et dans une culture cartésienne ayant sans cesse peur d'être ridiculisé...peut-on aimer ce qu'on ne comprend pas?
Oui certes puisque que l'art figuratif précédant était tout aussi élitiste et emplie d'une sémiologie complexe mais la notion de bien fait rassurait: qu'importe si on ne percevait pas la dimension extrêmement politique des toiles de Vermeer, ses peintures n'étaient-elles pas emplie d'un charme ravissant ...ah! la laitière! si appréciée qu'emblème aujourd'hui d'une fameuse marque de yaourts au lait entier!...rendant hommage ainsi en luttant pour la flore bactérienne intestinale à la fameuse phrase pamphlétaire de Picasso "Non, la peinture n’est pas faite pour décorer les appartements. C’est un instrument de guerre offensive et défensive contre l’ennemi"
ouais...
Bref...les limites de l'art sont un thème qui va donc servir de fil rouge au 20e siècle que se soit dans l'époque moderne ou post-moderne et notamment, il est omniprésent dans l'oeuvre d'un petit groupe bordelais que j'aime bien: Présence Panchounette.
Né en 1968 sous la forme de graffitis sur les murs de Bordeaux, le groupe Présence Panchounette évolua vers (à défaut de pouvoir dire « dans ») la scène artistique contemporaine jusqu’en 1990 où il se saborda victime de son succès.
Si à leurs débuts les membres du groupe ne se définissaient pas seulement sur le plan artistique, ils ne tardèrent cependant pas à confirmer leur inclinaison pour l’art contemporain tout en conservant toujours une distance critique vis-à-vis de celui-ci afin de se situer à sa périphérie.
Ce groupe m'intéresse particulièrement ici car sert d'écho de manière amusante non seulement aux derniers évènements de la blogosphère mais aussi d' illustration de mon jeu de joueuse (si! si!) et l'univers de mon blog peut être aussi.
En 1986, alors qu'elle bénéficiait déjà d’une certaine notoriété, Présence Panchounette présenta lors d’une exposition collective une œuvre intitulée Remake up.
Celle-ci est composée d’un assemblage fait d’une selle en damier noir et blanc et d’un guidon aux poignées en plastique jaune vif issues de bicyclette pour enfant. Il s’agissait évidemment d’une citation sur le mode parodique de la sculpture de Picasso Tête de taureau de 1943, assemblage d’un guidon et d’une selle qui avait été réalisé ensuite en bronze.
Ici, l’intérêt de l’œuvre de Présence Panchounette ne réside pas dans le sujet représenté : elle ne cherche pas à atteindre par la simplification des formes l’essence du taureau, son signe archétypal. En fait, l’œuvre par le mode même de la citation explicite sert de prétexte à un discours critique sur l’art moderniste que la Tête de taureau avait pu incarner.
L’œuvre n’en est que plus ironique dans la mesure où elle banalise la sculpture de Picasso sacralisée par l’Histoire de l’Art.
Reproduite sous la forme d’un jouet en plastique, elle en devient ridicule : il ne subsiste plus rien de cette tête triomphante qu’anoblissait d’autant plus le bronze (il y avait une hiérarchie en sculpture dans les matériaux, le bronze servant aux sculptures dites nobles) ; on assiste alors à cette opération dont parle George Bataille dans son livre "Manet", c'est-à-dire une ablation de tout caractère dramatique, de toute éloquence, banalisant de fait l'oeuvre pour ensuite, dans un second temps, la débanaliser en lui conférant un nouveau statut qui incite à une nouvelle lecture.
Si l’œuvre sérieuse existe par le même qu’on la considère, en parallèle l’œuvre d’art « idiote » vaut tout aussi bien dans la mesure où elle déconsidère. Or, Présence Pantchounette aspirait à « l’idiotie totale » afin de mieux s’attaquer aux idées préconçues sur l’art, et aux artistes ?
Dans Remake up, le sujet importe peu par rapport à sa réappropriation. Le ravissement est opéré par l’utilisation d’autres matériaux ou par une nouvelle mise en scène.
De la même façon, antérieurement, Présence Pantchounette avait tapissé lune galerie d’un papier peint « fausses briques » juxtaposé à un autre d’une bichromie grossièrement géométrique. L’installation se présentait comme une démonstration de la vanité de l'artiste Buren (oui! oui! celui des fameuses colonnes) quant à la prétendue neutralité de ses bandes rayées, perçues d’une toute autre manière par Présence Pantchounette, à savoir comme le motif d’une toile de store « chic et moderne ».
ah nostalgie! nostalgie!
on voit la fenêtre de mon ancien bureau c'est t' y pas émouvant
Présence Panchounette n’en est que plus ironique puisqu’elle prend des distances non seulement par rapport au monde (en l’occurrence de l’art) mais aussi par rapport à sa propre activité.
Par conséquent, une dichotomie se crée devant les oeuvres entre un rire involontaire du public et celui volontaire des auteurs car Présence Pantchounette joue sur le mauvais goût s’appliquant à l’idée traditionnelle selon laquelle il appartiendrait aux classes populaires (par exemple le papier peint « fausses pierres »).
le mauvais goût se situe à la lisière des choses or les œuvres de Présence Panchounette restent toujours incongrues et jouent sur les limites ainsi, deviennent-elles l’illustration même de ce mauvais goût.
Remake up n’est en effet ni une sculpture monumentale ni un simple jouet.
Cette oeuvre, par le simple fait d’être exposée dans une galerie qui n’appartient pas à la classe de goût à laquelle de prime abord elle fait référence (au même titre que le papier peint « fausses pierres » ou les nains de jardins promus par les classes populaires) est inopportune, d’autant que si, selon le sociologue Pierre Bourdieu, l’esthétique du « bien faire » est une esthétique populaire, ce n’est certes pas le but de Présence Panchounette qui proclamait « Réussir est notre échec ».
Présence Panchounette ne fut pas en décalage avec son temps mais avec l’art de son temps, plus précisément avec les mouvements avant-gardistes qui lui furent contemporains. Ses membres disaient d’ailleurs : « Nous aurons juste un statut de marginal dans les futurs Histoires de l’Art, nous faisons parties des épiphénomènes, (…) il ne faut pas oublier que nous ne faisons pas réellement de l’art… les comiques, c’est condamné à faire rire, à ne pas être pris au sérieux, ça ne pense pas, ça ne dit rien, il y a forclusion
(rires) »
De fait, Présence Panchounette chercha à provoquer un effet, souvent critique, au moyen de procédés divers (installations, assemblages, pamphlets…) en transposant un monde à l’autre. Elle parvient ainsi à l’ironie mordante en jouant sur les notions de trivial, de vulgaire et de sublime
Bon ben voilà, si vous avez fini de lire cet article un brin indigeste, petits chanceux, vous pouvez faire les malins en parlant de ce groupuscule très peu connu et puis ses oeuvres m'ont évidemment renvoyer à nos diverses écritures de blogs poker,et surtout aux épiphénomènes de la blogosphère...après tout, Pokerloto, avec sa valeur handicap et ses vidéos, sa morgue, comme le fit Présence Panchounette ne renvoit-il pas ironiquement à notre ego souvent boursouflé de joueurs, notre nature de fish (sauf moi évidemment) en banalisant les grandes théories des joueurs pro et créant un nouveau statut dans son discours ironique? (euh encore faut-il qu'il le soit)
Bon ben voilà, si vous avez fini de lire cet article un brin indigeste, petits chanceux, vous pouvez faire les malins en parlant de ce groupuscule très peu connu et puis ses oeuvres m'ont évidemment renvoyer à nos diverses écritures de blogs poker,et surtout aux épiphénomènes de la blogosphère...après tout, Pokerloto, avec sa valeur handicap et ses vidéos, sa morgue, comme le fit Présence Panchounette ne renvoit-il pas ironiquement à notre ego souvent boursouflé de joueurs, notre nature de fish (sauf moi évidemment) en banalisant les grandes théories des joueurs pro et créant un nouveau statut dans son discours ironique? (euh encore faut-il qu'il le soit)
De l'Art ou du Raoul ? ^^
RépondreSupprimerPinaise j'ai tenu jusqu'à Vermeer... on ne peut pas dire que tu ne le mérites pas ton blogscar "histoire de l'Art"...
RépondreSupprimerrires mama et riccardo....j'ai confiance en ton endurance...suis sure que tu arriveras a venir à bout d'un de mes articles (beuuh, rires)
RépondreSupprimerj'ai réussi à lire a peu prés la première moitié, assez interessante d'ailleurs!
RépondreSupprimerSi l'année prochaine les blogscars existent, et qu'il y a une catégorie "C'est trompé en faisant un blog poker", je suis sur que tu as tes chances!
tss, c'est peut être pas littérale mais ai choisi pas par hasard de présenter de parler de présence panchounette
RépondreSupprimer^^