En lisant l'excellent blog du pirate des blogeurs et son poème récent sur la mer ainsi que la vague de douce nostalgie de Mama, cela m'a rappelé mon vieux, très vieux recueil de poèmes que j'écrivais avec délectation jusqu'à mon bac, jusqu'à ce qu' un jour, avec une fierté non dissimulée, je lus cela tel un trésor, une boîte de Pandore qui s'entrouvre avec tout le cérémonial accompagnant cet acte magistral, à mes meilleures amies qui pouffèrent et explosèrent de rire au point de s'en étouffer, mettant ainsi fin à mon illustre carrière de poètesse...je les ai remercié depuis de ce geste salvateur.. .
J'avais été tel un flush aveuglée par la beauté des couleurs et leurs jeux musicaux qu'avait écrit le peintre Kandinsky dans son recueil de poésie "Klange" ("sonorités") en 1913...
Sans doute que le symbolisme d'un Rimbaud et de ses Voyelles touchèrent l'oreille musicale du créateur de l'art abstrait (les premières aquarelles abstraites lui sont associées en 1909-1910)... comme ses poèmes touchèrent mon âme d'ado tourmentée visiblement par quelques dualités entre l'éros et le thanathos ...
je ne résiste pas à la tentation de dévoiler un de ces
Inaccessibles étoiles
Je contemplais la mer avec perplexité,
cette étendue sans âge m'angoissait,
je m'allongeais dans le sable encore chaud
dont la moite douceur m'effrayait.
Je m'étendais, m'étirais, m'enfermais
pour ne former plus qu'un seul être,
fouetté par l'écume blanchâtre.
L'horizon s'effaçait devant la couleur trouble
de mon sentiment encore inexploité.
J'inventais alors un chant de reflets lumineux
qui inlassablement créait un miroir sombre
où les étoiles venaient se reposer,
s'exposant ainsi à mon regard grossier.
Je demeurais fascinée par ces éclats lumineux
qui envahissaient l'atmosphère...
Tout devenait étoile mais mes yeux
déséquilibrés, excédés de se séparer si abruptement
de cette dune que le vent courbait,
ressemblait à une amère pantomime
devant la grâce de ces inaccessibles étoiles.
Bon! pas besoin d'un docteur Freud, ni en plein AAA(mmmh c était la seconde dédicacé à mon fan ^^) pour comprendre que les hormones à 17 ans semblaient quelques peu me travailler...le plus drôle est que j'ai écrit cela avec une totale innocence sans même me rendre compte de ce que je racontais véritablement...j'aurais été horrifié ...ah la jeunesse...du coup sachant que nous sommes sujets "aux hormones", je me demandais si notre jeu était lui aussi affecté par cela...l'adage populaire voulant que le jeu appelle le jeu, on a souvent, en pensée magique l'idée que si nous sommes en forme, nous aurons du jeu...cela parait finalement aussi carthésien que de croire que k5 est notre main fétiche en dépit de la daube qu'elle est censée être car nous avons gagné deux fois avec cette main (mais oublions que nous avons perdu 200 avec)...je n'ai jamais compris les superstititions voyant un obscurantisme moyen-âgeux assez inquiétant, cela ne m'empêche pas de penser que si subitement je suis perturbée par une envie pressante d'aller aux commodités, ayant abusée d'un soda light dont je suis addict, je vais perdre tout mon jeu...bon là, je sais! si l'on veut être bêtement prosaïque et petit bourgeois ce n'est pas une chute hormonale qui est en cause mais de concentration! n'empêche que sans être maniaco dépressif, nous avons quelques humeurs changeantes qui j'en suis persuadée modifie subtilement notre jeu...une sorte d'opposition comme celle qui fit débat entre 2 des pères de la sociologie Durkheim et Weber: l'un disant qu'il fallait observer les faits sociaux comme des choses...le plus objectivement possible...l'autre rétorquant que du fait de notre propre subjectivité on ne peut pas et c'est en usant de sa subjectivité justement qu'on tend vers l impartiabilité... enfin un truc comme cela...mais voici que mes yeux déquillibrés, excédés de se séparer si abruptement de cette dune...euh pardon...mais voici également mon erreur principale: je reste trop lié à mon jeu, ne décollant pas de mes cartes oubliant que c'est le position , le stack etc de mon adversaire qui compte...
Dois-je alors prendre en compte la travail hormonal de mon adversaire selon cette journée et la position et le vécu de son tournoi sous le prisme de ma propre subjectivité afin de créer un jeu en abîme mais ne se perdant pas dans un all in abyssal?
Mince j'ai trop abusé de la lecture de la géniale oeuvre paranoïaque de K. Dick...et du panier automnale plein de champignons que m'a envoyé aimablement Zara pour lutter contre la morosité et grisaille parisienne.
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