Un ami à venir semblait déprimé en ce jour, étouffé par le marasme ambiant
Un autre m'a rappelé mon histoire favorite tiré de ma pièce de théâtre favorite de Samuel Beckett: "Fin de Partie"...un dialogue entre Nagg et nell dans leurs poubelles respectives.
Cette histoire est importante pour moi car j'ai travaillé 3 ans sur cette blague et surtout l'essai que Beckett fit ensuite sur un peintre abstrait Bram van Velde qui était un de ses amis et avait dans sa peinture obsessionnelle une production très lente et laborieuse....l'anti Picasso et de son fulgurant "je ne cherche pas, je trouve"....Bram van Velde lui tatonna toute sa vie afin de trouver un petit morceau de vie pur, de vrai...
En 1989, Beaubourg avait effectué une retrospective de son oeuvre qui me bouleversa et me donna quelques années après l'envie de travailler sur cet homme, en fait sur ces deux hommes...qui m'habitaient.
Cela et "entretien avec Beckett" et "Rencontres avec Bram van Velde" de l'écrivain Charles Juliet...ses fragments de conversation lus et relus furent un choc...tant de béauté, de souffrance, de quiétude, de transcendance...je n'ai jamais su remercier Charles Juliet qui voulu bien conseiller et aiguiller la petite étudiante que j'étais , timide, qui ne sus pas non plus préserver ce lien épistolaire trop tétanisé pour nouer une amitié avec cet homme qui pour moi avait cotoyé les plus grands.
Depuis, le temps est passé...et j'ai quasiment tout oublié mais jamais cette histoire:
"NAGG. ― Ecoute-la encore. (Voix de raconteur.)
Un Anglais ― (il prend un visage d’Anglais, reprend le sien) ayant besoin d’un pantalon rayé en vitesse pour les fêtes du Nouvel An se rend chez son tailleur qui lui prend ses mesures. (Voix du tailleur.) « Et voilà qui est fait, revenez dans quatre jours, il sera prêt. »
Bon. Quatre jours plus tard. (Voix du tailleur.) « Sorry, revenez dans huit jours, j’ai raté le fond. » Bon, ça va, le fond, c’est pas commode. Huit jours plus tard. (Voix du tailleur.) « Désolé, revenez dans dix jours, j’ai salopé l’entre-jambes. » Bon, d’accord, l’entre-jambes, c’est délicat.
Dix jours plus tard. (Voix du tailleur.) « Navré, revenez dans quinze jours, j’ai bousillé la braguette. » Bon, à la rigueur, une belle braguette, c’est calé. (Un temps. Voix normale.) Je la raconte mal. (Un temps. Voix de raconteur.) Enfin bref, de faufil en aiguille, voici Pâques Fleuries et il loupe les boutonnières. (Visage, puis voix du client.) « Goddam Sir, non, vraiment, c’est indécent, à la fin ! En six jours, vous entendez, six jours, Dieu fit le monde. Oui Monsieur, parfaitement Monsieur, le MONDE ! Et vous, vous n’êtes pas foutu de me faire un pantalon en trois mois ! »
(Voix du tailleur, scandalisée.) « Mais Milord ! Mais Milord ! Regardez ― (geste méprisant, avec dégoût) ― le monde… (un temps)… et regardez ― (geste amoureux, avec orgueil) ― mon PANTALON ! "
Merci, à vous d'être un peu de mon pantalon!
c'est bien, tu n'as pas parlé poker et aussitôt ton billet est plus intéressant. Tu vois, quand tu veux.. te reste plus qu'à abandonner le poker notamment le mardi soir. Et si tu peux convaincre ta copine la mama d'arrêter, ce serait encore mieux ma grande
RépondreSupprimerEn attedant tu as laché le train des blogueurs et je me retrouve tout seul à porter la culotte contre les FNLs moi sur le Blog and Co ^^
SupprimerJ'arrêterai le Poker quand tu arrêteras de la ramener... je crois que j'ai donc du temps devant moi très cher :)
RépondreSupprimer@pokerloto: si ca parle également du poker, le poker est le pantalon de certain
RépondreSupprimer@mama lol, bien dit