26 janvier 2014

de la salade, de l' épitexte (hein?) et du poker



Voici déjà quelques temps, assise dans une brasserie devant un bon verre de vin, un petit chablis bien frais que je sirotais avec délectation, je contemplais un couple de touristes en train de s'interroger sur la garniture de leur plat. En fait, plus prosaïquement, la question  qui semblait hanter leur mine un brin désemparée était:: « Faut-il ou non manger la feuille de salade accompagnant le croque-monsieur ? » . Elle paraissait  insoluble... (en voilà qui n'avaient pas utilisé les réseaux sociaux pour lire l'excellent groupe  Keskonmange que Mama nous a concocté).

Qu'importe! Je me remémorais cette même inquiétude existentielle qui quelques jours plus tôt m'avait quelque peu déstabilisée lorsque, dans un restaurant indien, un serveur m'avait amené le poulet Tikka que j'avais commandé entouré de fleurs de carottes. Pouvais-je sans risquer un faux-pas goûter à ces dernières ?

Diverses questions me préoccupaient. Sur le plan alimentaire, le consommable ou non consommable reste généralement une décision culturelle... en effet certains mets que nous jugeons impropres à la consommation sont mangés voir prisés dans d'autres cultures.
Cette décision culturelle nous permet ainsi de nous différencier des autres et de nous identifier à notre groupe socioculturel mais, en revanche, la question annexe de la garniture d'un plat complexifie les données car elle pose le problème: est-elle inhérente à ce dernier ou seulement présente de manière anecdotique ?

S'imposait à mes yeux, un parallèle avec la notion littéraire de paratexte chez Gérard Genette : le paratexte, non ne fuyez pas bande de lâches, c'est tout simple, selon ce linguiste que j'adore, cela  regrouperait dans un livre tout le matériel autre que le réel des textes, c'est-à-dire : la couverture, les illustrations, les notes. Le livre est alors examiné non seulement comme un ensemble d'expressions verbales générant du sens mais comme une image, un concept esthétique. Le travail littéraire consiste en un texte mais ce dernier ne paraît que rarement à l'état nu. car ce qui le crée est non seulement le manuscrit ou texte mais tout ce qui gravite autour de lui : ses seuils.



Deux éléments distincts compose ce paratexte : le péritexte qui concerne tout ce qui se situe autour du simple texte et qui structure sa présentation, souvent sous la responsabilité de l'éditeur (la couverture, le format, le titre et l'épitexte qui se définit par son approche au texte afin d'inciter le lecteur à se former une opinion (il s'agit donc d'articles de presse, de revues, d'entrevues).

La comparaison entre l'épitexte et le menu proposé dans les restaurants m'apparut tout aussi évidente que celle du péritexte et de la garniture des plats. N'est-ce pas cette dernière qui structure le mets proposé ?

En fait, elle joue un rôle essentiel au bon succès d'un plat. Si sur le plan gustatif elle ne participe guère, elle devient indispensable au cérémonial gastronomique. Et lorsque Genette explique que le paratexte s'il n'est pas encore un texte est déjà textuel, la garniture, elle, si elle ne fait pas partie du mets est à l'évidence indissociable au plat présenté. Là, manger ou pas devient annexe puisqu'il ne s'agit alors que de choisir quelles limites s'imposer face au contenu de son assiette.

Nous pouvons aussi l'associer au poker, c'est en contemplant une photo de notre camarade Eole avec sa coupe (VGG) de BWIN et les charmantes donzelles que je pensais à tout le cérémonium et au parapoker...

Non, non! restez c'est tout con:  reprenons le texte ou le  poker à l'état brut....son péritexte: nous cherchons la casse (c'est à dire la police)  pour écrire le livre, les cartes, la table de poker et le casino pour jouer nos tournois, la room... nous sommes donc bien dans la garniture jouant un rôle fondamental aux plaisirs visuels précédant nos papilles gustatives, notre lecture ou jeu... enfin, l'épitexte du poker c'est nous: les blogueurs écrivant sur le poker mais aussi tous les livres de ce jeu, les revues, les entrevues ou interviews...

Eh bien! puisque vous êtes devant un seuil du poker, ne restez pas dans l'entrée ou le vestibule...entrez je vous prie vous mettre bien au chaud....vous prendrez bien un verre de Chablis?


5 commentaires:

  1. Waouhhh, le poker c'est encore plus compliqué que je le pensais ! Au fait c'est mieux ce lien ci "http://eole900.blogspot.fr/2014/01/poker-om-live-ne-me-dites-pas-33.html" comme épitexte ! Non ?

    ;-)

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  2. J'avais bien tout compris jusqu'au Chablis et puis....^^

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  3. Je me suis pris un verre de chablis hier soir pour me mettre dans l'ambiance et lire cet article.............
    J'aurai du m'arrêter à un verre............

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  4. j' avais oublié de mettre à boire avec modération, hips

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